spot_img
spot_img
spot_img

Abdoulaye Traoré, président de l’UNPA-BF: « Nous ne voulons pas de désordre en notre sein »

L’union nationale des producteurs d’anacarde du Burkina Faso (UNPA/BF) est secouée depuis quelques mois par ne crise. Pour cause, l’ancien président, évincé pour faits de mauvaise gestion, aurait créé une autre structure dans le même maillon de la filière anacarde au Burkina Faso. Une situation que les responsables actuels de l’UNPA/BF ne veulent pas entendre. Pour eux, la multiplicité de structures pourrait non seulement créer un « désordre » au sein du maillon mais aussi, dérouter les partenaires qui voudraient accompagner les producteurs. Dans cette interview, Abdoulaye Traoré, président de l’UNPA-BF rejette en bloc l’idée de création d’une structure, autre que l’UNPA. Appelle-t-il donc l’Etat à prendre ses responsabilités pour « éviter que les efforts consentis pour organiser la filière ne soient vains ». Lisez plutôt !

Ouest Info : L’UNPA-BF traverse une crise. Qu’en est-il exactement ?

Abdoulaye Traoré (AT) : Effectivement, l’union nationale des producteurs d’anacarde du Burkina Faso (UNPA-BF) traverse une crise due à une mauvaise gestion du président sortant qui a amené l’assemblée générale à le démettre de ses fonctions conformément aux textes de la structure.

Ouest Info : Ce dernier aurait créé une structure parallèle à l’UNPA avec les mêmes objectifs. Est-ce là, le nœud de la crise ?

AT : C’est exact. Après avoir été éjecté par les producteurs d’anacarde pour mauvaise gestion, il a mis en place une structure parallèle à l’UNPA, dénommé FENAPAB et qui a son siège à Gaoua dans le sud-ouest. Cette structure réclame les mêmes droits que l’UNPA qui existe depuis 2013.  Ce qui complique la situation à notre niveau car ça crée une confusion à certains niveaux. Nous avons attiré l’attention des autorités par rapport à cela. Le vrai problème est que ces mêmes autorités nous ont assisté du début du problème jusqu’à son éjection. Il se trouve qu’il est passé aujourd’hui par ces mêmes autorités pour se faire établir un récépissé. Chose que nous ne comprenons vraiment pas et nous l’avons décrié d’ailleurs.

A lire-Burkina Faso: Les producteurs d’anacarde ne veulent pas d’une autre structure

Ouest Info : Pensez-vous que l’autorité ne joue pas franc-jeu dans cette affaire ?

AT : On ne peut pas le dire ainsi mais à chaque fois, on nous brandit la « liberté d’association » qui serait un droit au Burkina Faso. Nous ne disons pas le contraire. Mais dans ce cas précis, l’intéressé s’est rendu coupable de mauvaise gestion et a été éjecté de la présidence d’une structure. Les autorités sont au courant pour avoir été associé au problème depuis le début. Pour nous, il est donc incompréhensible que ce dernier passe par ces mêmes autorités pour créer une autre structure dans le même secteur d’activité. Ce que nous craignons, est que si cette situation venait à passer, ça pourrait affecter l’ensemble de la filière mais aussi d’autres secteurs d’activités. C’est-à-dire aujourd’hui, quelqu’un peut gérer une structure, détourné et s’il est éjecté, il part créer une autre structure. C’est en réalité ce que nous voulons éviter.

Ouest Info : Y a-t-il eu une plainte formelle contre ce dernier pour malversation ? A-t-il été condamné par la justice ?

AT : Un audit du ministère en charge du commerce a révélé les mêmes griefs que nous lui reprochons c’est-à-dire les détournements, les actes de faux et usages de faux.  Il n’y a pas eu de plainte par rapport au fait qu’il ait mis en place une structure similaire à l’UNPA. Les autorités nous disent qu’elles veulent sauver la filière, le maillon production notamment qui est le maillon phare de la filière. C’est dans ce sens qu’il nous a été proposé de fusionné les deux structures. Chose que nous n’avons pas et n’allons pas accepter.

