Depuis quelques semaines, l’arrondissement 5 de la commune de Bobo-Dioulasso, dirigé par Christophe Sanon du CDP (congrès pour la démocratie et le progrès), fait face à une vague de contestations, notamment dans le projet de construction du marché du secteur 17.
Entre conférences de presse et marches, les occupants actuels du site du marché, qui estiment les coûts des hangars du futur nouveau trop élevés (entre 500 mille et 6 millions de francs selon eux), multiplient la pression sur le seul maire de l’opposition à Bobo-Dioulasso en vue de le contraindre à revoir les coûts des hangars du futur marché.
A priori, les revendications de ces populations sont légitimes car au regard de la situation économique actuelle du pays, durement éprouvée par le terrorisme, il serait difficile pour une vendeuse de condiments de pouvoir réunir cette somme pour s’offrir un hangar.
Mais que des acteurs politiques se cachent derrière cette situation pour tirer sur des ficèles dans la seule et unique intention de faire échouer le projet d’un maire du fait de sa couleur politique, est aux antipodes du développement de la cité tant prôné. « Que voulez-vous ? L’opposition aussi sabote nos actions. Nous avons tous vu ici ce qu’elle a fait dans l’affaire de l’hôpital de référence » avoue inconsciemment un militant du MPP de l’arrondissement 5.
Tout porte donc à croire que les mouvements autour du projet de construction du marché du secteur 17, dans l’arrondissement 5 de la commune de Bobo-Dioulasso, est l’œuvre du MPP, le parti au pouvoir.
Si cela est avéré, le but serait d’empêcher le maire opposant de pouvoir réaliser de façon concrète une action de développement à même de lui permettre de défendre son mandat aux prochaines échéances électorales.
En 2016, ces mêmes manifestations ont conduit à la délocalisation à l’arrondissement 3 de Bobo-Dioulasso (dirigé par un maire MPP), le marché de volaille initialement prévu au secteur 27 dans l’arrondissement 5 de Christophe Sanon du CDP et ce, après plusieurs mois de tractations.
Cette malheureuse et énième contestation dans la conduite des projets de développement de la capitale économique du Burkina Faso vient confirmer les propos de Michel Kafando qui disait en 2015 à la maison de la culture de Bobo-Dioulasso que : « le problème de Bobo-Dioulasso, ce sont les bobolais eux-mêmes ».
Sinon, comment comprendre ce ping-pong dans la conduite des projets de développement qui ailleurs, se fait sans le moindre bruit ?!
Vivement une prise de conscience de la part de l’élite bobolaise, mais surtout des populations (souvent manipulées) se présente comme un impératif car, peu importe qui conduit les projets, pourvu que les actions qui en résultent participent au développement socio-économique de la cité, « longtemps abandonnée ».
Jack Koné