La production cotonnière a des visages féminins bien connus à Bama. Dans le milieu des cotonculteurs dans cette localité, les noms de certaines productrices de coton suscitent envie et admiration pour les uns et symbolisent la bravoure des femmes pour les autres. Jeanne Doda Sanou et Fatoumata Sanou sont de ces femmes qui ont tissé une amitié, dirait-on, insécable avec la culture de coton. L’une basée dans le village de Soungalodaga 1 et l’autre à Sangouléma, les deux (02) femmes productrices de coton sont des figures emblématiques de la résilience des producteurs dans le sillage de la relance durable de la production cotonnière. Portrait croisé de deux femmes productrices modèles, fidèles amies des cotonniers depuis maintenant plus d’une décennie.
Par curiosité, elle s’est lancée dans la production cotonnière en 2008 avec un demi-hectare de parcelle. Aujourd’hui, âgée de 55 ans, elle capitalise au moins seize (16) ans d’expérience dans la production cotonnière. La curiosité de Fatoumata Sanou, puisque c’est d’elle qu’il est question, s’est transformée en passion.
Basée dans le village de Sangouléma dans la commune de Bama, la quinquagénaire explique son choix anodin de produire le coton. « J’ai décidé de produire le coton par curiosité. Je voyais que ce sont les hommes seulement qui le produisaient. Quand j’ai émis le vœu d’en produire, mon mari qui est producteur a accepté et m’a même encouragée en mettant un champ d’un demi-hectare à ma disposition. C’est comme ça que je suis arrivée dans la production de coton il y a 16 ans environ », Fatoumata Sanou explique-t-elle ses débuts dans la production cotonnière.
Comme Fatoumata, Doda Jeanne Sanou est aussi productrice de coton basée dans le village de Soungalodaga 1. Elle est relativement plus jeune que Fatoumata de Sangouléma. Mais elle totalise également une dizaine d’années d’expérience dans la production cotonnière comme sa doyenne d’âge. Épouse d’un des plus gros producteurs de coton du département de Bama, Doda Jeanne Sanou a été inspirée par son époux contrairement à Fatoumata qui s’y est lancée par curiosité. C’est après avoir assisté son époux dans les travaux de la production cotonnière pendant plusieurs années qu’elle a mesuré l’intérêt de cette activité avant de s’y lancer. Du haut de leur longue expérience, ces deux femmes productrices modèles de coton du département de Bama ont connu les beaux jours de la production cotonnière du Burkina avec la variété Bt.
Elles ont commencé l’activité comme sur la pointe des pieds avec de petites superficies. Mais aujourd’hui, Fatoumata et Jeanne y sont bien ancrées et l’itinéraire technique de la production n’a plus de secret pour elles. La physionomie de leurs champs de coton est tellement agréable à voir qu’on est tenté de les surnommer « les fidèles amies des cotonniers » dans le milieu des cotonculteurs de la localité. Jamais ces deux femmes ne sont tombées en impayé pour les intrants après une campagne. Elles tiennent leur secret de leurs faibles commencements dans la production de coton. Le début avec de petites superficies leur a donné le temps de bien se familiariser avec les techniques de production recommandées par les agents commis à cette tâche par la Société Nationale des Fibres Textiles (SOFITEX).
Les débuts : des coups d’essai devenus des coups de maitre pour Fatoumata et Jeanne
Bien qu’étant de villages différents, Fatoumata et Jeanne ont des débuts similaires dans la production cotonnière. Elles ont, toutes les deux, débuté avec chacune un demi-hectare de parcelle de production. C’était au moment de la production de la variété de coton Bt. A la première année d’essai, Fatoumata a fait un peu plus d’une demi-tonne de rendement. Elle est plus que séduite par les revenus de cette première année d’essai. Elle se fait la promesse d’une carrière dans la cotonculture. Elle décide de faire évoluer sa superficie pour gagner plus. Elle pousse ses performances. De 0,5 hectare, elle défie ses propres exploits pour atteindre 7,5 hectares dans l’intervalle de quelques campagnes cotonnières. Elle maintient cette performance pendant plusieurs campagnes.
