La direction provinciale de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques du Houet a organisé une visite commentée de réalisations du projet d’appui à la promotion des filières agricoles (PAPFA) dans sa zone d’intervention. L’objectif est de mettre en lumière les actions du PAPFA et toucher du doigt les réalités du terrain. C’est le village de Kouri-Mangafesso dans la commune de Karangasso-Vigué qui a ainsi reçu la direction provinciale de l’agriculture du Houet accompagnée des responsables nationaux et locaux du PAFPA dans le bas-fonds rizicole aménagé et mis à la disposition des producteurs de la localité. C’était dans la matinée du vendredi 21 octobre 2022 en présence des bénéficiaires du projet.
11,5 hectares. C’est la superficie de la plaine aménagée dont a bénéficié le village de Kouri-Mangafesso de la part du Projet d’appui à la promotion des filières agricoles (PAPFA). Situé dans la commune rurale de Karangasso-Vigué dans la province du Houet, le village s’est illustré aux yeux des responsables du projet et de la direction provinciale de l’agriculture comme un bon modèle par la bonne physionomie de la rizière de son groupement agricole.
De ce groupement fort de 67 membres, certains producteurs ont bénéficié chacun d’une superficie de 0,25 hectare en exploitation individuelle. Tandis que certains exploitants notamment les 26 femmes issues de la coopérative ont été jumelées par parcelle de 0,25 hectare.
L’impact du PAFPA sur la production rizicole à Kouri-Mangafesso
Assistés par des techniciens agricoles de la direction provinciale de l’agriculture du Houet, les parcelles rizicoles des producteurs ont séduit les visiteurs du jour. Pour le responsable de la coopérative dénommée ‘’Lamogoya’’, Bamory Ouattara, la bonne physionomie de leurs parcelles est due à l’aménagement du bas-fond par le PAPFA mais aussi grâce à l’encadrement des techniciens de l’agriculture de la localité qui ont travaillé d’arrache-pied à leur côté.

Il s’attend ainsi au double des rendements antérieurs à l’arrivée du projet. « On avait l’habitude de cultiver le riz dans ce bas-fond. Avant, on semait à la volée. Mais quand le PAPFA est arrivé, il a d’abord aménagé le site en faisant des diguettes et le labour. Ensuite les techniciens nous ont conseillé de semer en ligne. Chose que nous avons fait. Même après cela, ils sont venus nous demander de faire un démariage car ils trouvaient qu’il y avait beaucoup de plans par poquet. On a encore respecté cela. Et ce n’est pas fini. Le projet nous a aussi aidé avec les intrants. C’est ce qui nous a permis d’avoir cette belle physionomie. Avant l’intervention du projet, on ne pouvait même pas avoir six (06) sacs sur 0,25 hectare. Mais avec la physionomie de cette année, on espère avoir entre dix (10) et douze (12) sacs sur chaque parcelle de 0,25 hectare. L’autosuffisance alimentaire est assurée chez nous cette année. Nous sommes vraiment très contents du PAFPA et de la direction provinciale de l’agriculture du Houet », témoigne le président du groupement ‘’Lamogoya’’ en charge de l’exploitation du bas-fond aménagé de Kouri-Mangafesso.
Face aux résultats satisfaisants et à l’engouement autour du projet dans la localité, Bamory Ouattara a souhaité que le reste du bas-fond soit aussi aménagé au profit d’autres producteurs de la localité.
La satisfaction de tous les acteurs
Sié salif Stéphane Kambou est le coordonnateur national du PAPFA. Pour lui, cette visite s’inscrit dans le cadre du suivi des réalisations du PAFPA. L’objectif est selon lui de tirer des leçons et de les capitaliser pour mieux baliser le terrain aux futurs projets du même genre.
De son constat sur la plaine, le premier responsable national du projet est plus que satisfait. « Je suis très satisfait de ce que nous constatons sur cette plaine. Il est rare de voir une telle physionomie pour ce qui concerne le riz. Nous savons que les rendements seront meilleurs. Ce que je veux surtout souligner c’est que nous avons senti une appropriation très rapide de l’investissement. Le site a été réceptionné il y a environ un mois et la valorisation est déjà effective. Ce qui nous réjouit et nous allons demeurer dans cette dynamique d’accompagnement de ces organisations paysannes dans le cadre de la production du riz », s’est réjoui Sié salif Stéphane Kambou.

Le directeur provincial de l’agriculture du Houet Eric K. Pascal Adanabou, s’est aussi réjoui de la bonne exécution du projet dans le village de Kouri-Mangafesso. « Nous avons aménagé beaucoup de plaines mais très rarement nous avons rencontré l’exemple de Kouri-Mangafesso. Pour cela je vous félicite et je vous invite à redoubler d’efforts pour que votre plaine soit un champ école au niveau régional et même national », s’est-il adressé aux bénéficiaires du projet.
Chef du village de Kouri-Mangafesso, Badama Ouattara a salué la pertinence et l’intérêt du projet pour son village. Pour ce faire, il a invité les exploitants de la plaine à rester souder pour mieux tirer profit du projet pour le bonheur de toute la localité. Chose que les bénéficiaires ont acquiescé par acclamation.
Notons que le Projet d’appui aux filières agricoles tout comme le Projet d’appui aux filières agricoles dans les régions des Hauts-Bassins, des Cascades, de la Boucle du Mouhoun et du Sud-ouest sont des projets cofinancés par le gouvernement du Burkina Faso et le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA). Dans leur mise en œuvre, il est prévu l’appui aux communautés rurales pour l’amélioration de leurs conditions alimentaires et de leurs revenus.
C’est dans le cadre de l’aménagement de périmètres maraichers économe en eau et de bas-fonds prévu dans les activités de ces projets que le village de Kouri-Mangafesso a bénéficié d’une plaine rizicole aménagée de 11,5 hectares.
D’un coût global de 40 milliards de FCFA, la mise en œuvre du Projet d’appui aux filières agricoles a commencé en 2019 et prendra fin en 2024. Quant au Projet d’appui aux filières agricoles dans les régions des Hauts-Bassins, des Cascades, de la Boucle du Mouhoun et du Sud-ouest, il a débuté en 2020 et sa fin est prévue pour 2026 avec un budget de 71 milliards de FCFA. Les deux projets ont pratiquement les mêmes objectifs de développement.
Abdoulaye Tiénon