Dans la soirée du dimanche du 19 août 2023, les habitants non attributaires du non loti de Belleville ont tenu une rencontre d’information. Regroupé dans le Collectif ‘’Les quatre bornes’’, ces habitants sont inquiets de leur situation qu’ils trouvent précaire. Menacés d’être déguerpis par les attributaires dont ils squattent les parcelles, ces populations envisagent de se faire entendre dans les prochains jours si rien n’est fait pour les rassurer.
C’est dans la soirée du dimanche dernier que les résidents non attributaires de Belleville se sont retrouvés pour partager les dernières informations reçues des autorités communales par rapport à leur situation.
En effet, face à la menace de déguerpissement de ces populations par les attributaires qui veulent mettre en valeur leurs parcelles, l’autorité municipale avait fait un communiqué en fin 2022 par suspendre toutes les mises en valeur de terrains par les propriétaires légitimes. Six mois après cette décision, l’autorité l’a encore prolongé de six autres mois. A deux mois de cette nouvelle échéance au cours de laquelle l’autorité entend solutionner leur problème, les concernés sont allés à l’information.
Selon Moussa Traoré, président du collectif ‘’Les quatre bornes’’, les rencontres avec les différents présidents de délégation spéciale des arrondissements concernés par des questions d’apurement de passif foncier n’ont pas donné de garanties sures quant à la résolution des problèmes des résidents non attributaires des non lotis de Bobo-Dioulasso. « Nous avons croisé la plupart des présidents de délégation spéciale des arrondissements concernés. Mais ils ne nous ont rien dit de rassurant. Ils nous ont tout simplement signifié, qu’il y a des difficultés de mobilisation de terres pour pouvoir satisfaire les populations résidentes mais non attributaires des non lotis de la commune. C’est cette information que nous sommes venus partager avec les populations non attributaires de Belleville », Moussa Traoré situe-t-il la rencontre dans son contexte.
Pour lui, si rien n’est fait, une conférence publique sera organisée dans les prochains jours avec les différentes parties prenantes pour voir comment résoudre ce problème. Les populations non attributaires sont, selon lui acculées, par les attributaires qui veulent mettre en valeur leur terrain. Il estime que pour la mobilisation des terres, il faut que les autorités peaufinent bien leur plan d’approche avec les propriétaires terriens afin d’accélérer le processus.
Kassoum Siribié est le président de l’Association Sini Yangnini de Belle-Ville, membre du collectif ‘’Les quatre bornes’’. Pour lui, l’attente devient ennuyeuse et les difficultés s’amoncèlent. « Nous sommes actuellement en saison des pluies. Certains d’entre nous voient leurs maisons tombées sans pouvoir les reconstruire car selon les autorités, on n’est plus là pour longtemps. Ces gens sont obligés de squatter des maisons ou d’aller en location alors que le contexte du pays est difficile. Nous souhaitons donc que les autorités prennent au sérieux notre problème et nous trouver des parcelles car ça fait longtemps que nous sommes dans cette situation précaire », plaide Kassoum Siribié.
Il faut noter qu’après le dernier lotissement dans la zone de Belle-Ville, il y a eu des populations résidentes qui n’ont pas eu la chance d’être attributaires de parcelles. Elles souhaitent qu’il leur soit trouvé un site pour les reloger.
Abdoulaye Tiénon/Ouest Info