La section des Hauts-Bassins du Comité d’Initiative contre la Drépanocytose (CID) a organisé une formation sur la dengue au profit des enfants et parents des personnes drépanocytaires. L’objectif est de contribuer à réduire les complications liées à la dengue chez les patients drépanocytaires. L’atelier de sensibilisation a eu lieu ce samedi 04 Novembre 2023 au Centre Régional de Transfusion Sanguine de Bobo-Dioulasso (CRTS).
Face à la dengue qui sévit actuellement au Burkina Fa et à Bobo-Dioulasso en particulier, le CID a vite fait de se soucier des malades de drépanocytose. L’objectif est de prémunir ces patients. C’est ainsi qu’au moins une centaine de patients et parents de malades de drépanocytose se sont vus outiller sur les complications auxquelles ils pourraient faire face en cas de dengue sévère.
Ainsi trois principales communications étaient inscrites à l’ordre du jour de la formation. D’entrée de jeu, un bref rappel a été fait sur la notion de drépanocytose de façon générale. Professionnelle de la santé, Viviane Boni est une des communicatrices du jour. De façon précise, elle s’est appesantie sur la notion de dengue notamment sur ses causes, la classification des types de dengue et les complications qui sont liées à la maladie.
« De janvier à octobre 2023, on compte au Burkina Faso au moins 50.000 cas de dengue. 25.000 cas sont déclarés probables, c’est-à-dire des malades de dengue dont 214 décès. Nous avons remarqué que les cas de dengue sont plus nombreux dans les Hauts-Bassins et cela s’explique par les nids de moustiques comme les eaux stagnantes, les barriques d’eau non couvertes, les vieux troncs d’arbre », a-t-elle fait ressortir l’ampleur de la maladie et la menace qu’elle représente pour les drépanocytaires.
Selon Fatoumata Bandaogo, Coordonnatrice du CID/Hauts-Bassins, la présente formation est l’occasion pour le CID d’agir en faveur de la prévention de la dengue notamment chez les patients drépanocytaires. « Le CID a décidé d’organiser une formation sur la dengue en cette période d’épidémie. En cas de dengue, les patients drépanocytaires sont susceptibles de faire une dengue sévère avec une défaillance multi viscérale et une mortalité très élevée. En tant que comité de lutte, nous avons jugé nécessaire de les sensibiliser afin qu’ils aient des informations justes sur le sujet et savoir comment agir en cas de signes alarmants », la coordonnatrice des Hauts-Bassins du CID a-t-elle justifié l’intérêt de la tenue de cette formation
Eric Togbé, gynécologue et drépanocytologue au Centre Hospitalier Universitaire Souro Sanou de Bobo (CHUSS) a entretenu les participants à la formation sur l’impact de la dengue chez les patients drépanocytaires. Selon lui, les patients drépanocytaires sont des personnes très vulnérables à la dengue d’autant plus s’ils sont des drépanocytaires SS ou SC. Il n’a surtout pas manqué de faire des recommandations pour permettre aux drépanocytaires d’adopter les bons réflexes face à la maladie.
« Le taux de mortalité estimé à 7,1%, laisse penser que la drépanocytose représente un facteur de risque de dengue sévère. Les patients SS ou SC pourraient connaitre un degré de sévérité supérieur aux autres drépanocytaires. Nous demandons à chacun d’entre vous de vous débarrasser des gites larvaires. Les patients drépanocytaires doivent consulter dès le 1er jour de fièvre supérieure ou égale à 38,5° C. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens qui font partie de leur arsenal est à éviter en cette période d’épidémie de dengue », a conseillé Eric Togbé.
Notons que la drépanocytose est une maladie héréditaire du sang. Elle est caractérisée par une anomalie de structure de l’hémoglobine normale A, qui aboutit à la formation de l’hémoglobine anormale S.
Adjara Djamilatou Coulibaly/Stagiaire