Des commerçants de Bobo-Dioulasso demandent le départ du président de la transition, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba. Ils l’ont exprimé de vive voix dans la matinée de ce jeudi 29 septembre 2022 au cours d’une marche.
« Nous demandons et exigeons même le départ sans condition du président Damida et demandons aussi à la junte de regagner les casernes pour céder la place à une transition civile ».
C’est principalement le mot d’ordre des commerçants de Bobo-Dioulasso qui ont fermés magasins et boutiques pour se retrouver dans la rue ce jeudi 29 septembre 2022.
Cette marche, décidée de façon spontanée (dans l’après-midi de la veille), répond à une urgence selon les responsables des structures organisatrices de la marche.
En effet selon eux, elle fait suite à l’attaque du convoi à Gaskindé le 26 septembre dernier où la majorité des victimes serait des commerçants.
Cette marche dite pacifique est donc une manière pour eux de rendre hommage à leurs pairs, dénoncer la dégradation de la situation sécuritaire et demander le départ pur et simple du président de la transition qui « aura montré ses limites dans la lutte contre le terrorisme ».
« Trop, c’est trop… »
Furieux, ces manifestants pensent même que les autorités de la transition sont négligentes quant à la gestion de la question sécuritaire. Sinon, « comment comprendre que les services de renseignement n’aient pas été à mesure de démasquer les complices dont parle le gouvernement ».
Pour eux, cette attaque vient mettre à nu « l’incapacité des autorités de la transition à assurer la sécurité des Burkinabè ». « Trop, c’est trop. C’est de la négligence. En principe, quelques jours avant le départ du convoi, le trajet devrait être sécurisé. Mais le laxisme du service de renseignement n’a pas pu anticiper cette attaque » s’est offusqué Salif Nikiéma l’un des initiateurs de la marche.
Exigent-ils donc la démission pure et simple du président pour laisser place à une transition civile.
Pour rappel, un convoi de ravitaillement à destination de la ville de Djibo a été la cible d’une attaque près de la localité de Gaskindé. Le bilan provisoire selon le gouvernement, fait état de 11 corps de militaires retrouvés, 28 blessés dont 20 militaires, 01 VDP et 07 civils. Une cinquantaine de civils sont aussi portés disparus et les recherches se poursuivent.
D’autres sources, non officielles, parlent de plusieurs dizaines de morts. Mais que s’est-il passé pour qu’un convoi de ravitaillement escroqué par des militaires soit la cible d’une telle attaque. Pour le gouvernement, il y aurait eu des complices au sein du convoi.
Jack Koné