L’association des stylistes modélistes et couturières des Hauts-Bassins (ASTYMOC/H-B) forme quinze (15) femmes déplacés internes en tissage de pagne traditionnel Bôbô. Objectif, aider ces femmes à être autonomes et à mieux s’insérer dans la communauté. La première responsable de l’association a présenté la structure et ses objectifs au cours d’une rencontre avec les femmes bénéficiaires de la formation dans la soirée du jeudi 09 mars 2023 à Bobo-Dioulasso.
Elles sont quinze (15) femmes déplacées internes de la ville de Bobo-Dioulasso en formation en tissage de pagne traditionnel bôbô. C’est l’œuvre de l’association des stylistes-modélistes et couturières des Hauts-Bassins (ASTYMOC/H-B). Selon la présidente de l’association, Habibata Sanon, le but de cette formation est de permettre à des femmes déplacées internes de la ville d’avoir un savoir-faire et se prendre en charge. Pour elle, l’apprentissage du tissage de ce pagne en voie de disparition par ces femmes est une belle occasion pour revaloriser ce tissu traditionnel, identité culturelle des bôbô.
Cela fait déjà deux mois que ces femmes bénéficiaires de la formation sont en train de se familiariser avec les différentes techniques de tissage du pagne traditionnel. D’ores et déjà, elles manipulent avec aisance les machines à tisser. Les pagnes issus de leur tissage sont en train d’être finalisés pour un défilé de mode le 18 mars prochain dans l’enceinte de l’ex ENEP.
Selon Habibata Sanon, l’association n’entend pas se limiter à la simple formation de ces femmes. Elle prévoit les aider à s’installer à leur propre compte. Ainsi chacune d’elle pourrait tendre la main à d’autres femmes déplacées. Pour la présidente de l’association, cette initiative porte des opportunités en termes d’activité génératrice de revenus mais aussi sur le plan culturel.
Sur le plan culturel, l’association estime que le pagne bôbô est en voie de disparité. « Nous avons constaté que le pagne tissu bôbô est en voie disparition. On le trouve rarement sur le marché. En tant que stylistes et modélistes de la région, nous nous sommes réunies pour faire valoriser ce pagne. La plupart des tisserands qui font ce pagne ne sont pas basés à Bobo-Dioulasso. Nous avons essayé de former les femmes pour tisser dans la ville de Bobo afin de pouvoir faire la promotion locale de ce pagne », explique Habibata Sanon.
Cette dernière précise que c’est en tant que professionnelles de la mode qu’elles se sont mises ensemble pour créer un cadre de valorisation du tissu traditionnel bôbô. En tant que jeune association, Bibata Sanon expose la difficulté de leurs moyens limités. Pour ce faire, elle lance un appel à toute structure ou bonne volonté qui est intéressée par leur projet à leur tendre la main afin de pouvoir élargir leur plan d’actions. « Nous sommes beaucoup plus motivées par les résultats de cette première expérience avec ces quinze qui nous produisent déjà des merveilles en deux mois », lâche Habibata Sanon.
Un témoignage corroboré par la formatrice Jeanne Banao. « La formation se passe bien. Ce sont des femmes qui ont la volonté d’apprendre et elles ont vite appris. Rien n’a été difficile pour elles », confirme la formatrice qui s’attèle à parachever la formation des quinze femmes bénéficiaires.
Konkombo Abdoulaye (stagiaire)
