C’est la période des vacances scolaires à Bobo-Dioulasso. Pendant que certains élèves s’adonnent à leurs loisirs, certains autres mettent ces moments de repos scolaire à profit pour se faire de l’argent. En effet, ces derniers mènent des activités génératrices de revenus. Dans les rues, près des boutiques et des marchés, on les aperçoit, debout ou en mouvement, produits en main. Objectif, s’occuper sainement et minimiser les dépenses qu’ils font peser sur leurs parents. Un tour dans le ‘’petit monde‘’ de ces ‘’opérateurs économiques’’ occasionnels dans la journée du mardi 1er juillet 2025 nous a permis de toucher du doigt les réalités de ces élèves.
À Bobo-Dioulasso, vacances scolaires riment avec activités économiques chez beaucoup d’élèves. Il est 10h30, ce matin de cette journée de mardi. Les abords du marché central grouillent de monde. Dans un brouhaha teinté de ronronnement d’engins roulant sur le goudron du pourtour du marché, les petits vendeurs ambulants sillonnent les coins et recoins de cet important centre commercial de la ville.
Parmi ces vendeurs, des élèves, par des approches de commerçants amateurs se font remarquer. L’importance de leur nombre les fait déborder dans les rues adjacentes. Avec leurs marchandises en main ou sur de petits étals mobiles improvisés, ces jeunes gens cherchent à gagner un peu d’argent pendant la pause scolaire.
Yaméogo Abdoul Rachid est en classe de 3e. Il fait partie de ces élèves qui ont décidé de s’occuper utilement pendant ces vacances scolaires 2025. Il n’est pas à sa première expérience. « Je faisais un autre petit métier pendant les vacances passées. C’est cette année que j’ai décidé de faire le commerce ambulant. C’est la semaine dernière que j’ai commencé à vendre des articles pour homme », a-t-il déclaré.
Avec simplicité, Rachid évoque les hauts et les bas de cette activité. « Ce que j’ai remarqué, c’est la lenteur du marché. Parfois, je vends presque tout ce que j’ai et d’autres fois, je peine à vendre un seul article », ajoute-t-il. Pour lui, chaque franc gagné est important. Il dit épargner ses revenus pour contribuer à l’achat de ses fournitures scolaires à la rentrée des classes.
Comme lui, Sana Loukman, élève en 4e au Lycée Municipal Sanny Sanon, a fait de ses périodes de vacances une opportunité de gain. « C’est la fin de l’année scolaire. Alors je me suis mis à vendre des lotions, des pâtes dentifrices et des cotons tiges. Ça me permet de m’occuper et de gagner un peu d’argent », fait savoir Loukman. Depuis 2023, il dit mener cette activité chaque période de vacance. Les revenus tirés de ses ventes lui servent à acheter des habits et à contribuer à l’achat de ses fournitures scolaires.
Bamogo Mohamed passe en classe de 5e. Son parcours scolaire a connu une longue interruption après un échec au Certificat d’Etudes Primaires. Il a repris les cours après plusieurs années d’interruption. Pendant les vacances, il ne reste pas inactif. « Pendant ces vacances, je vends des accessoires de téléphone. J’aide à vendre des téléphones dans le magasin où je m’approvisionne », confie-t-il. Grâce aux bénéfices qu’il tire de ses activités, il parvient à subvenir à certains besoins personnels. « Bien vrai que je n’arrive pas à satisfaire toutes mes envies, je ne manque pas de mon pain quotidien. Je peux me procurer également des habits et des chaussures », conclut-il.
Abdoul Rachid, Loukman et Mohamed ne sont qu’un échantillon des élèves qui mènent des activités génératrices de revenus à Bobo-Dioulasso pendant les vacances scolaires. Si certains préfèrent se faire de l’argent, certains autres préfèrent apprendre des métiers pour ajouter du savoir à du savoir. Dans tous les cas, l’essentiel, c’est d’être sainement et utilement occupé.
Ackim Traoré (stagiaire) / Ouest Info
