Maître de cérémonie vedette, Gnama Paco aura, de par sa voix et la maitrise du micro, marqué son temps dans ce domaine. De passage à Bobo-Dioulasso où il a donné une formation en maitrise de cérémonie, il s’est prêté à nos questions. La place du maître de cérémonie dans la réussite d’un évènement, la critique vis-à-vis de la nouvelle génération, les qualités d’un bon maitre de cérémonie… autant de questions auxquelles Gnama Paco répond, sans détour…
Ouest Info: Quelle est le rôle d’un maître de cérémonie pour la réussite d’une activité ?
Paco: Le maître de cérémonie est au centre d’une activité car, il contribue à la réussite de celle-ci. Il est non seulement le coordonnateur de tous les actes qui sont à l’intérieur d’une activité, mais également il donne une certaine ferveur, enthousiasme, une force, une gaité ; en un mot, il donne vie à la manifestation. C’est quelqu’un qui, par ses actions, peut contribuer à la réussite d’une cérémonie. Une cérémonie sans maître de cérémonie, ce n’est pas évident que ça puisse marcher. Il apporte beaucoup pour la réussite d’une activité.
Quelles sont les qualités d’un bon maître de cérémonie ?
Un bon maître de cérémonie, c’est quelqu’un qui a suffisamment de recul, c’est-à-dire, quelqu’un qui maitrise la langue, qui a la présence d’esprit, qui a le charme dans la voix. Il a ce don de l’improvisation, il a une bonne culture générale. En somme, c’est un homme-orchestre. Il est humble dans sa façon de s’adresser au public.
Quel regard avez- vous vis-à-vis de la nouvelle génération de maîtres de cérémonie ?
La maitrise de cérémonie est devenue un métier à part entière. Donc, les gens vivent de ça. Quand c‘est ainsi, il y a de la concurrence. Et quand la concurrence s’installe, il faut se former.
Dans ce métier, je vois assez de jeunes qui montent. Mais avec des difficultés. Non pas parce qu’ils ne sont pas éloquents, mais comme ils ne connaissent pas les ficèles du métier, ça devient autre chose que de la maîtrise de cérémonie.
Ceux qui veulent s’exercer dans ce métier ont intérêt à se former pour éventuellement avoir les astuces et les aptitudes pour mieux soutenir la concurrence, mais aussi se faire valoir.
Si on ne se forme pas, on reste dans l’a- peu- près. Or, l’a peu-près appelle la routine et la routine, la médiocrité.
Il faut donc se former car un maître de cérémonie maitrise tout ; l’aspect protocolaire, la langue. Il doit avoir une connaissance sur l’administration publique comme privée et avoir une vaste culture générale. Sinon, sans ça, c’est compliqué d’être un bon maitre de cérémonie. Etre maître de cérémonie n’est pas une tâche facile.
Un secteur pas organisé ?
Oui. Ce n’est pas organisé parce que tout simplement, les maîtres de cérémonie poussent de partout. Cette situation fait que les gens ne respecte pas les maîtres de cérémonie parce qu’il y a des attitudes qui vont à l’encontre même des valeurs que nous voulons faire passer à travers le métier.
Quand c’est bien organisé, les acteurs pourront s’imposer. Il y a des secteurs, même si vous voulez, changez de personne, et c’est toujours le même prix. Et cela, parce que les gens sont bien organisés.
L’organisation du secteur, en plus de permettre aux acteurs de vivre de leur labeur, leur permettra d’être plus professionnels.
Quoi qu’on dise, la maîtrise de cérémonie est une profession un peu différente du griotisme, car, elle est codifiée, donc s’enseigne.
Par contre, quand on est griot, ça va de père en fils, même là aussi, il faut être à côté du papa pour apprendre.
Jack Koné/Ouest-info.net