Cette année à Bobo-Dioulasso, plusieurs musulmans devront se passer du mouton pour la fête de la tabaski. Pour cause, le prix de l’animal qui se fait d’ailleurs rare, est jugé exorbitant pour nombre de fidèles. Constat !
Comme chaque année à l’orée de la Tabaski, la devanture de la pharmacie Hayatt au secteur 29 de la ville de Sya, le commissariat de police de Konsa, le stade Sangoulé Lamizana et le pont d’Accart-ville sont devenus des marchés de bétails de circonstance.
Mais contrairement aux années antérieures, les animaux se font rares cette année à en croire les commerçants. Ce qui serait selon eux, la principale cause de la cherté de l’animal.
Une cherté du reste, décriée de façon unanime par les acheteurs. « Cette année, les moutons sont intouchables» déplorent-ils.
Abdoul-Aziz Sanou est un jeune fidèle musulman qui tient au sacrifice. Mais depuis trois (03) jours, difficile pour lui de trouver un animal qui convienne à sa bourse. « Cela fait trois (03) jours que je suis à la recherche d’un mouton. Mais difficile d’en trouver car, les coûts sont trop élevés. Le mouton que j’ai acheté l’année dernière à 80 000 FCFA, cette année, on me le propose à 180 000 FCFA. C’est trop» déplore-t-il.
Toutefois, ne désespère-t-il pas. « Je vais continuer de visiter d’autres marchés. Je pense que j’en aurait en fonction de mes moyens » se convainc-t-il.
Contrairement à lui, Ouédraogo Adama est parvenu à s’acheter « un bélier moins grand que celui l’année dernière, mais extrêmement cher ». « Je viens d’acheter ce bélier à 210 000 FCFA. L’année dernière, j’en ai eu un peu plus grand que celui-ci là à 160 000 FCFA. Cette année, c’est trop cher » dit-il.
Du côté des commerçants, les explications ne manquent pas pour justifier cette situation. « Cette année, il n’y a pas assez de moutons. Et cela est dû à l’insécurité car, les éleveurs qui sont généralement en campagne ont fuit pour se retrouver en ville. C’est ce qui justifie qu’il n’y ait pas assez d’animaux. Et quand quelque chose se fait rare, vous conviendrez avec moi qu’il est cher » explique Traoré Kassim, commerçant de bétail depuis près d’une quinzaine d’année.
Si tous s’accordent sur le fait que la crise sécuritaire y est pour quelque chose, les acheteurs quant à eux, pensent que les « commerçants exagèrent ». « C’est vrai que nous sommes en crise. On peut comprendre que les prix ne soient pas les mêmes que ceux des années antérieures. Mais de là ou vouloir doubler voire tripler les prix, c’est exagéré et les commerçants devraient arrêter de vouloir profiter de chaque situation pour se mettre pleines les poches » s’est offusqué Yaya Koné. « De toutes les façons, ce n’est pas une obligation si nos moyens ne le permettent pas » s’est-il résigné en démarrant sa moto pour s’en aller.
Jack Koné/Ouest Info