Des travailleurs déflatés de la compagnie de transport TCV ont animé une conférence de presse dans l’après-midi du samedi 06 décembre 2025 à Bobo-Dioulasso. Objectif, donner de la voix pour réclamer le paiement diligent du reste de leurs droits auprès de leur ancien employeur.
Ils sont 37. Ils ont reçu une partie de leurs droits à l’issue d’une procédure judiciaire. Ils attendent le reste de leurs dus avec impatience. Eux, ce sont des anciens travailleurs de la compagnie de transport en commun TCV. Déflatés depuis 2021, ils ont remporté une bataille judiciaire contre la société qui doit leur verser des droits.
Chose qu’ils peinent, disent-il, à avoir normalement. C’est pourquoi, ils ont décidé de donner de la voix. Face à des professionnels de médias, ils ont dénoncé une lenteur dans l’application d’une décision de justice qui somme leur ancien employeur à leur verser leurs droits.
Principale conférencière du jour, Fanta Traoré est revenue sur l’historique de ce qui les oppose à leur ancien employeur. Pour elle, tout serait parti d’un motif de restructuration interne et économique évoqué par la société. Ce qui est vu alors par le personnel concerné comme des “licenciements abusifs”. Après des tentatives infructueuses de conciliation à l’inspection du travail, l’affaire est portée devant les tribunaux.
En premier ressort, les 37 travailleurs déflatés sont déboutés. Ils font appel et la Cour d’Appel fait droit à leur requête en qualifiant leur situation de “licenciements abusifs”. La compagnie de transport est alors sommée de dédommager les 37 travailleurs.
Selon les conférenciers, c’est du dilatoire qui se joue autour de leur affaire. “Après un long temps d’attente douloureuse, un concordat qui ne nous a pas associé, est sorti et dans lequel était fait mention d’un calendrier de paie qui devraient normalement s’étendre du 31 juillet 2025 au 30 juin 2026. Depuis Juillet, ce n’est qu’en octobre dernier que nous avons été modestement payés. Depuis lors, un mois s’est écoulé, nous sommes toujours dans l’attente sans avoir rien reçu. Nous avons multiplié les démarches pour obtenir une issue favorable mais rien”, fait savoir Fanta Traoré.
Pour les conférenciers, cette situation pénalise et divise des foyers. “Sans revenus dignes, nous sommes dans le désespoir total et nos enfants sont déscolarisés. Parmi nous, il y a 13 personnes qui ont été abandonnées par leurs épouses. Comprenez que nous vivons dans la précarité et la misère ”, lance la principale conférencière.
Cette dernière a par ailleurs dénoncé une situation qu’elle et ses camarades trouvent irrégulière. “Il y a un délégué qui a été injustement licencié. Ce licenciement a été contesté devant la justice. Et le tribunal a ordonné sa réintégration immédiate à son poste. Cette décision n’a pas été respectée. Notre collègue n’a pas toujours pas été intégré. Il n’a toujours pas reçu ses arriérés de salaire pourtant dus depuis le jour où le jugement a été rendu” dénonce Fanta Traoré.
Ainsi, les conférenciers du jour lancent un appel aux plus hautes autorités pour qu’elles se saisissent de leur situation afin que leurs arriérés de salaires soient payés dans le strict respect du concordat établi par le tribunal du commerce. Ils souhaitent par ailleurs que leur collègue délégué soit, en plus du paiement de ses arriérés de salaires, réintégré à son poste au sein de la société TCV conformément à la décision de justice.
Abdoulaye Tiénon/Ouest Info
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