Les travaux d’intérêt général prennent de l’ampleur à Bobo-Dioulasso. Pour cause, le non-respect du code de la route. Cette initiative qui touche toutes les villes du Burkina vise à lutter l’incivisme routier afin de réduire les accidents de circulation. Sur le sujet, une équipe de Ouest Info a recueilli l’avis de citoyens bobolais sur la mesure ce lundi 12 mai 2025.
Débuté le lundi 05 mai 2025, les travaux d’intérêt général battent leur plein dans la ville de Bobo-Dioulasso. En effet, des groupes d’individus ayant enfreint les règles de la circulation participent à des travaux d’intérêt commun.
Une fois conduits sur le terrain des travaux, les contrevenants au code de la route sont aussitôt mis en gilet de travaux publics. A l’aide de pelles, de brouettes et d’autres matériaux, ils curent les caniveaux bouchés longeant les voies publiques de la ville sous la supervision de la Police municipale, de la Police nationale ou de l’armée.

Entre fermeté des agents qui constatent les infractions routières et rigueur de ceux qui supervisent les travaux d’intérêt public, certains bobolais y voient une occasion pour restaurer ou pour inculquer les valeurs de civisme routier aux bobolais en particulier et aux burkinabè en général. Ibrahim Sawadogo est commerçant de produits cosmétiques à Bobo-Dioulasso.
Selon lui, cette initiative du gouvernement dans le but de réguler la circulation au Burkina Faso est salutaire. S’arrêter aux feux tricolores, estime-t-il, profite d’abord aux usagers. « En désobéissant aux règles de la circulation, un usager peut créer des accidents », ajoute-t-il.
Pour ce commerçant, les travaux d’intérêt général imposés aux contrevenants du code routier vont permettre de sécuriser et de fluidifier la mobilité urbaine. C’est une mesure qui profite aussi, en est-il convaincu, à l’assainissement de la ville.
Conscient de la nécessité du respect du code de la route, Ibrahim Sawadogo invite par ailleurs l’ensemble des burkinabè à adopter de bons comportements en circulation car, « moi-même j’ai pris conscience et maintenant je respecte à la ligne le code de la route ».
« Ce n’est pas méchant, il faut juste respecter le code de la route »
La soixantaine bien sonnée, Alima Traoré est commerçante au secteur 21 de Bobo-Dioulasso. Ayant pris part aux travaux d’intérêt commun de la révolution de Thomas Sankara, elle loue l’initiative du gouvernement actuel par rapport au retour de ces travaux d’intérêt commun même si cette fois-ci ils concernent les contrevenants au code de la route.

Pour elle, cette mesure va permettre de discipliner la circulation dans la ville de Bobo-Dioulasso. « Le non-respect du code de la route est devenu une habitude pour les habitants de Bobo-Dioulasso. C’est certainement la raison pour laquelle les autorités ont pris ces mesures. C’est l’amour du pays qui anime les autorités et non une haine envers les populations. Par exemple, nous nous avons participé aux travaux d’intérêt commun à l’époque de la révolution. Aujourd’hui, nous voyons que cela revient sous une autre forme. Ce n’est pas méchant, il faut juste respecter le code de la route », Alima Traoré s’est réjouie de la mise en œuvre des travaux d’intérêt général.
Citoyen bobolais, Marcel Kaboré est du même avis que Ibrahim Sawadogo et Alima Traoré concernant l’instauration des travaux d’intérêt général. Pour lui, le problème réside dans la durée de ces travaux. « Aujourd’hui, nombreuses sont les personnes qui ne respectent pas le code de la route. Si on commence à les interpeller et à les soumettre à des travaux d’intérêt commun, je pense que cela va permettre de réduire les accidents parce que certaines personnes brûlent le feu pour mettre la vie d’autres usagers en danger. De mon point de vue, ce qui bloque, c’est lorsque certains contrevenants passent trois ou quatre jours à curer les caniveaux. Selon moi, il serait appréciable de réduire la durée des travaux car la plupart sont des élèves et commerçants », Marcel Kaboré apprécie l’initiative gouvernementale en suggérant aux autorités quelques reformes.

Pour ce dernier, le plus dangereux des infractions au code de la route, c’est le téléphone portable en manipulation ou à l’oreille en circulation. Cela est source de nombreux accidents. C’est la raison pour laquelle Marcel Kaboré invite les autorités à mettre un point particulier sur l’utilisation du téléphone en circulation.
Notons que même si les travaux d’intérêt commun ont permis de discipliner un tant soit peu la circulation à Bobo-Dioulasso, certains usagers de cette ville ont encore du mal à marcher au pas du respect du code de la route. En attendant, les forces publiques commises à la répression des infractions au code de la route sont dans une dynamique de zéro tolérance de cas d’incivisme routier dans la ville de Bobo-Dioulasso. L’objectif est d’amener à long terme l’ensemble des bobolais à respecter de gré ou de force le langage de la route.
Abdoulaye Konkombo & Ackim Traoré (stagiaires)