Le centre hospitalière Universitaire Souro Sanou (CHUSS) de Bobo-Dioulasso abrite depuis le 24 juin 2024, une campagne de résection des valves de l’urètre postérieur (VUP). Prévu se tenir jusqu’au 29 juin prochain, cette campagne consiste à une intervention chirurgicale au profit d’une trentaine d’enfant venus de plusieurs localités du Burkina à savoir, Ouagadougou, Ouahigouya et Bobo-Dioulasso.
C’est environ une trentaine d’enfants venus de Ouagadougou, Ouahigouya et Bobo-Dioulasso qui bénéficient de cette campagne de résection des valves de l’urètre postérieur (VUP) au centre hospitalier universitaire Souro Sanou (CHUSS) de Bobo-Dioulasso.
Pour le chef de service de la chirurgie pédiatrique du CHUSS, Emile Bangré, la campagne de résection des VUP a été organisé grâce à l’aide des partenaires qui selon lui, ont aidé à faire venir des patients un peu partout du Burkina pour bénéficier des soins.
A ce jour, ce sont 23 patients qui ont été opérés avec succès et cinq (05) autres seront opérés au cours de cette journée. « On avait prévu de prendre en charge 30 patients. Mais on s’est retrouvé avec 28. Nous avons déjà opéré 23 avec succès et les cinq (05) autres seront opérés aujourd’hui » a laissé entendre Emile Bangré.

Pour ce dernier, il n’y a pas eu de difficultés majeures au niveau des interventions chirurgicales. Mais dit-il que compte tenu du fait qu’il n’y a pas de place dans le service pédiatrique, les malades et leurs parents ont été hébergés dans un hôtel non loin de l’hôpital.
« Nous les faisons venir chaque matin par groupe de sept (07) pour les opérés. Puis nous les ramenons les soirs. Après l’intervention, il y a un suivi. On leur place des sondes et au bout de 48h on enlève ces sondes. Et quand ils repartiront dans leur localité pour ceux qui ne sont pas de Bobo, ils seront suivis par nos collègues chirurgiens qui sont sur place» a-t-il expliqué.
Bagaya Rahim, âgé de deux (02) ans, souffre de valves de l’urètre postérieur. Venu de Ouagadougou, il doit se faire opérer ce jour au CHUSS. « J’ai constaté que mon fils avait du mal à uriner. À chaque fois qu’il avait envie d’uriner, il pleurait et l’urine sortait par goute. Nous étions hospitalisés à Ouaga. C’est le dimanche qu’on nous a dit de venir ici à Bobo pour l’opération. Depuis le mardi je suis là. Les médecins voulaient l’opérer hier mais, ils ont constaté qu’il était encore faible et anémié. Du coup on nous a mis sous traitement et l’opération se fera aujourd’hui», a expliqué la mère de Rahim.
Du reste, pour la réussite de la campagne qui se veut être un cadre de partage d’expérience et de renforcement des capacités des jeunes chirurgiens, quatre (04) chirurgiens sont venus de Ouagadougou et deux (02) de Ouahigouya pour appuyer ceux du CHUSS.
Les valves de l’urètre postérieur (VUP)
Les VUP sont des replies membraneux congénitaux obstructif siégeant dans la lumière du conduit urétral. C’est la maladie uropathie malformative la plus fréquente chez les petits garçons. Selon Emile Bangré, « ces enfants naissent avec un obstacle au niveau des voie d’écoulement des urines. Cette malformation existe depuis que l’enfant se trouve dans le ventre de sa maman. Et lorsqu’il vient au monde, il a des difficultés pour uriner. Certains arrivent à uriner goute par goute, mais d’autre n’arrivent même pas à le faire », a-t-il expliqué.

A long terme, cette pathologie entraine de graves conséquences pour l’enfant. En effet, lorsque le canal pour évacuer les urines est bouché, ces urines remontent au niveau des reins qui se détruisent par la suite si rien n’est fait. Ainsi l’opération consiste selon les chirurgiens à introduire dans l’urètre un instrument très fin afin d’ouvrir ce canal et couper ce qui empêche l’écoulement des urines.
Depuis 2022, seul le service pédiatrique du CHUSS dispose d’un appareil d’endoscopie urologie pédiatrique pour le traitement des VUP. Tous les patients sont ainsi référés à Bobo-Dioulasso. C’est pourquoi, le chef de service de la chirurgie pédiatrique, Emile Bangré lance un appel à toutes les bonnes volontés de doter d’appareils d’endoscopie urologie pédiatrique les centres hospitaliers universitaires du Burkina afin que plusieurs enfants souffrant de cette pathologie soient pris en charge.
Notons qu’au Burkina Faso, il n’existe pas de donner globale sur cette malformation mais, des statistiques hospitalières. Au centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles de Gaulles de Ouagadougou, l’incidence hospitalière annuelle est de 15 cas par an avec 14,1 mois comme âge moyen et des extrêmes de 1 jour et 11 ans. Au CHUSS de Bobo-Dioulasso, elle est de 10 cas par an avec des extrêmes de 1 jour et de 7 ans.
Leïla Korotimi Koté/Ouest Info