Comme de coutume, le 1er octobre marque la rentrée scolaire 2025-2026 au Burkina Faso. Cette date est déjà là. A Bobo-Dioulasso, parents d’élèves s’activent, entre inscription de leurs enfants et achat des fournitures scolaires. Pendant que certains parents sont dans la tourmente pour couvrir les besoins scolaires de leurs enfants, des libraires sont dans leur attente pour pouvoir se frotter les mains.
« Angoisse, casse-tête, insomnie, stress, cherté », ces mots traduisent selon certains parents d’élèves leur état d’esprit à la veille de cette rentrée scolaire.
On est à quelques jours de la rentrée scolaire à Bobo-Dioulasso. Il est 14h. Sous un soleil de plomb, une librairie est bondée de clients. Pendant que des clients discutent avec le libraire, des enfants font leur choix. Au même moment certains font leur entrée dans la librairie pendant que d’autres ressortent de l’enceinte les mains chargées.
Lala Berté est un parent d’élève. Listes de fournitures en main, visage crispé, elle discute les prix des effets scolaires avec le libraire. Parente de deux (02) élèves, cette période scolaire est pour elle un casse-tête. « L’aube de la rentrée scolaire est un véritable casse-tête pour nous les parents d’élèves. La scolarité et les fournitures coûtent chères. Pour deux enfants, j’ai dépensé près de 40 000 F CFA juste pour les fournitures. Imaginez ceux qui doivent en inscrire cinq (5) ou six (6) ! ça sera beaucoup de dépenses pour eux », laisse-t-elle entendre.

Comme Lala Berté, Jules Traoré est aussi un parent d’élève. Il estime que cette période de rentrée scolaire est un moment d’angoisse et d’embarras pour les parents d’élèves surtout en cette période, dit-il, où les temps sont durs. Ce parent dénonce les frais de scolarité et de fournitures qui se retrouvent être hors de portée pour ceux qui ont plusieurs enfants à scolariser. « Au Burkina Faso, la scolarité coûte trop chère. Il faut que l’Etat se penche sur ce problème. Une réduction de la scolarité surtout au secondaire nous sera utile en tant que parents d’élèves », lance-t-il d’un air calme mais ferme.
Justine Yerbanga est mère de deux (02) élèves. Venue chercher des fournitures dans une librairie de la place, elle pointe du doigt le coût élevé de la scolarité dans certains établissements privés. Pour elle, cette année, l’on constate une hausse des frais de scolarité et du goûter à la maternelle dans certains établissements privés. « Cette année, la scolarité est devenue plus chère. Il y a des augmentations qui vont jusqu’à 15000 F CFA sur la scolarité dans certains établissements », dénonce-t-elle.
Rencontré dans une librairie, Celiwalamie Coulibaly dit être venu chercher les fournitures de sa fille qui se prépare à faire la terminale. Elle a dépensé 13 800 F CFA pour les effets scolaires de son enfant. Elle trouve que le prix des effets grimpe d’année en année et souhaite qu’on régule mieux les prix des effets scolaires pour soulager les parents.
Les libraires quant à eux, enregistrent des clients mais disent constater une baisse de la clientèle par rapport aux années antérieures. Amadou Karandao est libraire à Belle-Ville. « Chez nous la clientèle a baissé cette année par rapport à l’année passée. Les clients se plaignent souvent des prix des fournitures scolaires », explique-t-il.
Abdoul Kafando est un autre libraire à quelques encablures du premier. Il embouche la même trompette que le précédent libraire. « La rentrée scolaire de cette année manque d’engouement par rapport à l’année passée. A la même période l’année dernière, notre librairie était bondée. Cette année, ce n’est pas le cas. Comme il reste quelques jours encore, on va espérer », explique Abdoul Kafando.
A l’orée de cette rentrée scolaire 2025-2026, si les parents dénoncent les coûts des fournitures et des frais de scolarité, les libraires quant à eux attendent toujours les clients pour espérer les mains. Dans tous les cas, élèves et enseignants attendent juste le 1er octobre pour déclencher les hostilités.
Ali Djibey & Aïchata Ouattara (stagiaires)/Ouest Info