Le 25 avril 2019, le mouvement Da Sago (une organisation de la société civile) qui signifie liberté d’expression en langue locale Dioula, a tenu une conférence de presse à Bobo-Dioulasso dans le souci de plaider la cause des maraichers qui occupaient les alentours du camp militaire Ouezzin Coulibaly de Bobo-Dioulasso.
Il faut tout simplement réhabiliter les maraichers dans leur jardin selon Niamba yssouf, responsable du mouvement Da Sago. Car, dit-il, la mise en application de leur déguerpissement fut l’une des plus tristes de l’histoire de tous les maires qui se sont succédés à la tête de la commune de Bobo-Dioulasso.
Pour se justifier, le premier responsable de « Da Sago » a laissé entendre que la 2ème région militaire, dans sa mission de sécurisation du territoire et des populations, vienne à décider de l’imminence des travaux de clôtures de la caserne est tout à fait légitime. Mais ils ont eu du mal à comprendre que la mairie, dans sa mission principale qui est la satisfaction des besoins quotidiens de la population, se déroge à ses prérogatives et décide de « façon unilatérale », sans prendre en compte les conséquences immédiates sur les populations concernées, du déguerpissement de celles-ci
Conséquences que Kadidia Traoré/Coulibaly, une militante du mouvement « Da Sago », n’a pas manqué de soulever. Pour elle, plusieurs enfants sont aujourd’hui dans la rue pour défaut de payement de la scolarité qui, dit-elle, émanait du maraichage.
Les maraichers ont-ils approché les autorités compétentes sur le sujet ?
Pour réponse, le responsable des jeunes de Kuinima Issouf Sanon rétorque que le 14 janvier, une lettre a été adressé au gouverneur de la région des Hauts-Bassins par rapport au déguerpissement des jardiniers de Kuinima. Ceci dans le but de trouver un terrain d’entente entre les deux parties (autorités et maraichers). Jusqu’à présent déplore-t-il, aucune réponse de la part du gouverneur. « Il en est de même concernant le maire de l’arrondissement 6. Arrivé à la mairie, celui-ci était en déplacement. Son adjointe dit que des négociations sont en cour avec le commandant du camp. Les mêmes propos sont tenus par Bourahima Sanou, maire de la commune de Bobo-Dioulasso, qui en plus, se dit dépassé par la situation » a-t-il fait savoir.
Malgré toutes ses démarches, aucune mesure adéquate déplore-t-il, n’a été trouvée à la situation. Pour Yssouf Niamba, il est clair que ces maraichers ont été abandonnés par les autorités. « Il y a eu là, un drame social. Après le départ des Caterpillar des jardins le 4 février 2019, les maraichers n’avaient que leurs yeux pour pleurer. Et face à cela, toutes les consciences devraient être interpelées » s’est-il indigné.
Notons que selon des statistiques datant de 2010, 750 ménages soit 6000 personnes, en raison de 8 personnes par ménage vivaient autour de ces jardins qui datent des années 1906 et tiraient leur revenue du maraichage. Le 4 février 2019, ils ont été déguerpis au motif qu’ils seraient situés sur un domaine appartenant au camp militaire.
AKS