Korbéogo Mariam est âgée de 24 ans. Etudiante en 2ème année d’anthropologie à l’université Nazi Boni, la jeune fille, pour subvenir à ses besoins, a décidé, au lieu de toujours tendre la main, de faire quelque chose. Et c’est le métier de VADS (volontaire adjoint de sécurité) qu’elle exerce depuis octobre 2019 dans la ville de Bobo-Dioulasso.
« Sur le plan financier, c’est un peu difficile. Au lieu de toujours tendre la main aux parents, pourquoi ne pas faire quelque chose surtout quand ces derniers, à un moment donné, pensent qu’on est assez grand. C’est même gênant de toujours tendre la main » explique Korbéogo Mariam qui refuse de dépendre financièrement des autres, pas même de ses parents.
VADS depuis octobre 2019, la jeune étudiante participe à la régulation de la circulation dans la ville de Bobo-Dioulasso. Un travail qui lui rapporte la somme de 50 000FCFA par mois. « Pas assez mais suffisant pour subvenir aux besoins essentiels » de la jeune étudiante.
Du reste, c’est ce, dont elle visait. Etre indépendante financièrement. « Avec ce que je gagne, je n’ai plus besoin de tendre la main. Même si ce n’est pas assez, ça me permet au moins de prendre en charge mes besoins vitaux » s’est-elle réjouie.
Comment concilier étude et travail de VADS ?
Réguler la circulation dans la ville, est la tâche assignée aux VADS. Mais comment la jeune fille arrive-t-elle à concilier ce métier à ses études quand on sait que le travail de régulation de la circulation absorbe beaucoup de temps.
« Ce n’est pas facile. Mais là où il y a la volonté et la détermination, rien n’est impossible » a-telle signifié avant de dévoiler son secret à elle : « Souvent, je demande la permission aux autres membres de mon groupe pour enchainer mes heures afin de me libérer pour pouvoir être présente aux cours ».
S’il lui arrive de manquer des cours, la jeune fille s’arrange selon elle, pour se mettre à jour avec ses camarades quand bien même cela arrive rarement car, elle tient à toujours suivre les cours. « Et je me donne les moyens pour cela » rassure-t-elle.
Aussi, la jeune fille a laissé entendre que son travail de VADS ne l’empêche pas de mener à bien ses activités pédagogiques. D’ailleurs, c’est ce qui lui permet selon elle, de pouvoir suivre son cursus sans problème car, n’ayant plus trop de problème d’argent, donc libre dans la tête. « Pour bien étudier, il faut être libre dans la tête. Et être libre dans la tête, c’est être indépendant notamment sur le plan financier » a-t-elle dit avant d’inviter ses camarades étudiants, les filles notamment, à songer à faire quelque chose en vue de subvenir à leurs besoins.
« De nos jours, les études ne peuvent et ne doivent pas nous empêcher de travailler » a-t-elle martelé avant de rappeler l’adage qui dit que « dormir sur la natte d’autrui, c’est dormir à terre ».
Une manière pour elle d’inviter ses camarades étudiants, les filles notamment, à apprendre à « voler de leurs propres ailes ».
Jack koné/Ouest-info.net