Monsieur le Haut-Commissaire,
Depuis le redécoupage territorial de 1995 qui a vu la création de la province des Banwa, force est de constater l’absence notoire d’infrastructures routières, marchandes ainsi qu’à vocation sociale. La conséquence qui en découle c’est tout naturellement l’enclavement de cette entité administrative qui n’en est que de nom. D’où le calvaire de ses braves populations quand elles se déplacent aussi bien à l’intérieur ou hors de la province.
Les masses laborieuses des Banwa produisent pour ensuite constater depuis1960 jusqu’en 2021, avec amertume le pourrissement de leurs immenses productions agricoles par faute de routes praticables pour leur écoulement ou par manque de silos d’entreposage ou encore de chambres froides. Et quand elles veulent s’approvisionner en produits de grandes consommations et de premières nécessités, c’est la croix et la bannière. La cause étant la même. Les évacuations sanitaires d’urgence, les déplacements pour l’acquisition de certains actes administratifs ou d’Etat civil (casiers judiciaires, CNI-B, certificat de nationalité, etc.) se font dans de dures conditions.
Le tableau ci-dessus indique clairement un abandon de la province par les différents gouvernements de notre pays malgré quelques rares actions démagogiques comme les travaux de bitumage de la route Koundougou-Solenzo (75 km) et Solenzo-Dédougou (84 km) dont le démarrage n’est effectué que du côté du premier axe sans avancement. C’est justement pour cette raison qu’une fois encore et cette fois avec une nouvelle mobilisation qui se voie plus déterminée, pérenne, constante, pour non seulement dénoncer le mépris souverain dont les populations des Banwa sont victimes mais aussi en appeler à des actions concrètes pour le désenclavement de la zone.
Nous le disons, nous le répétons, nous insistons et nous persistons : la province des Banwa qui confère en partie à la région de la Boucle du Mouhoun le noble titre de « grenier du Burkina Faso » ne continuera pas de se gaver de fausses promesses électorales de politiciens sans foi ni loi. Le peuple des Banwa a compris que l’amélioration de ses conditions d’existence représente le dernier souci des pouvoirs du Burkina Faso y compris le pouvoir MPP et alliés. C’est pourquoi nous mettons le gouvernement en garde contre la poursuite du retard de construction de notre bitume. Nous sommes fatigués de vivre le martyr, ce malheureux sort que le gouvernement nous réserve comme si nous ne comptions pas parmi les enfants de ce pays.
Les importants marchés céréaliers, maraichers et à bétail de Solenzo, Kouka, Tansila, Bèna, Yasso et Sanaba attendent le goudron pour contribuer davantage à faire tourner l’économie locale et nationale. Avec le bitumage attendu des différents axes et l’aménagement d’autres, la population entend bien mettre en évidence son dynamisme et ses potentialités productives. L’avènement du bitume viendra aussi intégrer plus l’économie des Banwa à celle de sa région d’appartenance, à savoir la Boucle du Mouhoun. En effet, Solenzo commerce à 90% avec la zone de Bobo-Dioulasso mais cela fonctionne très difficilement à cause des 75 km de route en piteux état.
En plus de tout cela, la Coalition des OSC a constaté que la province des Banwa est l’une des rares provinces qui n’a jamais bénéficié du moindre barrage ni de la moindre retenue d’eau, ni même du moindre périmètre agricole aménagé. Or, l’unanimité est faite que la province nourrit beaucoup de gens à travers sa production agricole, d’où l’appellation « grenier du Faso ».
Autrement dit, si des investissements lourds étaient faits dans ce sens, les Banwa auraient apporté mieux à la production agro-sylvo-pastorale à la nation toute entière. Sans prétention aucune, nous sommes tentés de marteler que le progrès économique et social du Burkina passe par le positionnement de cette partie comme un pôle économique.
Monsieur le Haut-Commissaire,
Que dire de l’électrification de la province ? Sur ce domaine, la production et la distribution étaient assurée tant bien que mal par une coopérative d’électricité. Une coopérative qui a éprouvé d’énormes difficultés à desservir la ville pour cause de mauvaise gestion. Cette situation peu reluisante a poussé le FDE et PPI à intervenir directement dans les affaires de la coopérative.
Malgré cela, il a fallu la mobilisation et la pression populaire pour que l’interconnexion au réseau SONABEL voie le jour. Mais le problème majeur reste la gestion. Les travaux de l’extension tardent à être une réalité car depuis 2016 la SONABEL travaille sur les installations de la coopérative. C’est pour dire qu’il n’y a pas eu un compteur de plus depuis cette période.
Monsieur le Haut-Commissaire,
S’agissant du centre médical avec antenne chirurgicale, celui-ci ne répond plus au besoin des populations. On note l’absence d’infrastructures et d’équipements adéquats.
La Coalition des organisations de la société civile des Banwa dénonce avec fermeté l’abandon de leur province.
Et eu égard à tout ce qui précède, nous, OSC des Banwa exigeons du gouvernement :
- L’accélération des travaux du bitumage de l’axe Solenzo-Kouka – Koundougou ;
- Le démarrage du bitumage de l’axe Solenzo-Sanaba-Dédougou ;
- Le bitumage de l’axe Sanaba-Balavé-Tansila ;
- La réfection conséquente des autres pistes rurales de la province ;
- L’implantation diligente de la SONABEL afin de poursuivre les travaux d’extension du réseau électrique partout dans les Banwa ;
- La construction et l’équipement adéquat d’un hôpital de référence à Solenzo.
Monsieur le Haut-Commissaire, Nous espérons que nos attentes seront prisent en compte dans un bref délai. Monsieur le Haut-Commissaire nous vous remercions pour tout ce que vous faites pour la province. Vive les OSC,
Vive la province des Banwa,
Vive le Burkina Faso
Pour la Coalition / le Secrétaire Exécutif
ARMA Adama