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Sitarail: Les cheminots de Bobo et la direction générale à couteaux tirés

Des travailleurs de la Sitarail de Bobo-Dioulasso ne sont pas contents de leur traitement et de leurs conditions de travail. Ils accusent la direction générale de la société d’être à l’origine de cette situation et ils veulent se faire entendre par une grève de 120 heures. C’est au cours d’une conférence de presse que ces travailleurs ont animé le vendredi 21 octobre 2022 à Bobo-Dioulasso que l’information a été portée à la connaissance des professionnels des médias. Une information ou tout au moins des accusations que la direction générale de Sitarail réfute.

Regroupés au sein d’un comité appelé CGT-B/Sitarail Bobo-Dioulasso, les cheminots de Bobo-Dioulasso sont mécontents. C’est par voie de presse qu’ils l’ont fait savoir. Dans leur déclaration liminaire, ils indexent d’un doigt accusateur leurs responsables de la direction générale d’être à l’origine de leurs déboires.

Selon le secrétaire général de leur comité, Florentin B. Badolo, il y a des manquements dans l’application du protocole sur les conditions et modalités de l’exploitation du service public du transport ferroviaire sur l’axe Abidjan-Kaya.

De cette situation souligne-t-il, est issue un climat de travail délétère. « Cette situation est exacerbée par l’intimidation des responsables syndicaux, l’instauration d’un climat de méfiance ou de défiance des travailleurs vis-à-vis de leurs responsables, le non-respect du code du travail. On a aussi la culture du favoritisme et la promotion de la médiocrité. Par exemple, les agents travaillent en moyenne 60 heures par semaine alors que le code du travail fixe le volume horaire à 40 heures par semaine », explique Florentin B. Badolo.

Face à cet état de fait, souligne le secrétaire général du comité CGT-B/Sitarail Bobo-Dioulasso, un préavis de grève de 120 heures allant du 20 au 30 octobre 2022 a été déposé auprès de la direction générale de la société.

La part de vérité de la direction générale de Sitarail

De toutes les allégations portées à son égard, la direction générale de Sitarail s’en lave les mains et juge illégale la grève annoncée par les travailleurs.

Sur les griefs de favoritisme dans un test de recrutement, la société s’en défend dans un communiqué. « Prétendre que l’organisation du concours de recrutement d’aides-conducteurs a été corrompue et mafieuse alors que ce concours a fait l’objet d’annonces par l’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi (ANPE) au Burkina Faso et par l’Agence Emploi Jeune (AEJ) en Côte d’Ivoire, sans en apporter la moindre preuve est tout simplement diffamatoire », peut-on lire dans le communiqué produit par la direction générale de Sitarail.

Sur une rupture de dialogue entre les travailleurs et la direction générale évoquée par Florentin B. Badolo, les responsables de la société précisent qu’au cours de l’année 2022, quatre (04) rencontres de dialogue ont eu lieu dont la dernière remonte aux 15 et 16 septembre.

De la grève annoncée par les travailleurs, Sitarail relève des vices dans la procédure. « Tout lock-out ou toute grève avant épuisement des procédures de conciliation et d’arbitrage fixé par la présente loi est interdit », évoque-t-elle l’article 388 du code du travail du Burkina pour dénoncer le caractère illégal de la grève des travailleurs en vue.

Pour ce faire, la direction générale de Sitarail invite les travailleurs mécontents au respect des dispositions du code du travail qui prévoient une procédure de résolution des différends collectifs. Les travailleurs quant à eux sont fondés sur de nombreux griefs qu’ils reprochent à la société et dont ils souhaitent voir cesser pour un climat de travail paisible.

Moussa Koné

Encadré: Les griefs des travailleurs de Sitarail contre leur direction générale

  1. Rupture de dialogue entre le syndicat le plus représentatif et la direction générale ;
  2. Organisation corrompue et mafieuse du concours des aides-conducteurs en date du 21 janvier 2022 (communiqué ANPE/Bobo) ;
  3. Maintien en permanence en contrat à durée déterminée (CDD) de certains travailleurs admis à la retraite ;
  4. Disparité salariale catégorielle entre les travailleurs ;
  5. Non application de l’indemnité spéciale de transport pour le personnel qui travaille la nuit (décret ivoirien n°96-204 du 07 mars 1996 article 10) au Burkina ;
  6. Suppression sans motif valable de la prime de prévention déraillement par Monsieur Joël HOUNSNOU en juin 2012 ;
  7. Fermeture de la majorité des gares au Burkina et arrêt du train voyageur ;
  8. Non-respect de l’engagement pris par la direction générale en 2019 concernant l’indemnité compensatrice des facilités de circulation (CFIC) ;
  9. Bascules de pesées non fonctionnelles sur l’ensemble du réseau ferroviaire.
La rédaction
La rédaction
Ouest Info est un média en ligne basé à Bobo-Dioulasso dans la région de l’Ouest du Burkina Faso.

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