Dans la matinée de ce mercredi 09 avril 2025, une cérémonie a marqué la fin de formation de la deuxième promotion des Guideurs Aériens Tactiques Avancés (GATA) à la Base aérienne 210 à Bobo-Dioulasso. En présence de leur hiérarchie, les 41 stagiaires issus de plusieurs unités de l’armée et de la sécurité ont montré au cours de la cérémonie leur savoir-faire par une démonstration.
Forte de 41 stagiaires, la deuxième promotion des Guideurs Aériens Tactiques Avancés (GATA) est officiellement en fin de formation. Ces nouvelles compétences au service des forces combattantes contre le terrorisme visent à renforcer les capacités opérationnelles des troupes dans la défense et la sécurisation du territoire national.
Les 41 stagiaires sous-officiers et militaires de rang en fin de formation sont issus d’unités d’élite des forces de défense et de sécurité notamment de BIR, d’USIGN, de GUMI et de l’Armée l’air.
Du haut de leur nouvelle expertise, les nouveaux GATA auront pour mission d’identifier des cibles ennemies pour des frappes aériennes ciblées ; guider et corriger en temps réel les tirs des aéronefs ; coordonner les actions des divers moyens aériens ; communiquer en permanence avec les postes de commandement aérien afin d’optimiser et diversifier les opérations ; évaluer et coordonner les frappes aériennes.

C’est en un mot des compétences qui serviront de croix de transmission entre les opérations des composantes terrestres et aériennes. « Notre mission transcende la simple désignation de cible. Nous sommes les yeux et la voix des pilotes au sol », le délégué de la 2è promotion des GATA, le Sergent-Chef Roland Désiré Koné résume-t-il la mission qui est désormais la leur.
Prenant la parole au nom de la promotion, le Sergent-Chef Roland Désiré Koné n’a pas manqué de se satisfaire de l’aboutissement heureux de cette formation suivie avec discipline, assiduité et engagement. Il a précisé que la formation reçue est un condensé de modules qui touchent de manière transversale les compétences qu’exige une période aussi cruciale que celle traversée par les forces combattantes du Burkina Faso contre le terrorisme.
Combat, topographie, guidage d’aéronefs, maitrise de la météo sont des modules qui leur ont été dispensés durant les deux mois de formation. Et pas que ça. Le droit international humanitaire était au menu de la formation. Un module très essentiel dont la maitrise par le soldat en situation de guerre est nécessaire.
Pendant la démonstration de leur savoir-faire au cours de la cérémonie marquant la fin de leur formation, les stagiaires ont appliqué le droit international humanitaire à un cas pratique. C’est en effet, une opération de guidage pour une frappe aérienne ciblée suivie d’un ratissage de troupe au sol.

Au cours de leur avancée, la troupe terrestre a essuyé des tirs de rescapés ennemis. Leur riposte a permis de neutraliser le foyer résiduel et le chef terroriste aux abois, est sorti du bois les mains en l’air. Au lieu de le neutraliser systématiquement, les GATA l’ont plutôt mis aux arrêts pour vraisemblablement le transmettre aux autorités compétentes pour un éventuel jugement. Ce cas pratique illustre à souhait le fait que l’armée burkinabè et les forces de sécurité ne mènent pas la guerre à l’aveuglette mais tiennent aussi compte des droits humains.
Pour clore son intervention, le Sergent-Chef Roland Désiré Koné a promis que leurs nouvelles compétences constitueront en partie un fer de lance du retour de la paix au Burkina Faso.
Commandant du centre de formation d’Instruction et de formation militaire de l’Armée de l’Air, le Capitaine Théodore Kabré a rassuré la hiérarchie quant à la qualité de la formation reçue par les stagiaires. « La promotion qui sort aujourd’hui a atteint un sommet d’expertise opérationnelle. C’est avec une immense confiance que nous intégrerons ces 41 nouveaux GATA dans les opérations réelles. Leur habilité à synchroniser les forces aériennes et terrestres constituera un levier stratégique majeur pour renforcer la sécurité de nos troupes et la protection des civils. Cette 2è promotion de GATA représente ainsi une avancée significative dans notre capacité de combat car elle permettra de garantir la supériorité aérienne et remporter des victoires décisives face aux forces du terrorisme », rassure le Commandant du centre de formation d’Instruction et de formation militaire de l’Armée de l’Air.
“Nous allons continuer […] la formation pour que toutes nos équipes sur le terrain puissent avoir des GATA en leur sein”

Le Colonel Christian B. Ouattara est le Chef d’État Major de l’Armée de l’Air. Pour lui, les GATA sont une pièce maitresse de la coordination entre les avions, les hélicoptères et les troupes au sol. Il est convaincu que ces compétences permettent d’apporter l’appui de façon efficace et efficiente en évitant les dommages collatéraux tout en étant destructeur pour les troupes ennemies. « Nous allons continuer dans ce sens c’est-à-dire accélérer la formation pour que toutes nos équipes sur le terrain puissent avoir des GATA en leur sein pour plus d’efficacité dans la coordination de l’appui aérien. C’est l’occasion pour moi de féliciter le centre d’instruction et de formation de l’Armée de l’Air qui a conduit cette formation à son terme sous le leadership du Commandement des écoles et centres de formation de l’Armée de l’Air qui est en train de monter en puissance et assume de plus en plus des formations pointues », le Colonel Christian B. Ouattara fait-il savoir.
Du reste, le représentant du Chef d’État Major Général des Armée Colonel-Major Adama Ouédraogo par ailleurs conseiller technique de l’institution militaire a invité les nouveaux GATA à déployer sans réserve leurs nouvelles compétences sur le terrain pour plus de victoire sur le front de la lutte contre le terrorisme.
Abdoulaye Tiénon
tienonabdoulaye@yahoo.fr