Comme elle, Jeanne a commencé la production avec un demi-hectare, il y a une dizaine d’années. Elle fait environ 600 kilogrammes de récolte. La performance de cette campagne lui fait embrasser définitivement la production cotonnière. Elle affiche la volonté de produire plus. Son époux producteur de coton lui offre un peu plus d’espace pour le coton. De 0,5 hectare, elle passe à environ 1 hectare de parcelle de production à sa deuxième année d’expérience. Elle fait de bonnes recettes. Elle est convaincue que plus on produit, plus on gagne. Jeanne concentre désormais la grande partie de son énergie de production agricole à la cotonculture. Elle exploite depuis maintenant plusieurs campagnes cotonnières 2,5 hectares.
Tirant bien son épingle du jeu, l’expérience de Jeanne confine avec celle de Fatoumata dans la production cotonnière. Les deux femmes d’origine et de profils différents partagent des dénominateurs communs dans un secteur considéré comme la chasse gardée des hommes. Respectivement quinquagénaire et quadragénaire, Fatoumata Sanou et Doda Jeanne Sanou n’ont pas eu la chance d’être alphabétisées. Par des procédés empiriques, elles défient les techniques modernes de production agricole par leurs rendements. A l’itinéraire technique de production cotonnière vulgarisé par les agents commis à cette tâche, les deux femmes expérimentées ont leur petit secret pour maintenir la fertilité des terres sur lesquelles, elles produisent le coton. Elles pratiquent non seulement la rotation culturale mais elles apportent aussi des biofertilisants aux sols. Elles ont aussi toutes les deux la chance d’avoir des époux compréhensifs qui les accompagnent et qui mettent à leur disposition les terres pour la rotation culturale.
Bien que Fatoumata et Jeanne ne se connaissent pas, à leur contact, on a l’impression d’avoir affaire à une même personne tant le partage d’expérience personnelle sur la production cotonnière est cohérent et concordant. Toutes les deux savent que le coton ne se produit pas successivement sur la même parcelle pendant plusieurs campagnes. Chacune de son côté sait que la culture du coton sur un sol préserve ce sol de l’acidité qui s’en empare après un certain nombre d’années de production agricole autre que le coton. Elles sont convaincues que le système racinaire du cotonnier a un effet positif sur le statut organique du sol. « J’ai constaté que lorsque je produis le coton sur un terrain et que l’année suivante, je décide de produire d’autres spéculations sur le même terrain, je fais de très bons rendements. C’est ce qui me pousse à faire la rotation culturale. Et ça marche très bien. Donc je trouve que la culture du coton est une manière de préserver durablement les sols », explique Fatoumata Sanou.
Une explication partagée par Doda Jeanne Sanou. Elle va plus loin en précisant que la rentabilité de la culture de coton n’est plus à démontrer. « On voyait nos maris se frotter les mains après les campagnes cotonnières. C’est quand je me suis lancée dans cette activité que j’ai compris qu’elle est très rentable. Grâce à la culture du coton, je suis aujourd’hui une femme financièrement et matériellement indépendante. Je ne vois pas d’activités agricoles qui puisse être plus rentables pour une femme que la production de cotonnière”, témoigne Jeanne. Son époux confirme ses dires. Il soutient que depuis que sa femme produit le coton, les charges de la famille pèsent moins sur ses épaules. “Avec les revenus du coton, elle se prend intégralement en charge. Elle se charge aussi de certains besoins des enfants. Alors qu’avant, tout était à ma charge. Je suis tenté de dire que la culture de coton réussit mieux aux femmes qui s’y lancent avec du sérieux », confirme Do Michel Sanou, époux de Doda Jeanne Sanou.
