C’est un projet pilote. Il consiste à créer une ferme pilote pour laquelle une dizaine d’incubés (incubateurs) a été recrutée. Ces derniers y viendront pour apprendre les technologies innovantes dans le domaine de l’agriculture. Mais le site destiné au projet est occupé par des exploitants qui refusent de libérer les lieux.
Ce projet pilote, initiative présidentielle, doit se réaliser sur une partie du site de l’école nationale de formation agricole (ENAFA) de Matourkou, village situé à quelques encablures de kilomètre de la ville de Bobo-Dioulasso sur la nationale 7.
La portion devant abriter le projet, d’une superficie de « 42 hectares », est présentement exploité par des riverains. Lesquels, « malgré plusieurs missions d’explication du bien-fondé de celui-ci, refusent de quitter les lieux ».
« C’est un site qui a été identifié comme propice à l’activité. Nous y avons réalisées toutes les études. Et quand l’entreprise a voulu commencé le travail, les riverains se sont opposés », a signifié Dr Belem Mamounata, présidente du conseil d’administration de l’ENAFA.
C’est pourtant selon elle, un projet bénéfique pour le Burkina Faso tout entier. « C’est un projet très important pour le Burkina Faso. On a voulu commencé par les Hauts-Bassins. Si ça réussit, il sera dupliqué dans d’autres régions du pays. Eux-mêmes seront les premiers bénéficiaires de ce projet. Il faut que les gens comprennent car, c’est pour une cause commune. Il ne s’agit pas de les déguerpir mais plutôt les délocaliser pour qu’ils puissent continuer de produire pour nourrir leurs familles. Mais ces derniers refusent catégoriquement de quitter le site où on doit réaliser le projet », regrette-t-elle.
Un comité de dialogue pour trouver une solution au problème…
Face au niet des occupants des lieux de déguerpir, le gouverneur de la région des Hauts-Bassins a décidé de la mise en place d’un comité de dialogue entre les riverains du village de Matourkou et l’ENAFA.
Présidé par le gouverneur lui-même, ce comité qui, du reste, s’est réuni le mercredi 11 janvier 2023 à Bobo-Dioulasso, a pour objectif d’amener les deux parties à la table de discussions en vue de trouver des solutions « consensuelles » afin que la mise en œuvre du projet puisse débutée.
« Nous sommes là à l’initiative du gouverneur pour échanger avec les populations riveraines à l’ENAFA pour essayer de nous comprendre pour résoudre les problèmes qui nous opposent dans le cadre de ce projet présidentiel », a expliqué Dr Belem Mamounata.
Des propositions de sortie de crise…
Lors de la rencontre, quelques propositions ont été faites au profit des occupants des terres réservées aux fermes modèles de l’incubateur.
Comme préalable à ces initiatives, il s’agira d’abord de recenser les occupants de l’espace destiné aux aménagements avec les superficies exploitées.
Le projet se propose de mettre en place une adduction d’eau au profit des populations ; de définir un quota du nombre de jeunes pour les formations des ouvriers et fermiers agricoles en prenant une personne par village.
La formation et un appui conseil aux riverains en technique de production, en technique de compostage et en mécanisation agricole ; la réalisation de prestation de labour au profit des personnes impactées pour deux campagnes agricoles et aussi l’implication des femmes du village dans la gestion du verger d’anacardiers sont entre autres, d’autres propositions.
La présidente du conseil d’administration de l’ENAFA espère que ces propositions seront des motivations pour les riverains afin de permettre à l’entrepreneur de lancer en toute sérénité ce projet qui est appelé à s’étendre sur toute l’étendue du territoire national, la région des Hauts Bassins étant la région pilote.
Ben Idriss/Ouest Info
Ce projet serait une farce si vous ignorez l’avis des riverains. Qui appelez-vous riverains d’ailleurs ? Vous gagnerez à engager un dialogue franc et sincère pour réussir » votre projet »