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Vente de parcelles à Bobo : la caverne d’Ali Baba pour les maires et leurs adjoints

Au Burkina Faso le marché de la vente des parcelles est devenu un transfère comme dans le football. Qui passe désormais  dans le jargon du qui dit mieux (le plus offrant), ce constat est plus éminent dans la commune de Bobo-Dioulasso plus précisément dans ses arrondissements.

La situation n’est pas catholique aux yeux des pauvres  habitants des zones concernées par ce business d’enrichissement illicite. Cette population souvent appelée vrais électeurs  au moment venu des élections et après appelée les habitants des non-lotis. Ces habitants qui ont vu leurs noms utilisés dans plusieurs carnets d’audience auprès des chefs coutumiers, chez les ministres et chez certaines personnes influentes du régime comme quoi, ces pauvres habitants demandaient un projet de lotissement depuis longtemps et d’ailleurs elles se plaignent de leurs situation sans eau, ni courant.

Malheureusement des projets qui seront un fonds de commerce pour ces maires d’arrondissement. Après avoir frappé toutes les portes sans avoir obtenu de document de la levée de la mesure de suspension de lotissement, chacun a alors libéré son génie créateur afin de se remplir les poches.

En effet, d’aucuns vont choisir la réalisation des logements sociaux, d’autres le retrait des anciennes parcelles et certains vont se transformer en démarcheur pour la vente des champs de leurs parents qui exploitent toujours ces champs, au profit des promoteurs immobiliers, moyennant de l’argent. Le comble dans tout cela est que beaucoup de maires ont commencé à fonctionner sous crédit avant la prise officielle de leur fonction de maire.

A titre d’exemple une personne anonyme nous confie : « J’ai donné mes 15 millions de F CFA à quelques jours de l’élection des maires. Et on c’est entendu sur 10 parcelles. Il m’a dit qu’il voulait cette somme pour donner aux conseillers afin qu’il puisse être élu comme maire. Après  un an de gestion à la tête de la mairie, quand je le rappelle, il dit que dans 3 mois ça va aller. Jusqu’à présent il ne m’a pas remis les parcelles. La dernière fois, il m’a dit qu’après la fin de mission des membres  du comité ha doc sur les lotissements, tout allait rentrer en ordre. Par la suite, il m’a dit qu’entre maires, ils sont allés voir un chef coutumier pour qu’il puisse intervenir auprès du gouvernement pour la levée de la décision interdisant les lotissements dans les communes urbains de Bobo et Ouaga. La dernière fois, j’ai été le voir encore pour lui dire que si d’ici là, je ne gagne pas mes parcelles, il n’a qu’à me rembourser mon argent ou je vais voir la gendarmerie ou la police. Il m’a demandé pardon et m’a rassuré de me le donner avant le mois de janvier ».  

Ce monsieur qui ne sait écrire ni lire, tient au moins une décharge dans sa main qui confirme qu’il a versé les 15 millions de F CFA au maire. Après le cas de ce maire, nous avons constaté un autre témoignage et pas des moindres devant le domicile d’un autre maire. Il s’agit d’échanges de coups de poings entre démarcheurs, un samedi où le maire en question était en déplacement sur Ouagadougou. La visite de ces démarcheurs chez le maire avait de multiples raisons. Certains étaient là pour verser de l’argent qu’ils ont encaissé auprès des clients et d’autres, c’était pour établir une confiance et un ordre auprès de ce maire afin de commencer, lui aussi, à convoyer l’argent des clients avec des pourcentages en retour. Concernant les coups de poing, un démarcheur accusait un autre d’avoir détourner son client.  

Un troisième maire disait à son adjoint : « Je te dis de venir t’associer avec moi ont va lutter, tu refuses. Aujourd’hui j’ai eu gain de cause et tu veux des terrains, mais ça ne marche pas ». En rappel, ce maire adjoint a décidé de soutenir les villageois qui étaient contre les cités dans leur localité. La liste est en tout cas, officielle mais les villageois interdisent à toute personne de venir construire là-bas. Cette situation met également les villageois en conflit entre eux au point de désavouer le chef du village si rien n’est fait.

D’aucuns vont jusqu’à dire que cette situation de lotissement est à l’origine de nombreux décès dans le village. Dans tout cela, ce qui est encore déplorable est que ce commerce du foncier a créé une crise interne très profonde entre les maires et leurs adjoints. « Vous, vous mangez. Il faut nous aussi, nous donner l’opportunité de manger. Nous ne sommes pas venir regarder la mairie ont doit aussi à nos militants qui compte sur nous. C’est nous qui abattons le plus grand boulot des arrondissements et nous ne sommes pas considérés », s’est offusqué un adjoint de l’un des maires. Aux dires de cet adjoint, la semaine dernière, les maires adjoints de la commune de Bobo-Dioulasso étaient donc en mouvement d’humeur (une première) pour signifier  leurs mécontentements.

En poursuivant toujours dans cette dynamisme de vente de parcelles, certains vont jusqu’à convaincre leurs  clients depuis les Etats-Unis. Ainsi, un Burkinabè de la diaspora a envoyé un montant d’environ 8 millions de F CFA pour  espérer voir son nom sur une quelconque liste d’attribution de parcelles. Un autre a payé la somme d’environ 20 millions de F CFA pour qu’un maire puisse déclasser un terrain à son profit. Cette personne qui menait son activité juste à côté de cet espace voulait se servir d’un terrain de sport au profit de son activité. Mais malheureusement, il été devancé par un autre millionnaire qui a tapé plus haut que lui. Donc désormais le terrain appartient à ce jeune millionnaire qui d’ailleurs a fini de construire des magasins dans l’espace convoité.

En ce qui concerne les 20 millions du client défaillant, le maire le rassure qu’il va tout faire pour lui trouver des terrains sur une nouvelle liste d’attribution qui se prépare. Le plus gros montant, serait la somme d’environ 61 millions de F CFA, selon une source proche des maires. Ladite source nous informe que celui-ci a posé des conditions de positionnement  et de superficie de ses parcelles qui peut-être seront attribuées.  

En tout cas, cette situation de business de parcelle semble être une aubaine pour plusieurs maires d’arrondissement compte tenu de leurs réalisations et surtout des grosses cylindrées qu’ils détiennent actuellement. Il faut aussi noter que d’autres sont arrivés à tête de ces mairie avec des motos. Certains Bobolais se questionnent sur l’existence de l’ASCE-LC dans ces cas de figure.

Le prochain numéro de votre journal va nous envoyer dans une commune non loin de la ville de Bobo-Dioulasso où le maire de cette commune  semble lui aussi avoir légalisé cette vente de parcelles. 

Aboubacar Ouattara dans le Réveil du Faso n°124 du 10 au 17 octobre 2019

La rédaction
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Ouest Info est un média en ligne basé à Bobo-Dioulasso dans la région de l’Ouest du Burkina Faso.

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