Jeanne partage la même indépendance financière avec Fatoumata dans la production cotonnière. Mère de cinq enfants et grand-mère de plusieurs petits enfants, Fatoumata parvient à joindre les deux bouts avec les revenus du coton. Il y a aussi qu’elle bénéficie d’intrants agricoles de la part de la SOFITEX pour faire la production céréalière. Ce qui permet à la brave quinquagénaire de pouvoir subvenir aux besoins alimentaires de ses enfants et petits-enfants. Main dans la main avec son époux, les charges de la famille ne pèsent plus trop lourd. C’est ce qui donne le courage et la détermination à cette mère de famille de demeurer et de prospérer dans la production cotonnière.
Ses sacrifices pour l’entretien de ses parcelles de coton sont admirés par Bruno Sanou qui est le frère à son époux. « La physionomie des parcelles de Fatoumata séduit tout le monde à chaque campagne. On se demande souvent si ce sont les mêmes variétés de coton que nous semons. Mais pour qui connait bien Fatoumata, il comprendra que c’est le fruit de son abnégation au travail. En plus des engrais chimiques que la SOFITEX met à notre disposition, elle, elle apporte beaucoup de biofertilisants à ses parcelles de production. En termes de rendement, ses parcelles battent les records chez nous chaque année. C’est vraiment un très bon exemple de productrice de coton. Elle donne même envie à certains hommes d’embrasser la culture de coton », Bruno Sanou reconnait-il la bravoure et l’application de sa belle-sœur dans la production cotonnière.
La belle expérience, le bon exemple et le succès de Fatoumata et Jeanne font des émules dans le milieu de la cotonculture dans le département de Bama. Malgré qu’elles tirent bien leurs épingles du jeu, elles font face à des défis qui tentent parfois d’éprouver leur résilience.
La résilience de Fatoumata et Jeanne face aux nouvelles réalités de la production cotonnière
Si Jeanne est mère de trois enfants et femme au foyer, Fatoumata a quant à elle des petits enfants de plus à gérer. Combiner tâches ménagères, rôle de mère et travaux champêtres est un gros défi à relever. Néanmoins, les deux braves femmes productrices de coton ont su bien aménager leurs temps pour concilier ces différentes tâches.
Mais les deux dernières campagnes cotonnières marquées par les ravages des cotonniers par les jassides ont déstabilisé Fatoumata et Jeanne. Ces ravages ont porté un coup à leurs rendements. Une situation qui a entrainé un besoin de traitement supplémentaire. Mais bien avant cela, à l’instar des autres producteurs de coton, les deux femmes productrices modèles de coton de Bama faisaient déjà face une flambée de prix des intrants notamment l’engrais pour la production de coton et cela, à cause de la guerre russo-ukrainienne.
A ces difficultés s’ajoutent d’autres facteurs qui ne facilitent pas la production à Fatoumata et Jeanne. Il s’agit notamment de la rareté des champs pour la production. Comme un sort commun, les deux dames font face à un problème d’accessibilité de terres pour pouvoir accroitre leur capacité de production de coton.
En plus, Fatoumata et Jeanne ont la nostalgie du coton Bt, l’ancienne variété qui était produite par tous les producteurs de coton du Burkina. Elles estiment qu’avec cette variété, le traitement était très simple et les rendements étaient plus élevés. « Au moment où c’était le coton Bt, on produisait peu et on gagnait plus. Le traitement aussi était simple. Mais avec la variété actuelle, non seulement la productivité n’est pas comme ce qu’on produisait avant mais le traitement est pénible. On fait plus de trois fois le traitement qu’on faisait avec le coton Bt. On commençait à s’habituer à cette variété quand les prix des intrants ont flambé. Et comme si cela ne suffisait pas, les ravageurs ont compromis nos deux dernières campagnes. Et nos attentes sont restées en deçà de nos espérances », explique Fatoumata Sanou qui essaie d’être résiliente face aux défis actuels de la production cotonnière.