Ouest Info : Vous refusez la création de cette nouvelle structure mais aussi l’idée d’une fusion. Que voulez-vous exactement ?

AT : Nous demandons tout simplement à Monsieur Nombré Eloi, de rejoindre l’UNPA à partir de la base parce qu’il est venu d’une coopérative. La filière qu’on a mis assez d’énergie a organisé ne peut pas vivre le désordre qu’il est en train de vouloir créer. Nous sommes reconnus par l’Etat qui nous accompagne avec d’autres partenaires. Ce désordre ne sera pas de nature à faciliter les actions en faveur du développement de la filière notamment l’amélioration des conditions de vie des acteurs.

Ouest Info : Nous savons que le maillon production est le maillon phare de la filière anacarde. Quelle peut être l’impact d’une telle crise sur la filière en générale ?

AT : Nous sommes une filière organisée. Si l’autorité est en train de voir comment nous accompagner et au même moment il y a des complications, elle peut se mettre de côté pour nous laisser avec nos problèmes. Les partenaires pourraient également se rétracter. Aussi, il faut rappeler que là où y a la division, les choses auront du mal à avancer. C’est dire que si le maillon production est malade, c’est toute la filière qui sera impactée car, sans production, pas de transformation ni de commercialisation.

Ouest Info : Pourquoi ne pas engager des discussions en vue de trouver des solutions au lieu de ce bras fer qui pourrait porter un coup à la filière ?

AT : Je ne comprends pas cette histoire de vouloir chaque fois dire qu’il faut sauver la filière. Non ! Moi je pense que s’il y a problème, il faut la justice. C’est après la justice qu’on pourra parler de cohésion. C’est ce que nous avons demandé. Monsieur Nombré détient par devers lui, du matériel de l’UNPA d’une valeur de plus de 8 millions, un ordinaire de l’UNPA, et bien d’autres. Ce sont des choses que nous ne pouvons pas accepter.

Ouest Info : Vous en tant que président de l’UNPA, quel est votre appel à l’endroit des producteurs d’anacarde afin qu’ils puissent se mettre ensemble pour le bien de la filière !

AT : C’est juste demander aux producteurs d’anacarde de ne pas se laisser divertir. Il ne faudrait pas qu’ils se laissent embrouiller. Qu’ils se renseignent toujours et de toujours aller vers la vérité. Nous leur demandons de faire confiance à l’UNPA qui travaille avec le Conseil Burkinabè de l’Anacarde (CBA) pour le bien de la filière.

Ouest Info : Justement, quelle est la position du CBA dans cette crise ?

AT : Le CBA travaille conformément à ses textes qui veulent que ses seuls interlocuteurs soient l’UNPA, ANTA (Association nationale des transformateurs d’anacarde) et l’UNCEA (Union nationale des commerçants et exportateurs d’anacarde).

Interview réalisée par Jack Koné/Ouest Info

La rédaction
La rédaction
Ouest Info est un média en ligne basé à Bobo-Dioulasso dans la région de l’Ouest du Burkina Faso.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici
Captcha verification failed!
Le score de l'utilisateur captcha a échoué. Contactez nous s'il vous plait!

spot_img

Autres Articles

Bobo-Dioulasso : Le phénomène de morcellement des terres persiste

A Bobo-Dioulasso, le phénomène du morcellement des terres semble avoir la peau dure et ce, malgré les actions des autorités communales en vue d’y...

Burkina/Incarcération du président du TGI de Banfora : Une affaire de « deal de parcelles »

L’information s’est répandue ce vendredi 07 février 2025 comme une traînée de poudre. Le président du tribunal de grande instance de Banfora a été...

Coordination Nationale de Lutte contre la Fraude : La Brigade d’enquêtes et de recherches de l’Ouest a un nouveau siège

La Brigade d’Enquêtes et de Recherches de l’Ouest (BERO), de la Coordination Nationale de Lutte contre la Fraude (CNLF) a un nouveau siège.  Il...

Autres Articles