L’Académie Nationale des Sciences, des Arts et des Lettres du Burkina Faso (ANSAL-BF) a, le vendredi 19 juillet 2024 à Bobo-Dioulasso, rendu visite aux acteurs du projet target malaria. Objectif, toucher du doigt les réalités de ce projet de recherche.
De la direction régionale de l’Ouest de l’institut de recherche en sciences de la santé (DRO/IRSS), la délégation, après avoir suivi une présentation du projet, a mis le cap sur Souroukoudingan, village situé à une vingtaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso dans la commune de Bana.
Souroukoudingan est en effet l’un des villages à accueillir les premiers lâchés de moustiques génétiquement modifiés. Dans ce village, il s’est agi pour les visiteurs du jour de se faire une idée de l’appréciation des villageois du projet « qui est souvent sujet à polémique ».
Lesquels sont selon les investigateurs, associés au projet. D’ailleurs, ils y ont un point focal à savoir le conseiller villageois de développement (CVD) qui suit de bout en bout l’évolution de celui-ci. « Nous avons travaillé avec les chercheurs du projet. Avant même le lâchée des moustiques, nous avons été dans les laboratoires pour voir comment ils travaillent »a indiqué Sy Soungalo Traoré, conseiller villageois de développement de Souroukoudingan.
Léa Paré est la responsable de l’engagement des parties prenantes du projet. Pour elle, les recherches scientifiques apportent une plus-value pour le développement du Burkina. Pour qu’elles soient efficaces, dit-elle, il faut qu’elles soient connectées au bénéficiaire direct qu’est la communauté. « C’est pourquoi dans le cadre de target malaria, il est primordial que les villages dans lesquels nous travaillons comprennent très bien cette recherche mais aussi y participe de sorte qu’à la fin des travaux, chacun puisse s’y reconnaisse. Cela facilitera l’acceptation de cette technologie » a-t-elle laissé entendre.
Retour dans les Labo
Après Souroukoudingan, cap sur l’IRSS où il a été question pour la délégation de visiter les laboratoires où se mènent les travaux de recherches.
De laboratoire en laboratoire en passant par toutes les salles de tests, les visiteurs ont pu constater de visu, « l’immensité du travail » que les chercheurs abattent.
A l’issue de la visite, le président de L’ANSAL-BF, Pako Sereme, avoue avoir été émerveillé par le degré d’approbation du projet par la communauté cible. « C’est vrai qu’il y a des gens qui ne comprennent pas. Mais si le nombre de ceux qui comprennent est plus important, je crois que ceux qui ne comprennent pas seront minoritaires et cela ne va pas poser de problème » s’est-il réjoui avant de féliciter les porteurs du projet pour la qualité du travail accompli tant sur le terrain que dans les laboratoires.
Cependant, estime-il qu’il y a un travail de communication à faire autour de ce projet afin d’éclairer la lanterne de la population.
Membre de l’ANSAL-BF, Pr Robert Guiguemdé se veut rassurant. « Les recherches scientifiques c’est pour améliorer la santé humaine et non l’effet contraire. Il y a des autorités de régulation qui vérifient le protocole sur le plan de l’éthique, de la sécurité et de la santé humaine. Ces autorités ont vérifié qu’il n’y a pas de danger pour les personnes cibles. Si elles avaient trouvé un risque, elles n’allaient pas donner l’autorisation car, ce sont des personnes qui ont prêté serment dans le comité d’éthique pour servir l’être humain sans lui causer de danger » a-t-il indiqué.
Principal investigateur du projet, Abdoulaye Diabaté s’est réjoui de cette visite. Une visite qui selon lui, témoigne de l’importance que l’ANSAL-BF accorde au projet dont l’objectif « est de trouver des solutions pour réduire le taux de paludisme au Burkina Faso et non à en rajouter comme le crains certains ».
Notons que l’ANSAL-BF est une Autorité scientifique indépendante et pérenne de haut niveau, dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Son but est de mobiliser tous les savoirs pour contribuer à promouvoir le développement socioéconomique du Burkina Faso par les sciences, les lettres, les arts et la culture.
Adjara Djamilatou Coulibaly/Ouest Info