La Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025 sera officiellement lancée ce dimanche 21 décembre 2025 avec le match d’ouverture opposant le Maroc, pays hôte, aux Comores. Le Burkina Faso sera bien évidemment de la fête, dans une compétition où les attentes sont désormais très élevées.

Les supporters burkinabè, devenus exigeants au fil des performances récentes, affichent clairement leur ambition : ramener la coupe à la maison. Une mission lourde, mais pas impossible, confiée à la troupe du sélectionneur Brama Traoré. Aujourd’hui, les Étalons ne veulent plus se contenter de figurer. Ils veulent écrire l’histoire.

De longues années d’errance à la lumière

Le chemin parcouru est immense. Entre 1960 et 1996, le Burkina Faso n’a jamais obtenu de qualification directe pour une phase finale de CAN. La première participation remonte à 1978 au Ghana, grâce à un repêchage après la disqualification d’un pays sanctionné. Le bilan sportif fut modeste, et à l’époque, l’essentiel semblait être de participer.

Il faudra attendre 1996, en Afrique du Sud, pour une première qualification directe sur le terrain. Mais cette CAN restera marquée par une gestion chaotique, avec le limogeage humiliant du sélectionneur Drissa Malo Traoré (paix à son âme) en pleine compétition.

1998, le déclic national

La CAN 1998 organisée au Burkina Faso constitue un tournant majeur. Qualifiés d’office en tant que pays hôte, les Étalons terminent 4ᵉ, frôlant la médaille de bronze. Le peuple burkinabè découvre alors une équipe capable de rivaliser avec les meilleurs.

Cette édition, longtemps considérée comme l’une des plus réussies de l’histoire de la CAN, marque le véritable déclic du football burkinabè.

2013, la confirmation sur la scène africaine

Après plusieurs qualifications régulières, le Burkina Faso atteint un sommet en 2013 en disputant sa première finale de CAN, face au Nigeria.

Battus 1-0, les Étalons tombent avec honneur, sans jamais démériter. Cette finale installe définitivement le Burkina Faso parmi les nations respectées du football africain.

2025 : franchir enfin le Rubicon

En 2025, le Burkina Faso est désormais un habitué du dernier carré. Il ne manque plus qu’une étape : transformer la régularité en sacre.

Cette équipe n’a peut-être pas de superstar mondiale, mais elle possède une force rare : la solidarité et l’esprit de groupe. Chez les Étalons, le collectif prime sur les individualités, et lorsque tous tirent dans le même sens, les résultats suivent.

Un rôle clé pour le sélectionneur

Le coach Brama Traoré devra aussi s’appuyer sur le contexte national. La situation sécuritaire difficile que traverse le pays peut devenir un levier de motivation, un moteur supplémentaire pour porter les espoirs de tout un peuple.

La stabilité de l’environnement autour de l’équipe sera déterminante : dirigeants, encadrement, joueurs et supporters doivent former une seule famille.

L’heure n’est plus aux polémiques sur les choix de joueurs. Le vin est tiré, il faut le boire.

Les joueurs retenus sont les soldats du moment, des VDP du football, qui devront être jugés sur le terrain. L’union sacrée est indispensable. Sans elle, aucune équipe ne peut aller au bout.

Une CAN, rien n’est jamais écrit d’avance

Le football n’est pas une science exacte. Les retournements de situation font partie de l’ADN de la CAN. L’exemple ivoirien reste dans toutes les mémoires. Même après des débuts difficiles, il ne faut jamais baisser les bras.

S’il existe une faiblesse récurrente chez les Étalons, c’est bien la gestion de l’environnement autour de l’équipe. La pression excessive, les critiques précoces et les divisions internes ont souvent coûté cher. Pour rêver grand au Maroc, les cœurs doivent battre à l’unisson.

Ben Idriss Koné/Ouest Info