Pour la commémoration du 8 Mars 2024, le gouvernement burkinabè a retenu comme pagnes officiels le Faso Danfani et le Koko donda. Le choix du Koko donda, première du genre est diversement apprécié par certains acteurs de la ville de Sya. Ces derniers y voient une opportunité de promotion du tissu local. Cependant demeurent-ils insatisfaits des couleurs choisis.
C’est le 29 décembre 2023 que le gouvernement burkinabè a dévoilé les pagnes officiels pour la commémoration de l’édition 2024, de la journée internationale des droits de la femme. Ce sont les pagnes tissés Faso Danfani de la région du Centre-ouest et le Koko donda des Hauts-Bassins.
Dans la ville de Bobo-Dioulasso, cette décision rencontre l’assentiment des acteurs du koko dunda qui voient en cela, une politique de promotion du tissu local, donc, une opportunité pour booster les activités génératrices revenus des femmes qui ont font leur principale activité.
Maminata Sanou, connue sous le nom de Nami Tahimar sur les réseaux sociaux, est la porte-parole des acteurs de la Fédération nationale des acteurs du Koko donda. Cette initiative du gouvernement est à saluer selon elle. « C’est une initiative noble en ce sens voir le koko donda être le pagne officiel du 8 mars a toujours été notre combat. Depuis 2022, la Fédération nationale des acteurs du Koko donda propose à chaque 8 mars, le pagne Koko donda mais non officiel. A son temps, nous n’avons pas eu gain de cause. Mais nous avons été ravis de voir que pour cette année, le gouvernement a pris en compte notre doléance », s’est-elle réjouie de l’officialisation du pagne Koko Donda pour la célébration du 8 mars 2024 avec des prix qui, dit-elle, varient entre 5000 f et 9000 f en fonction de la qualité du tissu.
« Chez nous, les prix vont de 5000f à 9000f. Par exemple nous avons des tissus lin cassé appelés tissu pathé’o 3m qui sont à 6000f ; le coton ordinaire simple de 2,40m font 5000f. Nous avons également le coton glacé à 9000f, le tissu tremblant 3m à 9000f aussi », la promotrice de la marque Tahimar fait-elle savoir.
Les motifs et les couleurs limitées qui exaspèrent
Si ces acteurs se disent honorés de voir le pagne Koko dunda officialisé pour le 08 mars, ils restent toutefois sur leur soif. « Le marché, ça va un peu. Sauf que les clients se plaignent car les couleurs sont un peu mitigées selon eux » explique-t-elle.
Dans le même ordre d’idée, nous avons rencontré Mattagari Ouattara dans le cadre de ses achats dans une boutique située au secteur 21 (colsama) de Bobo. Pour elle, l’idée de promouvoir le Koko Donda est salutaire. Ainsi dit-elle, « les prix sont abordables et tu peux prendre différentes qualités de tissus. Je trouve que le motif n’est pas très attrayant. Pour une première, il aurait pu choisir de jolis motifs. En plus, il n’y a pas trop le choix sur les couleurs comme pour les pagnes des années passées. Pour les éditions à venir, ils doivent tenir compte de ces aspects », nous fait-elle savoir.
Pour que la promotion du Koko Donda en tant que pagne officiel du 8 mars soit une continuité, Maminata Sanou, après avoir remercié le gouvernement, l’exhorte « à dorénavant consulter les acteurs dans le choix des motifs ».
« Pour les prochaines fois, nous exhortons le gouvernement à impliquer les acteurs dans le choix des motifs mais aussi à nous consulter pour connaitre nos difficultés et nous accompagner pour un meilleur rayonnement de ce secteur que je sais très porteur tant au niveau des acteurs, de la population et même dans la vente de l’image du pays », exhorte Maminata Sanou.
Aux acteurs de la chaine de production du pagne, elle les encourage à produire des articles de qualité. « C’est un secteur à encourager d’autant plus que le Koko Donda a été labellisé. Il faut que nous soyons concurrentiels tant sur le marché national qu’international parce que quoi qu’on dise, dans la sous-région aujourd’hui le Koko Donda est convoité et cela fait notre fierté », se satisfait-elle.
Adjara Djamilatou Coulibaly/Ouest Info