Ousséni Kabré est le président de la Fédération Burkinabè de Lutte. En marge de la première édition du Grand meeting des sports traditionnels, tenue à Dédougou du 9 au 11 octobre 2025, il nous a accordé une interview au cours de laquelle il présente la lutte burkinabè comme une discipline nationale dynamique et bien structurée, malgré certains défis majeurs. Dans un optimisme triomphant, il rêve de voir émerger de grands noms de la lutte burkinabè sur la scène mondiale, avec à la clé des médailles olympiques à condition que la discipline soit véritablement valorisée, soutenue et accompagnée comme il se doit. Lisez !
Ouest Info : Présentez-nous la Fédération Burkinabè de Lutte.
Ousséni Kabré : La Fédération Burkinabè de Lutte a été créée en 1996. Plusieurs présidents se sont succédés et je suis l’actuel président depuis le 05 janvier 2025. Le bureau est composé de seize (16) membres. La Fédération compte aujourd’hui 33 clubs ; 4 ligues ; 4 districts et 367 licenciés.
Ouest Info : Comment se porte la lutte burkinabè ?
Ousséni Kabré : La lutte burkinabè se porte bien et elle va mieux se porter. C’est un sport traditionnel endogène. Je dirais même que c’est notre sport et nous sommes très fiers de valoriser ce sport qui nous permet de valoriser notre culture à travers la pratique sous forme de jeu par moment et de compétition très souvent. Compte tenu de ce que nous arrivons à faire, nous pouvons dire que la lutte se porte bien. Nous avons organisé notre championnat national en mai 2025. Nous avons participé à une compétition internationale en Côte d’Ivoire où nous avons eu 25 médailles dont neuf (09) en or. Nous avons également participé au championnat d’Afrique de lutte de petite catégorie où nous avons eu une médaille d’or. Avec ce bilan cumulé, nous ne pouvons qu’être satisfaits. Voilà qu’aujourd’hui, nous sommes à Dédougou pour le Grand meeting des sports traditionnels.
Ouest Info : Justement, quelle appréciation faite-vous de cette compétition dédiée aux sports traditionnels organisée par le Fonds National pour la Promotion du Sport et des Loisirs ?
Ousséni Kabré : Je Commencerai par dire merci à Son Excellence le Capitaine Ibrahim Traoré pour ce qu’il fait pour le monde de la culture. Le fait de valoriser la lutte traditionnelle et le tir à l’arc à travers le Grand meeting des sports traditionnels nous va droit au cœur. Nous ne pouvons que remercier aussi des autorités comme le Premier Ministre et le Directeur Général du Fonds National pour la Promotion du Sport et des Loisirs pour cet intérêt particulier porté sur les sports traditionnels. Tous les acteurs qui prennent part à cette compétition sont satisfaits parce que le niveau de combat est très élevé. Avec de telles compétitions, certaines valeurs traditionnelles ne peuvent pas disparaitre. Vous constatez qu’après la lutte, ce sont les tout-petits qui écument l’arène pour essayer d’imiter les lutteurs. Cela traduit la graine de l’amour de la discipline semée chez les plus jeunes.
Ouest Info : Aujourd’hui, quels sont les grands défis de la lutte traditionnelle burkinabè ?
Ousséni Kabré : Aujourd’hui, nous sommes confrontés à un problème d’infrastructures comme plusieurs fédérations sportives nationales. Mais dans notre vision, nous envisageons de chercher des partenaires. Et je crois que l’Etat va nous accompagner. Nous avons vraiment envie de créer un centre pour former les enfants. On a aussi besoin d’une arène. Jusqu’à présent, nous n’avons pas encore une arène de lutte digne de ce nom au Burkina Faso. Avec ces infrastructures, c’est sûr que vous verrez des grands noms du Burkina Faso sur la scène mondiale de la lutte traditionnelle.
Ouest Info : Quel est votre plus gros rêve pour la lutte burkinabè ?
Ousséni Kabré : Mon plus gros rêve, c’est de voir des lutteurs burkinabè remporter des médailles olympiques. Le Burkina Faso doit briller par sa présence sur le plan international en matière de lutte parce que c’est culturel et traditionnel pour nous. Si nous valorisons donc cette pratique, nous pouvons bien réaliser ce rêve car nous avons beaucoup de jeunes talents. Rien qu’à voir les performances des jeunes à ce Grand meeting des sports traditionnels, on ne peut que se satisfaire et être renforcé dans notre conviction. C’est pourquoi, je renouvelle mes remerciements aux autorités, au Fonds National pour la Promotion du Sport et des Loisirs, aux partenaires et à l’ensemble des acteurs pour cette opportunité de valorisation des sports traditionnels.
Ouest Info : Merci pour ces éléments d’information sur la discipline de la lutte burkinabè à notre micro.
Ousséni Kabré : C’est plutôt moi qui vous remercie.
Réalisée par Abdoulaye Tiénon/Ouest Info
tienonabdoulaye@yahoo.fr