La fuite des populations des zones d’insécurité continue au Burkina Faso. Les habitants de Ramanpanga, un village de la commune rurale de Thiou située dans la province du Yatenga, région du Nord, ont été contraints par des hommes armés de partir. Un ultimatum de 20 jours leur avait été donné pour libérer la terre qui les a vus naitre. L’expiration de ce délai intervient au cours de ce week-end du 02 au 03 avril 2022, selon le témoignage d’un habitant de la localité ayant trouvé refuge à Dédougou.
Après la fuite des populations de Thiou, chef-lieu de la commune rurale du même nom, c’est le tour des habitants du village de Ramanpanga situé dans la même commune d’être sommés de libérer les lieux.
Dans cette débandade, une vague d’environ 50 personnes a trouvé refuge à Dédougou depuis maintenant plus d’une semaine. Et ce n’est pas tout. D’autres personnes en fuite viendront grossir le rang des personnes déplacées internes dans la capitale de la région de la Boucle du Mouhoun dans les prochains jours, selon notre interlocuteur que nous nommons Tiga pour des raisons sécuritaires.
Les hommes armés venaient organiser des prêches dans la mosquée de Ramanpanga à l’intention des habitants de la localité depuis plus de 03 ans, a laissé entendre ce chef de famille. Il ajoute que depuis ce temps, les djihadistes n’ont jamais évoqué l’idée d’un départ éventuel de la population de la localité. Mais il aura suffi d’une goutte d’eau pour faire déborder le vase. En effet, Tiga explique : « Les hommes armés sont arrivés dans le village un après-midi. Ils ont fait sortir tout le village sur la place de l’école et ont fait savoir qu’ils avaient enlevé un habitant de Ramanpanga. Ils l’ont relâché par la suite avec entre autres l’interdiction pour ce dernier de se rendre en ville, d’avoir sur lui un appareil cellulaire et toujours se déplacer à pied. »
Ayant constaté que la personne en question ne respecte pas leurs consignes en quittant le village, les hommes armés ont pris la décision de faire partir tous les habitants de la localité. Un délai de 20 jours a ainsi été donné aux villageois pour quitter Ramanpanga, à en croire le sexagénaire.
La commune de Dédougou ne disposant pas de site aménagé pour accueillir les personnes déplacées internes, la cinquantaine de personnes est accueillie au sein d’une famille hôte.
Bien que logées et nourries depuis qu’elles sont arrivées dans la cité du Bankuy, ces personnes déplacées internes disent être en proie à des difficultés d’ordre sanitaire, alimentaire et de logement.
ougrinonma BELEM/Correspondant à Dédougou