Les producteurs de la région cotonnière de Houndé s’engagent à produire, au titre de la campagne cotonnière 2019/2020, 135 000 tonnes de coton graine. Ils l’ont signifié aux membres du comité de haut niveau du suivi de la relance de la production cotonnière du Burkina Faso qui sont allés échanger avec eux le vendredi 10 mai 2019.
L’objectif de cette rencontre d’échange et d’informations qui rentre dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de l’atelier national sur la relance durable de la production cotonnière était de recueillir les préoccupations des producteurs et porter à leurs connaissance, les mesures prises pour accompagner la filière au titre de la campagne 2019/2020.
Comme il fallait s’y attendre, les producteurs de la zone ne sont pas passés par 4 chemins pour porter à la connaissance des membres du comité, les difficultés qui y entravent la production cotonnière.
Si le mauvais état des routes rend presqu’impossible l’accès aux champs selon certains, d’autres par contre, dénoncent des impayés de la campagne écoulée, le prix élevé et la « mauvaise » qualité des intrants, des semences et des insecticides.
Mais un point non moins important sur lequel tous les producteurs se sont accordés, c’est la concurrence entre « l’or blanc » et « l’or jaune ». Pour eux, l’implantation des sociétés minières à Houndé polluerait le sol et c’est plus en plus de terres cultivables qui sont littéralement « englouties » par celles-ci.
Les mesures d’accompagnement de la filière
Face à ces préoccupations, Harouna Kaboré, ministre du commerce de l’industrie et de l’artisanat par ailleurs président du comité de haut niveau se veut rassurant. Pour lui, des mesures concrètes ont été pris par le gouvernement en vue de relancer la campagne cotonnière au Burkina. Ces mesures consistent selon lui, à donner beaucoup plus d’intérêts et de certitudes quant à la qualité des semences.
Propos corroborés par Wilfried Yaméogo, directeur général de la SOFITEX pour qui, un groupe d’expert a été mis en place pour travailler autour de l’INERA et du BUNASOL. « Des décisions ont été prises à ce niveau pour que l’ensemble des semences soient traitées avant d’être mis à disposition des producteurs. L’objectif étant de mettre sur le terrain des semences dont le taux de germination atteint au moins 60% » a-t-il fait savoir avant de marteler que ces services sont également mis à contribution dans le choix et le contrôle des engrais et des insecticides.
265fcfa le kg du coton
Outre ces mesures incitatives, il ya aussi le prix du coton graine qui passe de 250 à 265fcfa/kgs. Aussi, le comité de haut niveau selon son président, va veiller à ce que toute chose créant des problèmes de confiance et de cohésion social au sein des acteurs de la filière soit élaguée.
La SOFITEX a également marqué son intérêt selon son DG pour la consolidation de cette confiance et du partenariat en se réorganisant pour assurer l’ensemble des fonctions d’appui-conseil aux producteurs afin de mener à bien la campagne à venir.
Toutes ces mesures ont été hautement appréciées par les producteurs de Houndé, qui, par ricochet, s’engagent à aller dans la dynamique de la relance de la production cotonnière. Quant à l’objectif de production assigné à cette zone cotonnière qui est de 135 000 tonnes, les producteurs disent pouvoir l’atteindre, et prétendent même le dépasser.
Pour cette campagne 2019/2020, ce sont 22 milliards de FCFA que l’état burkinabè et les structures cotonnières vont consentir pour soutenir la filière coton.
Etienne A.K Sanou