Il est âgé d’une cinquantaine d’années. Agriculteur et orpailleur, Dialga yacouba dit le fou n’en pouvait plus face à la souffrance des usagers de la route à cet endroit. L’idée lui est donc venue en tête de « faire quelque chose pour la communauté ». Et cette chose, c’est d’ériger un pont pour soulager les populations.
Cela fait 12 ans que l’idée a germé. Pierre après pierre, Dialga yacouba dit le fou peut aujourd’hui se vanter d’avoir fait œuvre utile. Car, plus besoin de pirogue pour traverser cette route reliant Makognandougou à Pouya, dans la commune rurale de Karangasso-vigué, province du Houet, région des Hauts-Bassins.
Et l’homme ne cache pas sa joie d’avoir marché sur les « pas de Thomas Sankara qui a toujours voulu que l’on compte sur ses propres forces ». « Thomas Sankara nous a appris à compter sur nos propres forces. Aujourd’hui, je suis content parce que, de par notre modeste contribution, nous avons contribué à soulager des populations sans attendre la mairie encore moins l’Etat. Et je pense que c’est ce que chacun devrait faire pour que nous construisions ce pays-là » a-t-il laissé entendre.

En plus de son temps et ses efforts, l’homme reconnaît que la réalisation de ce pont a aussi nécessité de l’argent. Outre son propre argent qu’il mettait dans les travaux, certains passants selon lui, tendaient souvent la main et ce, de manière délibérée.
« Pour la réalisation de ce pont, ce sont deux tricycles que j’ai achetés. Il m’est souvent arrivé de prendre des jeunes que je payais pour m’aider. Sans compter certains matériaux que nous achetons comme du fer, du ciment et autre. Mais tout ceci n’est que pour la joie que cela procure aujourd’hui aux usagers de la route » s’est-il réjoui.
De son acte, l’homme voudrait que cela serve d’exemple afin que les populations prennent conscience de ce que le développement du pays ne viendra de nulle part mais des burkinabè eux-mêmes. « Quand nous aurons compris cela comme nous l’a toujours enseigné Thomas Sankara, nous allons développer notre pays » en est-il convaincu.
Traité de fou au début pour avoir eu une idée démesurée selon certains, l’homme est aujourd’hui adulé par les populations de la localité. « Faites en sorte que cette information parvienne à Sidnaba de Savane Fm afin qu’il la porte à la connaissance de Bala Sakanadé » a-t-il ironisé !
MB/Ouest-info.net