Installé en Allemagne depuis plus de vingt (20) ans, Abdoul Aziz Sinka s’est illustré comme une figure de la promotion de la culture burkinabè en Europe. Avec son association dénommée Woka Kuma Allemagne et son groupe musical Lanaya, il œuvre au rayonnement de l’identité culturelle du Burkina Faso au-delà de ses frontières.
Né et grandi à Bobo-Dioulasso, Abdoul Aziz Sinka était déjà dans le milieu culturel avant son départ pour l’Allemagne en 2002.
Propriétaire d’un magasin d’objets d’art en face de la poste centrale de Bobo-Dioulasso, il pratiquait aussi la musique. Une fois installé en Europe, précisément à Berlin, capitale de la république fédérale de l’Allemagne, il rejoint un groupe fondé par son frère et d’autres musiciens africains à Magdeburg.
Mais très vite, il crée Lanaya en 2003, un ensemble composé d’artistes burkinabè vivant en Allemagne. Depuis 2009, il invite régulièrement des musiciens venus du pays des Hommes intègres « pour animer les concerts d’été ».
Woka Kuma, une association aux multiples actions
L’association Woka Kuma qu’il préside intervient dans quatre (04) domaines à savoir la santé, l’éducation, l’environnement et la culture. À travers le Woka Kuma Festival organisé chaque année à Berlin, elle met en lumière la richesse culturelle du Burkina Faso.
« La culture est notre identité. Elle est riche et vivante. Promouvoir notre culture, c’est aussi participer au développement de notre pays », confie Abdoul Aziz Sinka.
Le festival qui a connu sa 10ᵉ édition en septembre 2025, offre de la musique traditionnelle, de la danse, des arts plastiques et même de la gastronomie. « A travers ce festival, nous voulons faire découvrir et respecter la culture burkinabè auprès des Allemands et des autres communautés présentes en Europe », a-t-il déclaré.
Outre la promotion de la culture, l’Association Woka Kuma a, selon son président, réhabilité et équipé des centres de santé (CPS de Wolokoto, Nasso, Kiri, Belle-Ville, Hôpital Souro Sanou, CMA du 22), permis des soins bucco-dentaires gratuits à plus de 300 personnes et soutenu la scolarisation de centaines d’enfants au Burkina Faso précisément dans la capitale économique, Bobo-Dioulasso.
Des défis mais aussi des perspectives
Comme beaucoup d’initiatives portées par la diaspora dit-il, l’organisation du festival fait face à plusieurs défis, notamment le manque de ressources financières et le temps limité des bénévoles.
Pourtant, dit-il, le public ne cesse de grandir et de s’habituer à cette immersion culturelle. « Les Allemands sont curieux et émerveillés de découvrir les potentialités du Burkina », souligne-t-il.
L’association ne manque cependant pas de projets. Entre autres, la construction d’un centre culturel, la formation des jeunes et l’alphabétisation des personnes âgées, mais aussi le renforcement de ses partenariats avec la Semaine Nationale de la Culture (SNC) au Burkina.
À Bobo-Dioulasso, Woka Kuma organise également le festival des musiques et danses traditionnelles de Colsama (FESTICO), dont la prochaine édition est prévue en 2027.
Entre Berlin et Bobo-Dioulasso, le président de Woka Kuma continue de construire un pont culturel solide car, « convaincu que la diaspora burkinabè a un rôle majeur à jouer dans le développement du pays ».
Jack Koné/Ouest Info