L’Union des Ressortissants de Moami (URM) s’est réunie en assemblée générale ce samedi 29 octobre 2022 à Bobo-Dioulasso. Objectif, faire le bilan d’une année d’existence et se pencher sur la situation du village de Moami qui manque de Centre de santé et de promotion sociale (CSPS).
L’Union des Ressortissants de Moami (URM). C’est la dénomination d’une jeune association qui regroupe les natifs du village de Moami situé à environ 25 kilomètres de la ville de Bobo-Dioulasso. L’objectif de cette association est principalement la promotion du développement local pour le bien-être social. La promotion de la santé, l’accès à l’eau potable et à l’éducation s’inscrivent ainsi en bonne place dans le plan d’actions de l’Union des Ressortissants de Moami (URM).

Président de l’association, Lamoussa Ouattara fait savoir que la question la plus urgente que l’URM entend traiter est celle de l’absence de centre de santé dans le village de Moami. « Nos femmes meurent en couches car notre village n’a pas de centre de santé. Quand une femme doit accoucher, il nous faut aller à Koumi. Souvent le temps d’arriver avec le mauvais état de la route, la situation de celle qu’on doit délivrer s’aggrave. Dans ces conditions, on nous fait continuer à Bobo. Et le plus souvent le temps d’y arriver, certaines femmes meurent. C’est aussi le cas pour nos enfants. Pour un simple palu, il nous faut faire au moins une dizaine de kilomètres et souvent mort s’en suit. Il nous faut donc un CSPS. Et l’URM se bat pour cela », décrit Lamoussa Ouattara.
Ce dernier précise que ce n’est pas la volonté de l’Etat de doter le village de centre de santé qui a manqué. Mais la crise sociopolitique de 2014 ayant entrainé le changement de régime a, selon lui, freiné l’élan du gouvernement qui était à pied d’œuvre pour offrir au village un CSPS. « Il y avait un projet de réalisation de CSPS à Moami et cela remonte à 2013. Le logement des agents de santé et le dépôt pharmaceutique étaient déjà achevés. Il ne manquait que les bâtiments pour le dispensaire et la maternité. Avec les évènement d’octobre 2014, le chantier s’est arrêté et notre village est resté sans centre de santé », relate le président de l’Union des Ressortissants de Moami d’un air résigné.
L’engagement de l’URM et la participation citoyenne des habitants de Moami
Pour sauver leur village de la situation, l’association qui a un an d’existence a entamé des démarches auprès des autorités régionales pour que le chantier puisse être achevé. Ainsi, la direction régionale de la santé des Hauts-Bassins a été approchée par les responsables de l’association pour un plaidoyer.
Aussi ces derniers ont-ils pu élaborer un plan directeur du CSPS du village et constituer un dossier qu’ils ont déposé auprès du service des engagements nationaux. Le dossier avance selon Lamoussa Ouattara et les membres de l’association entendent mettre à contribution toute la communauté locale bénéficiaire pour une exécution rapide du projet.
Ainsi, les habitants de Moami ont déjà préparé le terrain pour faciliter la suite du chantier. « Conscients de l’importance d’un CSPS pour le village, dès que nous avons annoncé à nos parents de Moami que nous sommes dans des démarches pour la suite du chantier du CSPS, ils ont vite fait de rassembler les agrégats, le sable, les pierres sauvages et autres matériaux de construction. Le chantier n’attend plus que sa reprise », Lamoussa Ouattara explique-t-il la conscience citoyenne des habitants de Moami sur la nécessité de leur participation au développement local.

Du haut de ces avancées dans le plaidoyer pour la reprise du chantier du CSPS de Moami, les responsables de l’Association invitent tous les natifs du village partout où ils se trouvent ou toute personne ou partenaire au développement qui peut apporter une réponse rapide ne serait-ce que partielle à cette question à se saisir de la situation pour que plus jamais, souhaitent-ils, « aucune femme ne meurt en couches ou aucun enfant ne meurt de simple palu par manque de soins de santé à proximité ».
Fort d’un bureau de seize (16) membres, l’Union des Ressortissants de Moami (URM) a un an d’existence légale. Le bureau actuel a un mandat de quatre ans et le principal point de son plan d’actions est l’achèvement du chantier du CSPS du village de Moami pour le bonheur et le bien-être de ses habitants. L’association fonctionne sur les cotisations de ses membres.
Abdoulaye Tiénon/Ouest Info