Dans la matinée du dimanche 1er juin 2025, les Khamites de Bobo-Dioulasso ont respecté pour la 6è fois la tradition du “Djibon”, une journée internationale de retour aux sources africaines. Réunis sur les berges du marigot Kua, ces adeptes des pratiques ancestrales africaines ont fait des libations et des sacrifices pour invoquer les mânes des ancêtres pour la paix, la cohésion sociale, le vivre-ensemble, la prospérité et une bonne pluviométrie 2025 pour le Burkina Faso.
« Retour aux sources, facteur de cohésion sociale ». C’est sous ce thème que les Khamites de Bobo-Dioulasso ont célébré la 6è édition du “Djibon”, une journée internationale de retour des africains à leurs sources.
Matérialisée par des libations et des sacrifices d’animaux, cette journée est une occasion pour les adeptes des religions traditionnelles africaines de témoigner leur gratitude aux mânes des ancêtres pour les vœux exaucés et leur soumettre de nouvelles doléances.
Et pour la présente édition, les Khamites de Bobo-Dioulasso ont reçu une délégation d’adeptes venue de la Côte d’Ivoire pour célébrer cette journée à leur côté. Cheritti Kaba est membre de la division Côte d’Ivoire de l’afrocentricité internationale.
Pour elle, leur présence à Bobo-Dioulasso pour le “Djibon” 2025 est d’une symbolique importante. « Aujourd’hui est un grand jour, un jour symbolique pour les Khamite. C’est pourquoi, nous qui sommes Khamites en Côte d’Ivoire, sommes ici aujourd’hui avec nos frères burkinabè pour commémorer nos ancêtres, les vivifier et leur donner nos doléances », a-t-elle déclaré.
Dans la formulation de leurs vœux, Cheritti Kaba et sa délégation ne sont pas restées insensibles aux situations sociopolitiques des trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel. « Je souhaite que nos ancêtres combattent tous ceux qui sont contre la souveraineté du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Que la victoire dans ces pays soit nôtre », a souhaité Cheritti Kaba.
“Le retour à nos sources, c’est retrouver notre vraie identité”
Wara Bleu Marc Sanon, grand dozo et traditionaliste est le parrain de la 6è édition de “Djibon” à Bobo-Dioulasso. Pour lui, cette journée symbolise une période de prière annuelle des Khamites mais aussi une occasion pour accompagner les jeunes dans leur désir de retourner aux sources. « Aujourd’hui, c’est le jour de notre prière annuelle. Quand on est Khamite, il faut demander à Dieu et aux ancêtres de protéger la Nation, de protéger ses concitoyens et donner une bonne pluviométrie. C’est ce que nous faisons aujourd’hui. Ma présence ici, c’est de soutenir les jeunes là où nous les anciens, avons échoué. Nous voyons que pour le retour aux sources, les jeunes sont en train de faire du succès et nous avons le devoir de les accompagner », le parrain de la célébration du “Djibon” 2025 à Bobo-Dioulasso justifie-t-il l’intérêt de cette journée.
Sur la question du retour aux sources, Wara Bleu Marc Sanon se veut plus clair et précis. « Le retour à nos sources, c’est retrouver notre vraie identité. En réalité, on ne veut plus être des chauves-souris. C’est mieux que les jeunes pensent en africain et agissent en africain, c’est ça le sens du retour à nos sources », explique-t-il.
Pour Kambou Sié, président de l’association Bèmassoré, le sens du “Djibon”, c’est de perpétuer un rituel de communication avec le monde des ancêtres. « Djibon, c’est verser l’eau à la mémoire des ancêtres. C’est communier en esprit, en pensée et en actes avec eux à travers des bonnes actions », insiste-t-il. Pour ce faire, le président de l’association Bèmassoré a invité les Khamites a posé des bons actes en cette journée afin que les ancêtres puissent guider leurs pas sur le chemin de l’abondance matérielle et spirituelle qu’ils ont tracé.
Du reste, plusieurs adeptes du retour des africains aux sources étaient présents à la célébration de la 6è édition du “Djibon” sur les berges du marigot Kua à Bobo-Dioulasso. Si les uns sont venus pour remercier les mânes des ancêtres pour leurs vœux de l’année dernière exaucés, certains autres étaient présents pour formuler des vœux auprès des mânes des ancêtres.
Il est à préciser que cette journée internationale du “Djibon” se tient le premier dimanche de chaque mois de juin dans tous les quatre coins du monde. Après cette belle édition, les Khamites de Bobo-Dioulasso se sont donnés rendez-vous en juin 2026 pour un nouveau pas de plus dans la dynamique du retour des africains à leurs sources.
Abdoulaye Tiénon/Ouest Info
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