Le Conseil Burkinabè des Filières (CBF) a procédé au lancement d’une opération de distribution de 40 000 plants améliorés d’anacarde et de mangue à Bobo-Dioulasso. Une opération couplée avec la réhabilitation de 375 hectares de vergers peu productifs. L’objectif est de booster la productivité fruitière du Burkina Faso pour des filières porteuses plus rentables et plus compétitives. Le top de départ de l’opération a été donné par le ministre délégué auprès du ministère de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques, chargé des ressources animales Amadou Dicko dans la matinée du vendredi 11 juillet 2025 sur le site de pépinière du CBF à Matourkou dans l’arrondissement 6 de la commune de Bobo-Dioulasso. C’était en présence de plusieurs autorités et acteurs du monde rural notamment des filières mangue et anacarde
40 000. C’est le nombre de plants greffés composés d’anacardiers et de manguiers qui est prévu d’être distribués aux producteurs de ces deux (02) filières porteuses du Burkina Faso. Cette initiative est couplée à une opération de réhabilitation de 375 hectares de vergers improductifs. L’objectif de ces deux (02) opérations conjointes est de booster la productivité des filières anacarde et mangue. Ainsi pour joindre l’utile à l’agréable, un important lot d’équipements destinés à l’entretien et au traitement des vergers a été remis aux agents commis à cette tâche.

Prenant la parole à propos de l’opération, le ministre délégué auprès du ministère de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques, chargé des ressources animales voit dans cette initiative une volonté du gouvernement de faire des filières porteuses un des leviers de développement du Burkina Faso. Pour ce faire, il a invité l’ensemble des acteurs à s’investir pleinement pour la réussite de l’opération qui va permettre de booster les filières anacarde et mangue.
“Cette opération rime avec la vision de l’interprofession qui est de booster la productivité à 500 000 tonnes de noix brut d’anacarde d’ici 2030”.
Ouehimie Clément Attiou est le directeur général du Conseil Burkinabè des filières (CBF). Pour lui, cette opération qui s’inscrit dans le cadre de l’offensive agropastorale et halieutique vise à permettre au Burkina Faso d’être autosuffisant sur le plan alimentaire. Il estime que les productions fruitières sont insuffisantes et en deçà du niveau escompté.
C’est à partir de ce constat, souligne-t-il, que le CBF dans sa dynamique d’assurer le développement durable des filières agricoles que l’initiative d’amélioration de la productivité des vergers s’est imposée comme alternative. « Pour améliorer la productivité, il faut la création de nouveaux vergers et nous voulons que la création de ces nouveaux vergers se fassent avec du matériel d’entretien adéquat et des plantes résistantes aux maladies et aux ravageurs. La vision c’est d’avoir des vergers à haut rendement dans quelques années. Il y a aussi les tailles d’entretien des vieux vergers qui donneront une capacité d’augmentation d’au moins 30% de la production », le directeur général du CBF donne-t-il plus détails sur le bienfondé de l’opération.

Dans le cadre de l’opération de réhabilitation des vergers peu productifs, les moyens et des compétences sont mobilisés pour accompagner les producteurs. « Pour ce qui est de l’opération de réhabilitation, nous avons formé au cours de cette année 100 opérateurs qui seront déployés sur l’ensemble du territoire et qui vont accompagner la réhabilitation des vergers. Chaque hectare réhabilité va nous coûter à peu près 45 000 fcfa. Le producteur n’apportera juste que le carburant et le lubrifiant pour le fonctionnement des appareils qui seront utilisés », rassure Ouehimie Clément Attiou.
L’objectif in fine est de permettre au Burkina Faso de doubler sa production dans les filières fruitières notamment la filière anacarde dans les cinq (05) années à venir. « La production actuelle d’anacarde au Burkina est autour de 250 000 tonnes par an. Nous voulons que dans les années à venir, nous puissions doubler cette production. C’est très ambitieux et c’est parce que nous voulons aussi côtoyer les grands producteurs au niveau international et avoir aussi notre mot à dire dans le concert des nations », conclu le directeur général du CBF sur l’opération lancée.
Représentant le président du Comité Interprofessionnel de l’Anacarde du Burkina, Kadidia Ky, chargée des relations extérieures de la structure, a salué l’initiative de la distribution des plants améliorés et la réhabilitation de vergers improductifs.

Pour elle, cette opération permettra d’accroitre la productivité des vergers. « Cette opération rime avec la vision de l’interprofession qui est de booster la productivité à 500 000 tonnes de noix brut d’anacarde d’ici 2030. Actuellement les rendements sont de 574 kilogrammes à l’hectare. Si nous faisons une comparaison avec des pays voisins, ils sont à 1,2 tonne à l’hectare. Avec l’opération qui vient d’être lancée, on espère rehausser notre productivité » se réjouit Kadidia Ky qui n’a pas manqué de lancer un appel aux producteurs à souscrire massivement et à bien prendre soin des plants pour l’atteinte des objectifs visés par l’opération.
Notons que dans le cadre de l’opération de distribution des plants améliorés, 28 000 pieds d’anacardiers sont mis à la disposition des producteurs à un prix subventionné de 100 fcfa le plant contre 1 000 fcfa comme coût de revient de chaque plant.
Abdoulaye Tiénon/Ouest Info
tienonabdoulaye@yahoo.fr