C’est la période des fêtes de fin d’année. Jadis moment propice pour les commerçants de faire de bonnes affaires. Cette année la situation est toute autre. C’est du moins le constat fait par une équipe de Ouest Info qui a sillonné quelques boutiques, salons de coiffure, ateliers de couture et autres commerces de la ville de Sya ce mardi 27 décembre 2022.
Il est 10h30 lorsque nous arrivons dans la boutique de Assetou Traoré situé au secteur 21 (Colsma). Dans la boutique on n’entend que la voix du propriétaire et ses employés. Plutôt que de vendre Assetou et ses employés font la causette car les clients se font rares.
Pour Assetou Traoré cette année est exceptionnelle car rien ne bouge. Elle est convaincue que cela est dû à la situation sécuritaire du pays. « Nous ne sentons pas l’euphorie cette fin d’année. Pourtant l’année passée ma boutique était inondée de clients et mon grossiste me ravitaillait à tout moment. La cherté des articles et la situation sécuritaire du pays ne facilite pas les choses aussi car les gens n’ont pas d’argent. Et cela joue beaucoup sur le commerce », explique Assetou Traoré.
Tout comme chez Assetou c’est le même constat chez les coiffeurs et coiffeuses qui se plaignent du manque de clients et de la cherté de la vie. « Il n’y a pas de clientes. Si une cliente fait une réservation, à la dernière minute, elle annule. L’année dernière je n’avais pas le temps pour manger car mon salon était bondé de monde. Il faut que les autorités prennent en main les choses et diminue le prix des marchandises », Adéline Tiendrebéogo, coiffeuse de son état se plaint-elle de la situation.
Ahmed Ouédraogo est coiffeur. Il décrit la situation et ne sait pas à quel saint se vouer. « Cette année je n’ai pas assez de clients. Il est 10h43 toujours pas de clients en vue. Ce qui est inhabituel pour moi. Je ne sais pas si c’est parce qu’il y a assez de salon de coiffure ou si c’est l’insécurité. Mais il faut que cette situation change », lance le jeune coiffeur d’un ton calme qui camoufle mal son désarroi.
Au marché de volailles c’est le même constat. Les affaires ne marchent pas comme les vendeurs le veulent. « Tout est devenu difficile à avoir chez les éleveurs. La volaille manque. Actuellement on ne peut pas vendre de gros poulets à moins de 5000f et nos clients trouvent que c’est cher. Alors que ce n’est pas de notre faute. Cette situation de cherté fait que nous manquons de clients », explique Marius Koffi, un vendeur de volaille.
Tous ces acteurs souhaitent que le pays retrouve sa sérénité pour que les affaires reprennent normalement afin que les Burkinabè vivent mieux.
Aminata Djamila Yé /Stagiaire Ouest Info