Le comité de suivi et de liaison (CSL) des projets miniers d’Endeavour Mining a tenu, le mardi 29 avril 2025 à Houndé dans la province du Tuy, sa première session ordinaire de l’année. Présidée par Issiaka Segda, Haut-commissaire de la province du Tuy par ailleurs président du CSL, cette session a connu la participation du directeur de la Social Performance (SP) de la société minière Houndé Gold Operation, Nassé Ouédraogo, représentant le directeur général.
Présentation, examen et amendements de la dernière session ordinaire ; communication de la mine de Houndé Gold Operation ; bilan de l’offensive agro-pastorale et halieutique 2024 et perspectives ; présentation de l’ONG Compassion International et ses interventions dans la province du Tuy et les divers ont constitués le menu de cette session.

Gérer les plaintes pour maintenir la confiance avec les communautés
Pour le bon déroulement de ses activités, la société minière est consciente que cela passe nécessairement par l’établissement d’une confiance entre elle et les communautés locales. Toute chose qui, selon elle, passe par l’appropriation du mécanisme des plaintes de Houndé Gold Operation SA par les parties prenantes.
Cette session a donc été mise à profit par la société pour présenter la procédure de gestion des plaintes communautaires, la nature des plaintes, le rôle et l’importance de la gestion des plaintes, le bilan de résolution des plaintes en 2024.
Les recommandations majeures pour 2025, les plaintes au premier trimestre de l’année 2025, les difficultés et perspectives, le bilan du programme de restauration des moyens de subsistance (PRMS) de 2024 et le bilan à mi-parcours pour 2025 ont également été présentés.
Selon le communicateur de Houndé Gold Operation, Botoni Dénis, il y a plainte lorsqu’une partie estime que l’autre partie la freine dans l’attente de ses objectifs ou de ses intérêts. La plainte peut être selon lui, perçue comme un mécontentement, une incompréhension, une insatisfaction, une opposition d’intérêt, un désaccord. « Les plaintes sont de plusieurs natures qui concerne les impacts des activités minières, telles que les poussières, les inondations, les boues, les dégâts sur les cultures et autres actifs, les nuisances sonores, les vibrations, les dynamitages, les voies d’accès », a-t-il indiqué.
Nature des plaintes…
De la nature des plaintes, le communicateur a indiqué qu’il y a plusieurs critères d’éligibilité qui sont entre autres, le montant des compensations, les erreurs d’évaluation ou de recensement, des personnes affectées par le projet absentes, date butoir, les questions d’emploi, l’insuffisance de communication apparaissant comme un manque de transparence, des comportements frustrants, la méconnaissance des procédures de paiement.

La gestion des plaintes et réclamation est un droit pour les plaignants. Mieux, elle permet à la société selon le communicateur, d’identifier les dysfonctionnements de ses activités auprès des parties prenantes, de se remettre en cause, d’identifier les actions correctives et de mieux orienter ses actions.
En 2024 selon lui, au total 161 plaintes de toutes natures ont été reçues et 154 résolues. Et comme incidence financière, cela a coûté à la mine, une somme de 63 586 777 FCFA. Pour le premier trimestre de l’année 2025, déjà 13 plaintes ont été enregistrées.
Des difficultés liées à la gestion des plaintes…
Si la société minière dit être engagée pour la gestion des plaintes en vue de rassurer les communautés, celle-ci est selon le communicateur, confrontée à des difficultés comme la méconnaissance ou le rejet du mécanisme de gestion des plaintes par certains plaignants, le refus de collaborer de certains plaignants dans le cadre des corrections des plaintes, la contestation des résultats de l’évaluation par certains plaignants.
Pour y remédier, l’équipe de la Social Performance envisage d’améliorer davantage le système de suivi des plaintes à travers plus d’engagement. Elle compte aussi vulgariser le mécanisme de gestion des plaintes auprès des parties prenantes comme le recommande d’ailleurs les résultats de l’enquête sur la gestion des plaintes réalisée en novembre 2024.
Programme de restauration des moyens de subsistance
Le programme de restauration des moyens de subsistance (PRMS) de Houndé Gold Operation vise à améliorer et sécuriser les conditions de vie et les revenus des personnes affectées par les projets d’extension «de Kari Pump, Kari Centre et Kari Ouest » de la société sur la période 2023-2025.

Cette session a donc été mise à profit par la société Houndé Gold Operation pour présenter aux membres du CSL, les actions menées en 2024 en faveur de ces personnes.
Conformément aux engagements de la mine, 268 personnes affectées ont bénéficié en 2024, d’un appui à la production agricole (don de semences améliorées et d’engrais chimiques, NPK et Urée), 23 personnes ont reçu des kits de jardinage et 55 personnes des kits d’embouche bovine.
Aussi, deux (02) groupements de femmes ont-ils bénéficié d’un micro-crédit de 1 550 000 FCFA dans le cadre d’une convention entre la mine et une microfinance de la place.
Au total, 118 364 500 FCFA ont été déboursés par la mine en 2024 selon le communicateur pour renforcer les moyens de subsistances des populations affectées.

Si les actions de la mine en faveur des personnes affectées ont été appréciées par les membres du CSL, celle-ci dit être confrontée à des difficultés dans le cadre de la mise en œuvre de son programme. Ce sont entre autres selon le communicateur, l’inexpérience de certaines femmes dans la gestion des activités génératrices de revenus et micro-crédits, le changement de choix des personnes affectées d’embouche ovine à bovine du fait de la forte mortalité ovine constatée dans la zone, des absences assez importantes lors des séances de formation des personnes affectées et le manque d’engouement lors de certaines activités.
Qu’à cela ne tienne, la mine maintient selon elle, ses actions en faveur des populations et ce, conformément à ses engagements. Au premier trimestre de l’année en cours, plusieurs activités ont déjà été exécutées notamment la tenue en janvier dernier de la session extraordinaire élargie aux CVD des villages impactés en plus des membres statutaires CSL, l’octroi d’une ligne de crédit aux membres d’un groupement, une cérémonie symbolique de remise des kits embouche ovine aux personnes affectées, la formation en cours des 250 personnes affectées par le projet en technique de conservation des récoltes.
Khépa Traoré/Houndé