La Plateforme nationale multi acteurs sur le foncier (PMAF) organise les 26, 27 et 28 novembre 2024, à Ouagadougou, la deuxième édition des journées nationales d’actions sur le foncier (JNAF). Placée sous le thème « politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural dans un contexte de crise sécuritaire et de changement climatique », cette édition réunira environ une centaine de participants venant des différentes localités du pays.

Durant ces trois jours d’échanges, pendant lesquels les acteurs vont mener la réflexion sur la politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural en vue de son amélioration, plusieurs activités sont au menu selon Issoufou Gnanou, membre de la PMAF.

Il y a la présentation des résultats de la visite terrain, des partages d’expériences et une visite terrain à Boudry dans la région du Plateau-Central. Et ce, pour évaluer l’effectivité de l’enregistrement systématique des droits fonciers par la direction générale du foncier, de la formation et de l’organisation du monde rural (DGFOMR) pour limiter les conflits.

En plus du thème principal, des sous-thèmes seront développés. Le premier est « l’offensive agro-pastorale et halieutique : quels impacts sur la résilience climatique et alimentaire ? Et le second s’articule autour des instruments/outils pour une gouvernance foncière locale inclusive et transparente, gage d’un accès équitable, juste et durable ».

Issoufou Gnanou a rappelé que la plateforme initiatrice de cette journée, regroupe des acteurs gouvernementaux et ceux de la société civile.

Le représentant du ministre en charge de l’agriculture, Adama Barro, a rappelé que le thème de cette édition est plus qu’interpellateur. « Il reflète les défis complexes auxquels nous faisons face : des terres disputées par des populations déplacées ; des sols fragilisés par le climat ; des tensions accrues par la précarité. Mais il reflète aussi notre détermination collective à ne pas céder face à l’adversité », a-t-il laissé entendre.

« Depuis son adoption, il y a quinze ans, la politique nationale de sécurisation foncière a apporté des avancées significatives. Cependant, aujourd’hui, nous savons qu’il nous faut aller encore plus loin, en intégrant les nouvelles réalités imposées par la crise sécuritaire et les changements climatiques. Ce sont vos contributions, vos réflexions et vos recommandations qui permettront de tracer les chemins d’une gouvernance foncière centrée sur les personnes », a indiqué le représentant du ministre en charge de l’agriculture.

Il a par ailleurs rappelé que les crises sécuritaires et les changements climatiques affectent considérablement l’accès des couches les plus vulnérables que sont les femmes et les enfants.

Aujourd’hui, poursuit-il, des milliers de femmes sont contraintes de quitter leurs terres. Ce qui suscite des tensions autour de l’accès aux ressources et la pression sur les terres fertiles augmente. A cela, explique-t-il, s’ajoute l’impact croissant du changement climatique qui perturbe les cycles agricoles, fragilise les droits fonciers, dégrade les sols et réduit la disponibilité des ressources en eau.

Les participants sont essentiellement constitués de représentants des structures étatiques, des praticiens, des collectivités territoriales, de la société civile, des ONG, des organisations à caractère international, des partenaires techniques et financiers, des autorités traditionnelles, coutumières et religieuses, du secteur privé, des communautés locales y compris les groupes vulnérables (femmes, jeunes, pasteurs). Ils sont tous impliqués dans les questions foncières.

La PMAF est une Coalition d’acteurs du secteur public, du privé, de la société civile y compris les Organisations paysannes, de la recherche, des collectivités territoriales. Elle vise à fournir un forum de dialogue sur les politiques et les pratiques dans le sens de l’amélioration de la gouvernance foncière centrée sur les personnes au Burkina Faso.

Les JNAF quant à elles, ont été organisé avec l’appui de ILC, Land for Life, WHH, GIZ, Land at scale et Enabel.

Éric Zoundi/ Correspondant Ouest Info à Ouagadougou