Au Burkina Faso comme un peu partout dans le monde, le VIH/SIDA a fait des ravages surtout dans les années 1990. Malgré les mécanismes misent en place pour éradiquer cette maladie, elle constitue jusqu’à nos jours, une maladie endémique. Dans la région des Hauts-Bassins, la prévalence du VIH/SIDA est de 1 ,7%. Ce qui est supérieur à la prévalence nationale qui est estimé à 0.6 %. Quels sont les tranches d’âge les plus touchées ? Pourquoi sont-ils les plus touché par la maladie ? Le message actuel de sensibilisation est-il adapté ? Pour avoir plus d’éclaircissement, nous avons tendu notre micro à Arlette Kambiré, chargée de programme au sein de l’ONG REVS PLUS . Lisez plutôt !
Ouest Info : Quel est l’état des lieux du VIH SIDA dans la région des Hauts-Bassins ?
Arlette Karambiri : Selon le secrétariat permanent de conseil nationale de lutte contre la SIDA et les IST (SP/CNLS-IST), en faisait l’état des lieux du VIH dans les Hauts Bassins, il y’ a des prévalences au niveau des groupes spécifiques. Dans la région des Hauts Bassins, la prévalence du VIH/SIDA est de 1 ,7%. Ce qui est supérieur à la prévalence nationale qui est de 0.6%. Aussi, en fonction des groupes spécifiques, la prévalence varie. Au niveau des professionnels du sexe, la prévalence est de 8,2%. Les détenus ont une prévalence de 3,2%. La prévalence des personnes vivantes avec un handicap est de 0,4% et celle des usagers de drogue est de 5,5%.
Ouest Info : Quelles sont les tranches d’âges les plus touchées par la maladie ?
Arlette Karambiri : Les tranches d’âges les plus touchées par la maladie sont les jeunes entre 15 à 40 ans.
Ouest Info : Pourquoi cette tranche d’âge est la plus touchée ?
Arlette Karambiri : Les jeunes sont les plus touchés parce qu’ils sont les plus actifs sexuellement. Aussi, les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas vécu les moments où on montrait les images choquantes du VIH/ SIDA. Ils n’ont pas connu les images de sensibilisation avec des personnes aux visages cachectiques fini et qui ressemblait à des squelettes que l’on nous montrait dans les années 1990 et 2000. Ce qu’il fait qu’ils n’ont pas conscience de l’ampleur de cette maladie. Ils n’ont pas les vraies informations sur le SIDA.
Ouest Info : Est-ce parce qu’il n’y a pas assez de sensibilisation autour de la maladie ou parce que la maladie ne fait plus peur comme ce fut le cas par le passé ?
Arlette Karambiri : Il n’y a pas assez de sensibilisation autour de la maladie. Je peux même dire que la prise en charge est plus considérée que la prévention. La réduction des manifestations de sensibilisation donne l’impression comme si le VIH n’existe plus. Aussi, la maladie ne fait plus peur comme les années antérieures. Lorsqu’on parle de SIDA d’autres pensent que c’est pour décourager les jeunes amoureux. Ils n’ont plus peur.
Ouest Info : Est-ce que le message actuel est adapté ?
Arlette Karambiri : Je dirai que les canaux que nous utilisons pour sensibiliser les jeunes ne sont pas adaptés. Il nous faudra donc adapter notre sensibilisation en incluant par exemple les réseaux sociaux qui sont les lieux où le message passe rapidement.
Ouest Info : On a l’impression que la mobilisation sociale qu’il y avait autour de la lutte contre cette maladie a baissé. Qu’est ce qui explique cela ?
Arlette Karambiri : C’est le manque de moyen financier qui a réduit la mobilisation autour de la lutte contre la maladie. Il y a aussi la fermeture de nombreuses structures de soutient. Par exemple dans les années 90, les comités de lutte contre le VIH SIDA allaient dans les périphéries des villes et des villages pour sensibiliser. Les soirs ils organisaient des projections de film, des théâtres forum, des sensibilisations, des dépistages et des discussions avec la population sur VIH. Ce qui est un peu rare de nos jours.
Ouest Info : Il est clair que le VIH/SIDA existe toujours même s’il a considérablement baissé. Quel message à l’endroit des populations ?
Arlette Karambiri : La population doit comprendre que le VIH/SIDA est toujours d’actualité. Il faut se faire dépister et aller vers l’information. De nos jours, si quelqu’un meurt du VIH c’est par négligence car, le dépistage est gratuit et le traitement aussi. Seul quelques examens sont payants. Le regret pour nous est de voir quelqu’un qui n’est pas dépisté mourir du VIH ou un malade qui refuse de se faire soigner. Chaque individu devrait se faire dépister par trimestre afin de connaitre son statut. Les personnes vivant avec le VIH sont comme vous et moi. Elles mènent leurs activités normalement car le SIDA est devenu une maladie chronique avec laquelle on a appris à vivre.
Réalisée par Leïla Korotimi Koté/Ouest Info