Comme par télépathie, Doda Jeanne Sanou fait face aux mêmes difficultés. Mais elle, a une chance que Fatoumata Sanou n’en a pas. Do Michel Sanou, gros producteur de coton par ailleurs président de l’union départemental des producteurs de coton de Bama, est l’époux de Jeanne. Il dispose de gros moyens de production qu’il met à la disposition de cette dernière. Malgré cela, elle n’est pas exempte de certaines autres difficultés notamment la rareté des terres pour étendre ses capacités de production.
Si la rareté des terres pour la rotation culturale limite l’ambition de Doda Jeanne Sanou, Fatoumata Sanou a, quant à elle, réduit ses ambitions pour des facteurs d’un autre ordre. Ainsi, de 7,5 hectares d’exploitation cotonnière, elle est aujourd’hui à 3,5 hectares. C’est une situation qu’elle explique par la complication du traitement phytosanitaire qu’exige la production du coton conventionnel. Sans gros moyens et avec le poids de l’âge, Fatoumata n’a que la résilience comme seule solution pour tenir debout face aux nouvelles réalités qu’impose la production cotonnière. « On ne peut pas abandonner la culture de coton quoi qu’il advienne. Quoi qu’on dise, grâce à la culture de coton, on arrive à avoir des intrants subventionnés de la part de la SOFITEX pour produire les céréales que nous consommons. En plus de cela, la culture du coton nous permet de faire aisément la rotation culturale. Avec cette méthode, on pratique l’agriculture de manière durable sur les mêmes sols »; c’est l’explication que Fatoumata Sanou donne à son maintien dans la culture du coton. Une réalité partagée par jeanne, sa cadette d’âge et d’expérience dans la production cotonnière.
Fatoumata et Jeanne : femmes indépendantes, épouses idéales et mères modèles
Dans certaines localités surtout rurales au Burkina Faso, l’indépendance des femmes à travers les activités génératrices de revenus est mal perçue et souvent sources de tensions dans les foyers. En effet, certains hommes voient dans l’indépendance financière et économique de leurs femmes, un danger pour leur autorité. Mais Fatoumata et Jeanne sont des plus chanceuses. Elles ont des époux compréhensifs qui sont fiers de leur combativité pour leur indépendance financière. Le mari de Jeanne, Do Michel Sanou apprécie bien le courage de sa femme dans la production cotonnière. Il témoigne que cette activité rapporte beaucoup d’argent à sa femme. « Avec ses revenus du coton, ça me soulage dans certaines dépenses notamment les dépenses pour ses propres besoins. Si elle ne faisait rien, j’allais le ressentir car tout allait se reposer sur moi. Je suis donc fier d’elle dans ce qu’elle fait. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, je ne cesse de l’encourager à continuer même quand c’est dur » foi de Do Michel Sanou qui ajoute que malgré l’indépendance financière de son épouse, elle est restée la femme respectueuse qu’il a connue depuis le début de leur mariage.
Sanou Adeline est la fille benjamine de Doda Jeanne Sanou. Âgée de 14 ans, elle est en classe de 4ème. Sa mère est le modèle de femme qui l’inspire. « Ma mère est une femme battante. Elle travaille beaucoup. Je veux être comme elle. A force d’admirer son travail, je sais déjà comment on produit le coton. Je serai moi-aussi grande productrice de coton non seulement parce que ça procure beaucoup d’argent mais aussi pour ressembler à ma mère”, témoignage de la petite Adeline séduite par la bravoure de sa mère productrice modèle de coton. L’adolescente trouve par ailleurs que sa mère est très bien organisée. Malgré son abnégation au travail, dit-elle, elle trouve du temps pour s’occuper de nous. “Ma mère est toujours occupée mais elle a aussi du temps pour nous. En tant que fille, elle m’a déjà apprise à préparer et je sais déjà organiser les tâches ménagères quand elle s’absente. C’est vrai qu’elle est très souvent absorbée par les travaux de production cotonnière mais elle ne nous oublie pas. Elle me donne l’éducation qu’il faut à une fille », appréciation de la petite Adeline sur sa mère Doda Jeanne Sanou, une femme calme au regard expressif.
