Le gouvernement burkinabè a institué, le mercredi 4 septembre 2025, une taxe sur les parcelles non mises en valeur. Désormais, les détenteurs de terrains acquis depuis plus de cinq ans devront payer une taxe annuelle variant entre 750 et 1 000 FCFA par mètre carré, selon la zone géographique. À Bobo-Dioulasso, la capitale économique, cette décision suscite des réactions diverses. Lisez plutôt !
Hamed Zerbo, journaliste : « C’est une mesure salutaire »
À mon avis, c’est une mesure salutaire. L’État aurait pu retirer directement les parcelles non mises en valeur, mais il a préféré instaurer une taxe avec un délai de cinq ans pour les mettre en valeur, conformément à la loi. Cela va accélérer le processus de valorisation des terrains.

La loi semble aussi avoir pris en compte certaines situations particulières, notamment celles des orphelins mineurs, des veuves ou des enfants mineurs. C’est une bonne chose, mais il faudra veiller à son application effective. Lorsqu’on vous attribue une parcelle, c’est pour la mettre en valeur et y vivre. La garder inutilement alors que d’autres en ont besoin est injuste.
Il y a également des personnes qui détiennent des dizaines de parcelles comme s’il s’agissait de marchandises à revendre. Cette mesure va les contraindre à vendre ou à mettre leurs terrains en valeur.
Boukari Thien, commerçant : « J’espère que cette loi a tenu compte des pauvres »
Je n’ai pas encore connaissance de cette loi, mais j’espère qu’elle a tenu compte des pauvres. Car un pauvre n’a généralement qu’une seule parcelle, et il n’arrive souvent même pas à la mettre en valeur faute de moyens.
Si cette loi sanctionne de la même manière ceux qui possèdent une dizaine de parcelles et ceux qui n’en ont qu’une seule, c’est là que le problème va se poser. On ne doit pas utiliser le même fouet pour tout le monde.
À mon avis, l’État devrait profiter de l’occasion pour verrouiller le système afin que les gens ne puissent plus détenir plus de deux parcelles, en créant des cellules d’investigation

Jérôme Tindano, commercial : « Je la trouve courageuse parce qu’elle vient freiner la spéculation foncière ».
Cette loi est une décision forte du gouvernement. Je la trouve courageuse parce qu’elle vient freiner la spéculation foncière.
Avec le passage du ministre au Journal télévisé, certaines précisions ont été apportées, ce qui a rassuré beaucoup de gens. Désormais, ceux qui achetaient des parcelles uniquement pour les revendre rapidement ne pourront plus le faire sans assumer les taxes. Cela va contribuer à mieux encadrer la question foncière et mettre fin aux pratiques spéculatives.
Peizongo Adama, commerçant : « Je n’ai pas de parcelle, donc je ne maîtrise pas tous les contours des questions foncières »
À mon avis, c’est une bonne mesure. Je n’ai pas de parcelle, donc je ne maîtrise pas tous les contours des questions foncières. Mais j’espère seulement que cette loi contribuera à faire baisser les prix des terrains au Burkina Faso.