Depuis le début de ce mois de juin, une affaire de parcelle familiale vendue par un membre de ladite famille à l’insu des autres fait parler d’elle. Les membres de cette famille ont donné de la voix par voie de presse hier 15 juin 2022. Le principal conférencier Lamine Sanou connu sous le pseudonyme Lam de Dioulassobâ, a fait l’historique de la parcelle. Une histoire sur laquelle l’imam de la mosquée de Dioulassobâ, Siaka Sanou par ailleurs membre de la famille, est revenu avec plus de détails quand nous sommes allés à sa rencontre à son domicile.
Le déguerpissement de la famille Sanou dont la parcelle a été vendue par un des leurs, était initialement prévu pour la date du 15 juin passé (hier). Cette date a été saisie comme une occasion pour donner de la voix à l’opinion nationale sur les tournures que cette affaire familiale, pourraient prendre si rien n’est fait. Lamine Sanou dit Lam de Dioulassobâ, principal conférencier du jour a d’abord fait l’historique de la parcelle qui remonte à plus d’un siècle.
De son récit, l’on a pu retenir que la parcelle en question est passée de génération en génération sans le moindre bruit. Et à part le premier propriétaire de cette parcelle qui n’est autre que Sakidi Sanou, fondateur de la grande et vieille mosquée de Dioulassôba, personne d’autre n’a pu ou ne peut revendiquer la propriété de ce patrimoine, à en croire Lam de Dioulassobâ.

Pour mieux comprendre l’affaire, nous avons pu toucher le grand imam de la mosquée de Dioulassobâ, Siaka Sanou puisqu’il fait partie de la famille. Selon ses dires, la cour, objet de litige n’est pas et ne peut pas être la propriété d’une seule personne aujourd’hui puisqu’elle a une longue histoire. « Nous sommes nés trouver cette cour. De ce que nos parents nous ont dit, c’est que la cour appartient à toute la grande famille. C’est au moment où le colon aménageait la ville que la route qui passe aujourd’hui devant la mosquée de Dioulassobâ a pris la cour familiale qui était en ces lieux. C’est en remplacement de cette cour familiale que la cour qui a aujourd’hui été vendue a été attribuée à la famille. Il est venu un moment où on recensait les cours. Dans chaque cour, c’est le nom du chef de famille que l’on inscrivait. Le colon à l’époque réactualisait toujours ses registres. A chaque tour, c’est le nom du plus vieux de la famille qu’on notait. Et c’est comme ça que le dernier recensement en 1950 a gardé le nom du père de celui qui a vendu la cour. C’est une cour familiale à l’origine et elle ne peut appartenir à une seule personne aujourd’hui » a détaillé imam Siaka Sanou d’un ton calme et sage. Ce dernier dit avoir entamé plusieurs démarches pour résoudre le problème mais en vain.
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Lam de Dioulassobâ fait savoir que l’imam Siaka Sanou qui est aujourd’hui une référence dans leur famille a essayé par tous les moyens de raisonner le vendeur de la parcelle mais il a fini selon lui, par faire ce qu’il avait derrière la tête comme idée. « Il sait bien que ce qu’il a fait n’est pas bien. Malgré qu’il ait vendu la cour, il continue de nier. Il dit qu’il n’y est pour rien. Alors que les documents montrent qu’il a belle et bien vendu la moitié de la cour », souligne Lam de Dioulassobâ qui précise qu’il peut encore se racheter s’il le veut bien. « Nous ne l’avons pas renié. C’est plutôt lui qui a renié la famille », laisse entendre Lam de Dioulassobâ. Il précise que son cousin vendeur de la cour familiale a aménagé dans un quartier de Bobo-Dioulasso où il vit tranquillement.
Abdoulaye Tiénon/Ouest-info.net