Madeleine Sanou est une voisine à Jeanne. Elle admire le courage de cette dernière. Pour elle, il n’est pas donné à n’importe quelle femme de faire ce que Jeanne fait en termes de combativité surtout dans la production de coton. Elle souhaite être comme sa voisine mais elle n’est pas sûre de pouvoir faire comme elle. « Ce n’est pas facile de vouloir faire comme cette femme. Quand on l’observe travailler, on a l’impression qu’elle est infatigable. Elle peut travailler au champ du matin au soir sans se reposer. Je suis convaincue qu’il y a des hommes qui ne peuvent pas faire le travail que Jeanne fait. Pour ce qui est de la production de coton, elle n’est jamais tombée en impayé. Pourtant, il y a des hommes qui tombent en impayé presque chaque campagne », Madeleine Sanou exprime son admiration pour sa voisine Jeanne dont elle estime qu’elle mérite d’être encouragée. Le respect des autres, la gentillesse et le travail bien fait sont des qualités que les proches de Jeanne lui reconnaissent. Elle a aussi un franc-parler qui n’est pas moins remarquable en elle.
Si la bravoure de Jeanne écume les témoignages de son entourage sur elle, Fatoumata Sanou du village de Sangouléma bénéficie aussi d’un capital de sympathie auprès de ses proches. Un tour dans sa communauté laisse entrevoir que le travail bien fait est juste une infime partie des valeurs qui lui sont intrinsèques. La voix bien posée, la quinquagénaire productrice modèle de coton dégage l’aura d’une femme au caractère bien trempé. Courtoise et respectueuse, Fatoumata Sanou est une femme qui fait ce que beaucoup de femmes et même certains hommes n’ont pas le courage de faire. C’est son beau-frère Bruno Sanou qui le dit. Pour lui, Fatoumata Sanou semble avoir un secret que les autres producteurs de coton n’ont pas. Mais rien de tout cela. « Chaque année, la physionomie de ses parcelles de coton captive tout le monde. Mais on a fini par comprendre que c’est le fruit de son amour pour le travail bien fait. Elle apporte beaucoup de fumure à ses parcelles pendant et après les récoltes », Bruno Sanou lève un coin de voile sur les méthodes de production de sa belle sœur.
Sur le plan social, Fatoumata Sanou est d’une grande gentillesse. Mais elle ne passe pas par quatre chemins pour dire la vérité quand il le faut. Mère et grand-mère, c’est aussi une éducatrice d’une rigueur reconnue dans son entourage. Elle sait bien alterner le bâton et la carotte. Avec la production cotonnière, la bonne dame aide son époux à tenir l’équilibre du foyer. Avec l’argent du coton qu’elle produit, elle participe à la scolarisation de certains de leurs enfants qui sont encore à l’école. Les intrants subventionnés alloués à la culture vivrière par la SOFITEX, Fatoumata Sanou les utilise à bon escient. Elle est donc aussi une excellente productrice de maïs et d’autres céréales. Ce qui lui permet d’épauler son époux dans la couverture des besoins alimentaires de leur famille.
Fatoumata Sanou et Doda Jeanne Sanou sont deux femmes productrices de coton qui font la fierté des producteurs de coton du département de Bama. Tels des lucioles ou des colibris, les deux productrices modèles sont non seulement des porte-étendards de la filière cotonnière dans leur localité mais symbolisent aussi l’éternelle capacité de résilience de la femme burkinabè face à l’adversité.
Abdoulaye Tiénon/Ouest Info