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Viagra traditionnel ou ‘’Kan-kan-kan’’: Très prisé malgré sa dangerosité

Qu’ils sont ingénieux ces disciples d’Aphrodite (déesse grecque de l’amour et des passions humaines) ! En voici un sujet dont on parle très peu, si ce n’est d’ailleurs pas tabou : l’usage d’aphrodisiaques par les hommes. Ces produits que certains hommes utilisent pour augmenter leur endurance sexuelle, afin de donner du plaisir à leur partenaire lors des rapports. Même si leurs amateurs en prennent clandestinement, toujours est-il que les aphrodisiaques apportent beaucoup d’argent à leurs vendeurs. Très prisés également, ceux issus de la pharmacopée africaine communément appelés ‘’kan-kan-kan’’ sont vendus dans presque tous les coins de rue à Bobo- Dioulasso. Sauf que, vu que les composantes qui entrent dans leur fabrication sont généralement tenus secrets et qu’également leur dosage est méconnu par les consommateurs, les aphrodisiaques traditionnels africains représentent aussi un vrai danger pour la santé humaine.

Communément, on connait les aphrodisiaques sous l’appellation ‘’Viagra’’ ou ‘’Sildénafil’’.

Un aphrodisiaque est un traitement pour les troubles d’érection ou pour l’impuissance sexuelle chez les hommes. Disponible sous forme de pilule, le viagra est censé restaurer la fonction érectile déficiente en augmentant le flux sanguin vers le pénis. Il aide à mieux satisfaire sa libido. Ce médicament est prescrit seulement après un avis médical.

Sauf que le viagra est un produit moderne, vendu en pharmacie.

Mais il y a aussi des aphrodisiaques dans la pharmacopée africaine. Leur fabrication et leur usage sont une réalité africaine qui date de toujours. Dans la pharmacopée africaine, ces produits sont pour la plupart fabriqués à base de décoctions de racines, de feuilles, ou d’écorces d’arbres. On les trouve également en poudre ou sous forme de pommade.

Un « secret de vie »

 Seulement quelques femmes en consomment, pour davantage stimuler leur envie sexuelle. Ainsi une vendeuse d’aphrodisiaque rencontrée à l’espace Morène dans la cour de la Semaine nationale de la culture (SNC), nous a une fois confié que le nom de son ‘’médicament’’ est ‘’Stay’’, pour dire « If you take, you stay » qui veut dire en anglais : « si tu prends, tu restes ». Pour elle, c’est un « secret de vie ».

Même si les consommateurs s’en cachent, leurs vendeurs, eux, se félicitent pour leur marché. Dans la ville de Bobo- Dioulasso par exemple, l’on rencontre toujours des vendeurs ambulants qui se faufilent entre les clients dans les restaurants et   maquis, souvent même dans la circulation entre les mobylettes et les voitures pour proposer des aphrodisiaques qu’ils tiennent en main ou dans des sachets transparents. Pour mieux attirer la clientèle, ils mettent sur leur contenant une étiquette sur laquelle le dessin d’un énorme sexe qui s’impose forcément au regard de celui à qui la marchandise est proposée.

C’est ainsi que notre vendeuse d’aphrodisiaque à l’espace Morène nous a confié ceci : « mon produit sert à faire développer le troisième pied de l’homme et il coûte 5000 f CFA…. Et mon chiffre d’affaires est de 20 000 f CFA minimum par jour… »

Cette dame dispose d’une gamme très variée d’aphrodisiaques. Elle se vante même d’avoir la panacée pour développer le volume du sexe masculin. Pour cela, elle dit utiliser, entre autres produits, du petit cola, de l’huile d’olive, du beurre de karité, de l’huile de tournesol, de l’huile de soja et de la pastèque.

Des organes d’animaux pour fabriquer les aphrodisiaques

Plus loin, sur le boulevard de la révolution, un monsieur, vendant des herbes médicinales, dit également avoir le meilleur remède contre l’impuissance masculine. Mais ce dernier, ne se contente pas seulement d’utiliser des végétaux pour fabriquer ses produits. Il va jusqu’à y mettre aussi des organes d’animaux les plus réputés pour leur performance sexuelle notamment le bouc, l’âne et le cheval.  

Parmi ses produits, on peut voir des « kan-kan-kan » et il y a aussi des encens. Cependant, une chose est sûre, la vraie composition de ces mixtures est très méconnue, puisque chaque fabricants a sa formule à lui et qu’il garde pour lui seul. A tel point que beaucoup de ces guérisseurs qui en fabriquent ressemblent finalement à de vils charlatans. 

Même si leurs fabricants prétendent que leurs produits ne sont pas du tout nocifs, il n’en demeure pas moins que les spécialistes de la santé, les neurologues notamment, déconseillent d’en prendre. D’ailleurs, les exemples sont légions. Car en effet, si l’on connait la quantité de d’excitant contenu dans le viagra moderne (disponible en 25 mg, 50 mg, et 100 mg), aucun dosage n’est nullement prescrit sur les aphrodisiaques traditionnels. Et que de personnes ont été victimes des effets meurtriers de ces produits !

Le danger

Il a été plusieurs fois démontré que ces stimulants sont à l’origine de beaucoup de problèmes chez les hommes. L’un des risques majeurs, c’est l’arrêt cardiaque. Tenez ! Dans sa publication du 30 mars 2015, le journal Le Quotidien faisait cas d’un homme mort dans une maison close à Bobo- Dioulasso après avoir utilisé un aphrodisiaque.

Selon un médecin que nous avons approché, il y a aussi les situations où l’homme contracte une crampe du pénis. Pour une compréhension plus simple, cette deuxième situation que ce professionnel de santé a appelé « priapisme » a lieu lorsque l’homme, après avoir consommé une certaine quantité d’aphrodisiaque, se retrouve sous overdose et reste en érection continue, le pénis reste raide pendant très longtemps, sans encore se ramollir ; et cela fait très mal.

Sans compter qu’au-delà même de l’accoutumance, les aphrodisiaques traditionnels, du fait qu’on ignore leur composition, peuvent aussi se transformer en poison, si l’utilisateur est allergique à une substance quelconque. 

Abdoul Aziz Senou/Stagiaire Ouest Info

La rédaction
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Ouest Info est un média en ligne basé à Bobo-Dioulasso dans la région de l’Ouest du Burkina Faso.

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