Au secteur 23 dans l’arrondissement 2 de la commune de Bobo-Dioulasso, une église, « construite sur une parcelle à usage d’habitation », dérangerait. C’est du moins ce que regrettent certains riverains qui ont saisi la mairie dudit arrondissement pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « nuisances sonores ».
Suite à ces plaintes, la maire de l’arrondissement 2, « pour parer à toute éventualité de troubles à l’ordre public », a décidé de mettre fin aux activités religieuses sur le site.
« Au regard de la destination de ladite parcelle et dans l’objectif de parer à toute éventualité de trouble à l’ordre public dans le secteur, je vous exhorte à arrêter immédiatement toute activité religieuse dans sur ledit site dont la destination n’est pas celle pour laquelle, elle est utilisée » peut-on lire sur la note adressée au pasteur Emmanuel Ouédraogo.
Dérange, dérange pas….
Salutaire du côté des plaignants qui voient ainsi la fin de leur calvaire, cette décision de l’autorité municipale est cependant décriée du côté du pasteur qui pense qu’il est victime d’un coup de force orchestré par des individus qui n’aimeraient pas voir une église poussée dans le secteur.
« Ça n’a rien à voir avec la nuisance sonore telle qu’indiquée. Quand on a été approché par les riverains à propos de cette situation, nous avons non seulement abandonné la musique, mais aussi revu les heures de cultes pour prendre en compte leur préoccupation. Mais malgré tout, ils tiennent forcément à ce qu’on ferme l’église » a regretté le pasteur.
Une version balayée de revers de main par les plaignants qui disent n’avoir aucun problème avec l’église mais plutôt avec la nuisance sonore qui les empêcherait selon eux, de dormir.
« Il a commencé par un hangar, puis une maisonnette et maintenant, une maison de 20 tôles. Chaque fois quand on l’approchait pour lui faire part de notre préoccupation lié à la nuisance sonore, il nous faisait savoir qu’il était là pour un bout de temps car il chercherait selon lui, un espace plus grand pour partir. Pendant tout ce temps, nous avons supporté la situation. Nous sommes dans nos droits. Mais nous avons décidé de le manager pour qu’on trouve un terrain d’entente pour éviter la violence qui n’arrange rien. Et voilà là où ça nous a amené aujourd’hui. Si nous étions contre l’église, on se serait opposé à sa construction qui a débuté depuis 2018. Nous n’avons donc aucun problème avec une quelconque religion. Nous voulons juste de la quiétude pour nos familles respectives » se sont-ils défendus.
Ainsi, restent-ils campés sur leur position pour selon eux, éviter toute situation déplorable. La cessation du bruit et le réaménagement des heures de culte, proposés ou annoncés par le pasteur pour prendre en compte les préoccupations des riverains, ne font pas fléchir ces derniers car pour eux, c’est une ruse de la part du pasteur. « Même si on s’entend, il va venir encore faire le bruit. C’est pourquoi nous insistons qu’il parte. S’il reste ici pendant longtemps, on ne le souhaite pas, mais le pire pourrait arriver car, il est entrain de tirer la situation vers un problème religion alors qu’il n’en est absolument rien» préviennent-ils.
Aussi, refusent-ils que des personnes qui n’habitent pas le quartier viennent troubler leur quiétude. « Lui et ses fidèles n’habitent même pas le secteur. Nous refusons donc que des gens qui vivent ailleurs viennent troubler notre quiétude » insistent les riverains plaignants qui ne voient que la fermeture de l’église en question comme la solution au problème.
« Il faut que le maire revienne sur sa décision…. »
La décision du maire selon le pasteur Emmanuel Ouédraogo, est dangereuse en ce sens qu’elle ouvrira une porte à la jurisprudence si toutefois elle venait à occasionner la fermeture de son église.
« Si jamais cette église se ferme, c’est sûr que d’autres vont s’en suivre et pas seulement des églises. Dans ce secteur, il y a des maisons de culte de certaines autres religions qui sont construites dans les mêmes conditions que notre église, c’est-à-dire sur des parcelles à usage d’habitation et qui font aussi beaucoup de bruit. Fermer cette église parce que des gens se plaignent pour des raisons infondées, c’est ouvrir une brèche qui sera difficile à fermer après car chacun, selon qu’il ait des appréhensions vis-à-vis d’une religion, ira exiger la fermeture du lieu de culte de cette dernière» s’inquiète le pasteur qui du reste, n’exclut pas d’attaquer la décision du maire au niveau du tribunal administratif.
Toutefois, souhaite-t-il que le maire revienne sur sa décision pour éviter selon lui, de créer un antécédent qui pourrait compliquer la situation des lieux de culte dans les différents secteurs de la ville de Bobo-Dioulasso et même au-delà.
Jack Koné/Ouest-info.net
Bonjour
Pour ces cas de figure les responsables de l’église doivent savoir trouver des endroits adéquats pour leur prière. Du seul faite qu’il prie sur une parcelle à usage d’habitation, il devra savoir que cela n’est pas autorisé par la loi.
De ce fait je suis un fervent chrétien mais je pense juste . Les riverains ont parfaitement raison. Que les autorités assument leur décision et trouver un endroit de culte pour leur prière.
Bonjour
Il faudra que les responsables des mairies prennent leur responsabilité pour interdire définitivement ces pratiques dérangeantes. A la limite c’est comme de la provocation .Comment quelqu’un va se lever venir batir une maisonnette et appeler cela maison de dieu de surcroit sur une parcelle d’habitation?
Connaissant comment ces gens chantent et dansent en priant c’est certains qu’ils causent du tort aux riverains.
Pourquoi ces gens ne rentrent t’ils pas dans la brousse où personne n’y dort pour pratiquer leur activité ?
Merci à monsieur le maire pour cette décision courageuse et que les autres maires d’arrondissement en fassent pareils.