Les ressortissants de Lôgôrôfourousso, dans l’arrondissement 6 de Bobo-Dioulasso, sur invite du chef du village, se sont retrouvés dans la matinée du samedi 5 octobre 2019 pour discuter du problème foncier qui divise le village. Mais l’assemblée générale s’est terminée en queue de poisson. Lorsque le chef voulait en fait légitimer sa décision d’interdire la vente de terres au profit d’un projet immobilier du gouvernement, en faisant témoigner des notables venus de villages environnants, des propriétaires terriens, tout courroucés, n’ont pas hésité à perturber la rencontre, parce que n’ayant pas eu droit à la parole.
Cette assemblée générale avait pour but de dissuader les villageois qui cèdent leurs terres au gouvernement qui envisage d’y construire des logements sociaux. Selon le chef du village et ceux qui le soutiennent, ces terres abritent des lieux de culte et donc ne doivent pas être vendues pour quelque raison que ce soit.
Mais depuis déjà plus d’un an, le village est divisé en deux clans adverses. Car certains ont déjà vendu leurs champs et d’autres sont en voie de les suivre. De contradictions en contradictions, par rassemblements et par voie de presse, le chef du village a finalement voulu le soutien de ses pairs des villages environnants pour faire comprendre que les champs de Lôgôfourousso ne sont pas à vendre. D’où la rencontre de ce samedi 5 octobre tenu sous l’arbre à palabre.
Ainsi, les représentants des chefs de Nasso, Matourkou, Koumi, Samoroguan, Bobo-Dioulasso et Flandé ont participé à cette réunion.
Tous ces notables ont tour à tour, pris la parole pour signifier leur opposition aux ventes des terres de Lôgôfourousso.
Malheureusement, les propriétaires terriens qui ont cédé leurs terres n’avaient toujours pas eu droit à la parole alors la rencontre tirait vers sa fin.
Tenant à justifier le bien-fondé du projet des logements sociaux et pour lequel ils ont cédé leurs terres, ils ont aussitôt créé un tollé pour contester tout ce qui a été dit par le chef et ses invités. Obligeant du coup, les organisateurs à arrêter les échanges et à se retirer des lieux.
Du reste, un des contestataires du nom de Daniel Sanou soutient que tous ceux qui s’opposent à la vente des terres n’en possèdent plus aucune. D’après lui, tous ceux-ci auraient déjà vendu les leurs à des particuliers depuis très longtemps. »C’est parce qu’ils voient qu’avec le projet de construction des logements sociaux, nous, nous gagnons plus d’avantage qu’ils sont jaloux », prétend-il.
Parlant d’avantage, le projet récompense chaque propriétaire terrien concerné avec quatre parcelles par hectare sur le site.
Wourodini Sanou