L’Association Interprofessionnelle du Coton du Burkina (AICB) a organisé un atelier d’information des producteurs sur le processus de retour du coton génétiquement modifié (CGM) au Burkina Faso. C’était dans la journée du mardi 24 septembre 2024 à Bobo-Dioulasso en présence de plusieurs représentants de producteurs de coton venus de toutes les régions productrices du pays.
Ce sont des centaines de producteurs de coton venus des quatre coins du Burkina qui ont pris part à l’atelier d’information organisé à leur endroit sur le processus de retour à la culture du coton génétiquement modifié (CGM) au Burkina Faso. L’initiative est de l’Association Interprofessionnelle du Coton du Burkina (AICB). L’objectif est de mettre tous les acteurs de la filière notamment les producteurs sur la même longueur d’onde. Les échanges ont permis aux uns et aux autres de connaitre l’étape à laquelle se trouve le processus de retour du coton génétiquement modifié (CGM) dans les champs de coton.

Nikiébo N’Kambi est le président de l’Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina (UNPCB) par ailleurs président de l’Association Interprofessionnelle du Coton du Burkina (AICB). Pour lui, la recherche sur l’éventuel retour du CGM est sur la bonne piste. Il s’agit à présent d’impliquer tous les acteurs afin qu’ils puissent choisir la variété de CGM qui répond le mieux aux difficultés qui avaient conduit à la suspension de celle qui était en usage au Burkina. “Pour un éventuel retour du CGM dans nos champs, il nous faut une variété qui réponde efficacement aux raisons qui ont conduit à sa suspension. Nous savons que du côté agronomique, il n’y avait aucun problème. C’est au niveau industriel qu’il y avait des difficultés. Nous devons donc choisir une variété qui tienne compte de cette préoccupation. C’est pourquoi, nous avons convoqué les producteurs pour des échanges sur la question pour trouver la fibre qui va corriger le déficit au niveau industriel”. C’est la justification que le président de l’Association Interprofessionnelle du Coton du Burkina (AICB) donne à la tenue de cet atelier.
Il rassure que l’INERA est sur une bonne lancée avec la proposition de plusieurs variétés de CGM qui peut répondre au déficit industriel évoqué pour suspendre la production de cette variété de coton. Nikiébo N’Kambi fait savoir que l’institut de recherche et les firmes parachèveront leur travail par l’adjonction à la variété qui sera retenue des gènes immunitaires contre les ravageurs. Une fois cette étape franchie, dit-il, les producteurs pourront reprendre sereinement la production du CGM. A en croire le premier le responsable de la faitière des producteurs de coton du Burkina Faso, tous les producteurs sont favorables au retour du CGM avec la correction des manquements reprochés à la variété suspendue. Cette adhésion des producteurs à l’idée du retour du CGM s’explique par les multiples avantages que revêt cette variété.

Sur le plan de la production, le traitement phytosanitaire est simple. Sur le plan de la productivité, les rendements du CGM sont plus élevés que le coton conventionnel. Tout cela fait gagner du temps aux producteurs, préserve leur santé et leur fait gagner plus en termes de revenus. C’est pourquoi Nikiébo N’Kambi souhaite que chaque acteur joue pleinement sa partition pour que la variété qui sera retenue soit la meilleure pour le bonheur des producteurs de coton et de la filière.
Omer Aimé Sakamba Hema est entomologiste. Il est chercheur en charge de la sélection pour la protection de la production cotonnière contre les ravageurs. Pour lui, le travail qu’il mène vise à trouver des variétés qui contiennent des gènes qui permettent de lutter contre les insectes ravageurs du cotonnier. Dans cette dynamique, il rassure qu’il y a déjà des technologies pour contrôler les infestations des chenilles, les infestations des punaises et d’autres ravageurs. Le chercheur précise que ce ne sont pas de nouvelles variétés en tant que telles qui seront développées. “Nous gardons les caractéristiques technologiques de nos variétés c’est-à-dire une bonne longueur des fibres, une bonne ténacité, une bonne colorimétrie, une bonne uniformité et un potentiel de rendement qui dépasse trois (03) tonnes à l’hectare. On ajoute juste des caractères qui permettent d’alléger le travail au champ. C’est la mise au point de technologies modernes associées aux variétés locales. Il ne s’agit donc pas de nouvelles variétés”. C’est en ces termes que le chercheur Omer Aimé Sakamba Hema explique sa mission dans le processus de retour du CGM dans les champs des producteurs de coton.

Secrétaire permanent de la filière coton libéralisé du ministère du commerce, de l’industrie et de l’artisanat, Jean Pierre Wibga Guinko était présent à l’atelier d’information des producteurs sur le processus de retour à la culture du coton génétiquement modifié (CGM). Il a exprimé sa satisfaction d’assister et d’accompagner le cheminement des principaux acteurs vers le retour sécurisé du CGM. “Les acteurs sont engagés pour le retour du CGM. Nous sommes fiers de voir qu’ils évoluent prudemment mais surement pour aboutir à une biotechnologie qui permettrait aux sociétés et aux producteurs d’être en phase pour une bonne production cotonnière au Burkina Faso”.
Le secrétaire permanent de la filière coton libéralisé s’est ainsi réjoui de la dynamique des acteurs de la filière coton. Il les a par ailleurs rassurés que le gouvernement va jouer pleinement sa partition dans le processus pour permettre une relance durable de la production cotonnière.
Du reste, les producteurs participants à l’atelier ont exprimé leur intérêt pour l’initiative dans laquelle ils voient revenir les beaux jours de la production cotonnière au Burkina Faso.
Abdoulaye Tiénon/Ouest Info