La route nationale numéro 8 qui relie Bobo à la frontière malienne en passant par Orodara est dans un état de dégradation avancée. Étant une route communautaire, l’UEMOA s’est engagée à financer sa réhabilitation. Mais depuis plusieurs années, rien n’est encore engagé en termes de travaux. Et rien ne semble expliquer clairement cet état de fait.
Faire aujourd’hui le trajet Bobo-Orodara-frontière du Mali relève d’un parcours du combattant. Et pour cause, le tronçon dans un état de dégradation avancée. Alors que cette route est communautaire. Pour ce faire, l’UEMOA a pris d’il y a quelques années, l’initiative de refaire cette routes avec des ouvrages annexes dans les villes traversées par l’infrastructure. Mais cette promesse reste encore et toujours en l’état de projet. Et qu’est-ce qui bloque le projet? Difficile d’y répondre.
Mais en entendant, les usagers quotidiens de cette route communautaire vivent une galère indescriptible. Entre amortissement accéléré des engins et retard mis pour parcourir le trajet, l’espoir des bénéficiaires de l’ouvrage s’estompe jour après jour.
En effet, d’annonce à report de date, l’axe continue de faire souffrir ceux qui l’empruntent de jour comme de nuit. Et il est temps que le ministère en charge des infrastructures communique autour du projet ou lui donne un coup d’accélérateur.
Quand on demande aux transporteurs de personnes et de biens qui l’empruntent régulièrement, la réponse est invariable. « Ce n’est pas une affaire de tronçon. Sur toute la ligne, la voie est devenue impraticable. La situation s’aggrave en période de pluies que nous vivons actuellement » soutiennent-ils dans leur majorité. Bref, c’est le chemin de croix entre Bobo et Orodara jusqu’à la frontière du Mali.
Alors qu’à l’annonce des travaux de réhabilitation de cette voie nationale, régionale et communautaire, l’enthousiasme des usagers était grand au regard des intérêts économiques qu’elle représente pour la région des Hauts-Bassins et de l’espace communautaire. Mais compte tenu du retard accusé dans le lancement des travaux de réhabilitation, on ne saurait dire quel numéro d’ordre cette piste occupe dans les priorités nationales en matière d’infrastructures d’où le malaise.
Du retard malgré un financement annoncé de 88 milliards CFA de l’UEMOA
Menant jusqu’à la frontière entre le Burkina et le Mali, elle est aussi classée voie communautaire (CU2A) par l’UEMOA. Son importance économique n’est plus à démontrer au plan national et pour la région des Hauts Bassins à travers les activités agro-sylvo-pastorales.
Et dans la logique des mesures d’accompagnement des activités économiques au plan national et aussi du point de vue sécuritaire face à de fréquents accidents de circulation sur l’axe, le ministère en charge des infrastructures a récemment fait l’annonce d’un début des travaux. Mais le lancement officiel desdits travaux n’a pas encore eu lieu, confirme-t-on du côté de la direction régionale des infrastructures des Hauts-Bassins à Bobo-Dioulasso.
De sorte que la direction ne confirme pas que ces travaux sont liés au projet de réhabilitation dont le maître d’ouvrage est l’UEMOA en partenariat avec l’Etat burkinabè, par un financement d’environ 88 milliards. Ces travaux de réhabilitation sont censés faire des 130km concernés, une piste à la fois praticable et durable, avec des réalisations annexes dans les villes de Orodara et de koloko, notamment!
Des études préliminaires et un document référentiel de travail comportant les données techniques et financières du projet de réhabilitation et de renforcement de la voie ont fait objet de séminaire et de restitution à Orodara et Bobo-Dioulasso. Et ces travaux devraient en principe avoir débuté depuis l’année 2020. Mais jusqu’à ce jour, c’est presque le calme plat sur le chantier.
L’impression se dégage qu’on tire en longueur sur le temps, entre effet d’annonce et rien de concret sur le terrain. Que vivement nos autorités mettent les bouchées doubles pour rassurer les populations sur celui-ci et bien d’autres chantiers de réalisations similaires qui tardent à être traduits en réalités concrètes pour soulager la galère des braves acteurs de l’économie nationale.
L. Dô Sanon