Par une circulaire datée du 13 octobre 2025, le ministère de la Santé annonçait une autorisation exceptionnelle et transitoire permettant aux médecins spécialistes, pharmaciens, chirurgiens-dentistes et enseignants hospitalo-universitaires de poursuivre leurs vacations dans les établissements privés de santé. Ce lundi 20 octobre 2025, au cours d’un point de presse, le ministre de la Santé, Robert Lucien Jean-Claude Kargougou, a apporté des précisions sur la portée de cette mesure.
Selon le ministre, cette mesure a pour principal objectif de préserver l’accès équitable aux soins spécialisés pour les populations, tout en soutenant le sous-secteur privé de la santé dans son rôle complémentaire aux structures publiques. A l’en croire, si pour les médecins généralistes et les paramédicaux, l’arrêt des vacations en 2024 n’a pas significativement perturbé l’offre de soins dans les structures privées, ce n’est pas le cas avec l’arrêt des vacations chez les spécialistes en fin septembre 2025.
« En effet, la quasi-inexistence de personnels spécialistes propres dans la plupart des structures privées, a mis à rude épreuve, d’une part, l’accès aux soins pour certaines pathologies chroniques et, d’autre part, le modèle économique de certaines structures privées. », a-t-il expliqué.
Cette autorisation exceptionnelle permettra donc, selon le ministre, d’assurer la continuité des soins pour les patients nécessitant une prise en charge spécifique, souvent délicate ou urgente. Elle contribuera également à réduire le stress des patients et de leurs familles dans le parcours de soins.
Le ministre a tenu à rassurer le secteur privé de la santé du soutien du gouvernement. « Cette décision transitoire permettra aux établissements privés de maintenir l’offre de soins spécialisés en attendant le recrutement d’un nombre suffisant de spécialistes pour fonctionner en toute autonomie », a-t-il affirmé.
Robert Lucien Jean-Claude Kargougou a par ailleurs précisé que cette mesure « n’est dirigée contre personne » et qu’elle « ne vise ni les agents de santé ni le secteur privé ». Son objectif, a-t-il insisté, « est de garantir à tous les Burkinabè un accès équitable à des soins et services de qualité« .
Dans le même élan, le ministre a annoncé d’autres dispositions destinées à améliorer l’accès aux soins spécialisés dans les structures publiques. « Nous avons instruit les directeurs généraux des hôpitaux de renforcer l’organisation des services conformément aux horaires de la fonction publique hospitalière, d’instaurer sans délai des consultations en soirée et d’appliquer strictement l’arrêté interministériel relatif aux hospitalo-universitaires, notamment en ce qui concerne les cinq demi-journées, dont trois en après-midi », a-t-il détaillé.
Outre cela, le ministère exige désormais la communication d’un programme de travail détaillé pour chaque enseignant hospitalo-universitaire et pour chaque praticien hospitalier spécialiste. De plus, tout rendez-vous médical initial dépassant deux semaines devra être justifié par un rapport explicatif.
Robert Kargougou a aussi annoncé la mise en place prochaine d’un mécanisme de réception et de traitement des demandes de rendez-vous dépassant deux semaines d’attente.
Ouest Info
Source: Minute.bf