Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a rendu publics, le lundi 22 décembre 2025 à Ouagadougou, les résultats de son rapport 2024 sur l’état de la corruption au Burkina Faso. Les données sont issues de sondages réalisés dans 14 villes du pays.
Selon le rapport, la Police municipale conserve la première place des services les plus exposés à la corruption, avec un taux de 49,5 % en 2024, contre 52,21 % en 2023. Une baisse notable, mais qui maintient ce corps en tête du classement, comme l’année précédente.
Douane en recul, Police nationale en hausse
La Douane arrive en deuxième position avec un taux de 27,29 % en 2024, en nette diminution par rapport à 37,17 % en 2023. En revanche, la Police nationale, classée troisième, enregistre une légère hausse : 25,76 % en 2024 contre 24,03 % en 2023, selon l’Indice composite de mesure de la corruption dans les administrations publiques (ICMC-AP).
Des efforts reconnus, mais des insuffisances persistantes
Pour le Secrétaire exécutif du REN-LAC, Pissyamba Ouédraogo, la baisse observée dans certains services traduit des efforts visant à améliorer leur fonctionnement.
Il précise toutefois que l’objectif du rapport n’est pas de stigmatiser les agents, mais d’accompagner les administrations dans une démarche d’amélioration continue de la qualité du service public.
Lutte anti-corruption : un engagement encore timide au sommet de l’État
Le rapport s’est également penché sur les actions de lutte contre la corruption, menées par les acteurs étatiques et non étatiques.
À ce niveau, le REN-LAC note une insuffisance d’actions d’envergure, malgré un discours officiel favorable. Certaines réformes, comme la loi sur la neutralité politique et la méritocratie dans l’administration publique adoptée en 2023, “restent inopérantes faute de décrets d’application”.
Des recommandations pour une lutte plus efficace
Face à ce constat, le REN-LAC recommande notamment un financement adéquat et durable des pôles judiciaires spécialisés et des corps de contrôle, en particulier l’ASCE-LC.
Il appelle également à garantir les libertés nécessaires à la veille citoyenne et exhorte les parlementaires à renforcer le contrôle de l’action gouvernementale en matière de lutte contre la corruption.
Ouest Info




