Le 19 juin de chaque année, marque la commémoration de la journée mondiale de lutte contre la drépanocytose. Première maladie génétique au monde, la drépanocytose est une maladie héréditaire qui affectent les globules rouges, responsables du transport de l’oxygène dans le sang. Elle se manifeste le plus souvent par une anémie, des crises douloureuses et un risque accru aux infections.
Chaque année, environ 300 000 enfants naissent avec une anomalie majeure de l’hémoglobine et l’on recense plus de 200 000 cas de drépanocytose en Afrique.
La prévalence du trait drépanocytaire selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) se situe entre 10% et 40% dans certains pays africains subsahariens avec plus de 55 millions de porteurs du gène S.
Ainsi, la lutte contre cette maladie figure depuis 2009 parmi les priorités de l’OMS pour l’Afrique. Cette année, la journée est commémorée sous le thème « Intensifier l’intégration de la lutte contre la drépanocytose dans les soins de santé primaire, ensemble on peut le faire ».
Dans son message, le ministre de la santé, Robert Kargougou a indiqué que cette journée est l’occasion de faire le point sur les efforts de prise en charge contre la drépanocytose, de sensibiliser à la prévention, et d’attirer l’attention des médias de manière à mieux faire connaitre la maladie.
Pour lui, la drépanocytose constitue un problème de santé publique au Burkina Faso. « C’est une maladie grave qui touche un grand nombre de familles. Les enfants de moins de 5 ans payent le plus lourd tribut ; la majorité des enfants atteints de la forme la plus sévère SS de la maladie meurt avant l’âge de 5 ans, le plus souvent d’une infection ou d’une anémie grave ; ceux qui survivent restent vulnérables aux poussées de la maladie et aux complications », a-t-il expliqué.
Malgré les actions menées dans la lutte contre la drépanocytose au Burkina Faso, il y a toujours un accroissement des cas. « Une étude menée de 2015 à 2019 par SAWADOGO et col. Révèle une incidence de 1,9% et celle des hémoglobinopathies (SS, SC, CC) était de 2,9%. L’enquête de prévalence réalisée par le Ministère de la santé et de l’hygiène publique en 2020 notait une prévalence de 4,63 », a laissé entendre le ministre, Robert KARGOUGOU, sur la prévalence des de drépanocytose au Burkina Faso.
Dans cette lancée, il n’a pas manqué d’inciter les populations à prioriser les mesures préventives et à recourir aux services de santé pour une meilleure prise en charge. Il s’agit notamment dit-il, « de la prévention primaire par le dépistage pour un choix éclairé des couples avant le mariage. En outre, pour une prévention des crises, les drépanocytaires doivent éviter les facteurs déclenchants que sont le froid, l’effort physique intense et prolongé, la haute altitude, la fièvre, la déshydratation. Se faire suivre dans les structures de prise en charge pour une meilleure prévention des complications cérébrales, neurologiques, spléniques, osseuses, oculaires, rénales et cutanées »
Du reste, la drépanocytose occupe le quatrième rang en matière de santé publique mondiale après le cancer, le sida et le paludisme. Si les traitements actuels ont permis d’augmenter grandement l’espérance de vie des patients affectés, ils restent encore limités.
Leïla Korotimi Koté/Ouest Info