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Bobo: Que veulent ces manifestants au juste?

Quels sont ces gens où encore ces OSC qui, à Bobo-Dioulasso, appellent les jeunes à manifester, et du même coup empêchent surtout les activités économiques ?

En effet, depuis le 30 septembre dernier, date du coup d’Etat contre le Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, les mouvements des populations à travers des grandes villes comme Ouagadougou, Bobo Dioulasso et bien d’autres ne se sont que multipliées et ne cessent d’attirer l’attention. Ce qui est déplorable, des appels à manifester prennent des tournures débordantes et  portent préjudice aux activités économiques.

A Bobo Dioulasso, certaines Organisations de la Société Civile (OSC) ou certains leaders de jeunes se réclamant parlé au nom du peuple, appellent les populations et surtout la jeunesse à prendre d’assaut les rues et exprimer leur raz le bol. Cela,  au nom de ceux qu’eux seuls  veulent ou savent capables. Si souvent les revendications sont évidente et légitimes, la manière d’exprimer sa colère pêche et fait plus de mal que de bien.

Les revendications sont entre autres : Ibrahim TRAORE ou personne d’autre, que la France dégage pour faire place à la  Russie…

Il ne faut pas se tromper de manière de faire le combat. Inviter les jeunes à sortir en obligeant les autres d’emboîter le pas par force est aussi grave que ce  pourquoi on manifeste.

Nul besoin de dire que le dénouement des choses le 30 octobre dernier  a été rendu possible en grande partie grâce à la mobilisation des populations, à travers le pays notamment à Bobo Dioulasso. Mais, il faut aussi se mettre à l’évidence que des débordements existent, des exagérations existes, des abus existent. Une chose est de commencer une lutte, une autre chose est de savoir la canaliser et ne pas empiéter sur les activités des autres voire les droits des autres.

Malheureusement à Bobo-Dioulasso, cela semble ne pas être le cas. La situation est criarde. Des OSC ou encore des leaders de jeunes appellent à des manifestations et invitent les  manifestants à descendre dans la ville pour contraindre les commerçants à fermer leurs boutiques et les services à fermer leurs portes.

Le marché central de Bobo ainsi que ses alentours sont pris à chaque fois pour cible. Que dire de cette situation ? Combien de personnes à Bobo-Dioulasso, combien de bouches se nourrissent au jour le jour grâce au marché central ? Faut-il continuer à faire du tort aux autres sur la base des luttes parfois insensées, illogiques, qui n’ont ni tête ni queue, ni aucune orientation et encore moins une préparation.

Plusieurs personnes tapies dans l’ombre encouragent ces manifestations spontanées. Ils offrent du carburant aux jeunes, les motivent avec de l’argent ou même de la nourriture sur le terrain. En un mot, certains gagnent leur vie dans le désordre et trouvent ainsi du plaisir lorsque rien ne va. Que c’est malhonnête !

Malheureusement, plusieurs jeunes sont instrumentalisés, le sentiment anti-français est déjà un bon stimulant à cet effet. Il suffit de scander le nom de la France et de hisser un drapeau russe pour avoir certains à sa cause. Ce n’est pas cela une lutte. Cette situation commence à peser sur certains commerçants qui observent impuissamment les choses de peur que leurs business ne soient vandalisés. Jusqu’à quand cette situation doit perdurer ? En tout cas ça grogne et ça commence à être de trop selon certains commerçants qui semblent ne plus laisser la ville être prise en otage par des individus mal intentionnés.

Par ailleurs, les commerces ne sont pas les seuls à payer le prix. Les écoles et établissements d’enseignement sont aussi inquiétés. On veut entraîner tout le monde dans une danse dont la musique ne respecte aucune règle en la matière.

Bobo-Dioulasso est paralysé, les affaires tournent au ralenti, les activités ne se passent plus convenablement. Des jeunes circulent sur des mots avec des bâtons et fouets en main pour violenter (verbalement) d’autres, en les obligeant de fermer leurs boutiques. Poussés par, on ne sait quels excitants, plusieurs manifestants ne peuvent exactement dire ce pourquoi ils sont sortis. L’essentiel c’est d’être dans la rue, crier et déranger les autres.

Le pire est que ces derniers semblent avoir carte blanche puisqu’ils ne sont pas inquiétés. Autant, nous avons la liberté de manifester dans les règles de l’art,  autant il faut respecter l’autre aussi dans son choix de ne pas manifester. Il ne faudra pas que l’exception devienne la règle ou que quelques individus pensent dicter leur loi aux autres. Les autorités doivent commencer à sévir. Il faut que ceux qui appellent à des manifestations « sauvages » et qui empêchent les autres de faire leurs affaires soient identifiés  et interpellés. Cette situation ne doit pas donner place à un ‘’ far west’’ à l’instar du film « La cité des dieux » où c’est la loi du plus fort qui régnait. Nous ne sommes pas dans un état de nature pour faire ce que l’on veut. Dès lors que nous avons accepté vivre ensemble, nous avons renoncé à une parcelle de liberté pour consentir un Etat de droit.

Il faut que les autorités de la ville prennent leur responsabilité en donnant le ton, en ne laissant plus des groupuscules faire de la ville ce qu’ils veulent en faire. Si on ne prend garde, il ne faut pas s’étonner de voir les populations s’affronter un jour. Il y a plusieurs  qui commencent à ne plus supporter ces manifestations sauvages qui affectent négativement leur quotidien. Il ne faut pas rester passif et s’étonner des conséquences après. Les forces de défense et de sécurité doivent faire un travail dans ce sens. Souvent, on profite d’une situation exceptionnelle pour fouler au pied le peu de liberté que les autres disposent. Cela doit cesser. La situation actuelle du pays ne doit aucunement donner le droit à certains de se croire puissants que les autres. Cette situation doit au contraire être une bonne occasion de réflexion, de remise en cause personnelle ou collective, une occasion de mieux prendre conscience et de repartir de plus belle,  et non instaurer la terreur dans la ville.

Que la jeunesse se dit qu’il est nécessaire de changer de cap et ce n’est pas en se comportant ainsi qu’on pourra y parvenir. Ceux qui manifestent sont peu à pouvoir mener une réflexion sérieuse, ou encore à tenir un discours cohérent. C’est aussi cela la difficulté. La qualité doit plus résider dans la tête que dans les muscles. Les manifestations « sauvages » sans préparation, sans mot d’ordre clair, sans des maîtres à penser ne profitent à personne. La jeunesse doit cesser de s’illustrer négativement, prendre son destin en main en ayant plus d’esprit critique et se départir de l’instrumentalisation.

 Hamed Traoré/collaborateur

La rédaction
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Ouest Info est un média en ligne basé à Bobo-Dioulasso dans la région de l’Ouest du Burkina Faso.

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