Le jeudi 24 dernier, par un communiqué, le gouvernement informait les acteurs culturels et les burkinabè du report de la 20ème édition de la semaine nationale de la culture (SNC). Ce énième report d’un des plus grands festivals culturels du pays est un véritable coup dur pour les acteurs intervenants dans ce secteur.
C’est l’une des manifestations culturelles les plus importantes du pays et dont les objectifs restent inchangés depuis sa création. De ces objectifs, on peut retenir la promotion et la valorisation valoriser du patrimoine culturel burkinabè; la stimulation de la création artistique et littéraire; la création d’un cadre d’échanges entre artistes et hommes de culture aux niveaux national et international.
Mais, après la 19ème édition tenue en mars 2018, l’organisation de la 20ème édition se retrouve être confrontée à plusieurs défis notamment sanitaire et sécuritaire.
En effet, c’est la crise de Covid-19 qui a fait manquer la tenue de la 20ème en mars 2020. En 2021, les acteurs culturels ont espéré l’organisation de cette édition en différé mais ce rêve ne s’est pas réalisé.
Avec le coup d’Etat intervenu le 24 janvier 2022, l’édition avortée a encore manqué de se tenir en mars comme de coutume. Le rêve des acteurs culturels et des burkinabè amoureux de la culture s’est encore brisé ce 24 novembre quand la nouvelle de l’annulation de l’organisation de la 20ème de la SNC est tombée par un communiqué et ce, à 48 heures de la date initialement prévue pour le début du festival. Cette nouvelle annulation intervient à moins de deux mois du nouveau coup d’Etat intervenu le 30 septembre dernier.
Les acteurs culturels digèrent mal ce énième report
Bien que justifié, au regard du contexte sécuritaire actuel, ce report est un gros nuage noir qui s’abat une fois de plus sur le monde culturel. Des mois de préparation d’un événement qui requiert beaucoup d’énergie et de moyens pour le voir repousser à une date incertaine. D’aucuns peinent à exprimer leur désarroi. « C’est vraiment difficile pour nous les acteurs culturels. Nous nous étions déjà préparés pour la présente édition. Par contre nous comprenons la décision du gouvernement. Nous prions, que vivement la paix revienne au pays. Nous aurons certainement d’autres festivals », laisse entendre Siaka Sanou, un acteur culturel.
Chez les hôteliers, c’est la déception. « Chacun se préparait pour accueillir au mieux les hôtes et quand on parle de préparation, on parle de débourser des fonds et c’est ce qui a été fait depuis 2020 et également cette année. Ce report nous pèse beaucoup en plus de cette insécurité qui a déjà porté un coup très dur à notre secteur », nous confie Moussa Fofana, vice-président de l’association patronale des hôteliers-restaurateurs du Burkina/Hauts-Bassins.
Une chose est sûre, le report de la SNC ne fait l’affaire d’aucun acteur, encore moins le secteur culturel qui semble vivre une période de vaches maigres avec l’insécurité.
Le seul espoir des acteurs culturels de Bobo est de voir la fin de l’insécurité pour espérer relancer leurs activités pour le développement socio-économique de la localité et du pays tout entier.
Gaoussou Oudraogo/stagiaire Ouest Info
