Maître Appolinaire Joachim Kyelem de Tambèla est nommé premier ministre de la transition au Burkina Faso. Cette nomination est intervenue au soir de la prestation de serment du président de la transition le capitaine Ibrahim Traoré. A Bobo-Dioulasso, des citoyens donnent leur avis sur le choix du chef de gouvernement.
Arouna Zakané, analyste politique : « Moi je vois un choix d’espoir… »
« Moi je vois un choix d’espoir, très judicieux parce que c’est une personne qui incarne beaucoup de valeur dont le peuple du Burkina Faso a besoin dans ce contexte. Nous sommes à un certain niveau de la vie politique de notre nation où il faut doter le pays d’une probité exemplaire qui puisse conduire le destin de ce peuple à bon port. L’heure n’est plus au sabotage, ni aux intérêts égoïstes personnels, encore moins la fainéance. Il faut donc quelqu’un qui sait ce qu’il doit faire pour la satisfaction de ce pays et de son peuple.
Maître Kyelem que j’ai personnellement côtoyé lors des débats télé, m’a toujours émerveillé de par ses idées. On sent en lui quelqu’un qui maîtrise parfaitement son information, qui connaît réellement la vie de cette nation et des autres pays. C’est donc quelqu’un qui peut apporter si toutefois on lui laisse travailler dans la direction désirée.
A cet effet, je demanderais au président du Faso de lui donner la main libre, de lui offrir toute la liberté d’imposer son rythme afin de nous proposer toute la technicité qu’il incarne. C’est sur cet aspect que nous allons sentir que cet homme vaut de l’or. Si jamais il est perturbé dans ses choix et ses décisions ou s’il est dérouté par une pression quelconque, nous n’allons pas pouvoir tirer le meilleur profit de lui. Nous lui souhaitons bon vent, bonne mission. Que le seigneur l’assiste et l’entoure de bonnes personnes et que l’intérêt supérieur de la nation soit mis en avant ».
Daouda Diallo, citoyen de Bobo :« Je pense qu’il peut être l’homme idéal du moment »
« Ne connaissant l’homme que sur les plateaux télé, je peux dire que c’est un monsieur qui n’a pas sa langue dans la poche. Au cours de ses débats, il a cet art de convaincre tous les téléspectateurs. Je pense qu’il peut être l’homme idéal du moment parce qu’à l’heure actuelle, le pays est à la croisée des chemins. Il faut donc des gens d’un certain tempérament pour pouvoir désamorcer la situation que vit le pays.
Je serais tenté de faire la comparaison avec le premier ministre de la transition malienne à savoir Choguel Maïga. J’ose espérer qu’il va faire la fierté du peuple burkinabè comme l’a fait Choguel au Mali. Les premières déclarations du nouveau premier ministre de la transition du Burkina sont appréciées positivement par la majorité des Burkinabè. J’espère qu’incessamment il va constituer son gouvernement qui sera un gouvernement de combat, conscient de la souffrance du peuple, un gouvernement qui sait qu’il est là juste pour une situation donnée et qu’il doit travailler à lutter efficacement contre les forces du mal qui endeuillent le Burkina Faso »
Salif Ouédraogo, président du mouvement anti tryptique : « Maître Kyelem a le back-ground nécessaire pour diriger cette institution… »
« Maître Kyelem a le back-ground nécessaire pour diriger cette institution et sortir le Burkina Faso de cette situation dans laquelle il se trouve depuis près de 7 ans. Encore mieux, c’est un homme de droit, c’est un avocat. Quand vous prenez la primature, ce sont des lois, des décrets, des ordonnances.
C’est la raison pour laquelle, le président de la transition ne pouvait pas faire des choix qui vont compromettre l’avenir du pays. D’où ce monsieur, dès sa première déclaration a fait savoir que peu importe le partenaire qui va travailler avec le Burkina Faso, que le pays des Hommes intègres soit respecté.
Cela signifie qu’il doit tout faire pour que le pays soit restitué dans sa dignité. Etant un révolutionnaire, un sankariste, le profil de l’homme est un atout majeur pour le Burkina Faso. Il appartient donc à la jeunesse de ce pays de l’accompagner pour la réussite de sa mission»
Boubacar Ouattara alias Abou Mass, activiste : « On attend de le voir au pied du mur pour apprécier »
« En tant qu’activiste, je ne peux pas apprécier l’homme car je ne le connais pas. Certes, il participe aux débats politiques mais parler et agir font deux choses différentes. Les activistes préfèrent voir l’homme à l’œuvre avant tout jugement. L’expérience a montré qu’à chaque situation, les gens descendent dans la rue pour apporter son soutien à X ou Y. On s’attache moins aux actes posés par des individus pour leur accorder un soutien et après c’est la déception totale.
Je crois que les burkinabè doivent faire preuve de patience afin de voir maître Kyelem à l’œuvre avant de lui apporter tout soutien ou le juger. C’est bon de donner son point de vue, mais aujourd’hui le peuple doit être soudé derrière lui pour sortir le pays de cette situation. Je souhaite donc qu’on le laisse travailler et on le jugera après en fonction des résultats obtenus »
Eloi Sawadogo, citoyen de Bobo : « En choisissant quelqu’un qui vit les réalités du pays au quotidien, le président veut nous dire de compter sur nous-mêmes »
« Il est temps que le Burkina Faso compte sur lui-même. Le président n’a pas eu besoin d’aller chercher un premier ministre ailleurs. Il a juste choisi quelqu’un qui vit les réalités du pays au quotidien, qui connait les problèmes du pays. Ainsi, nous pouvons aller ensemble à la recherche des solutions aux problèmes du pays sans pour autant compter sur quelqu’un d’autre. A ce niveau le choix est bon.
Il a déjoué tous les pronostics. D’ici-là, je crois qu’il va mettre en place son gouvernement de travail qui va permettre au pays de finir avec le terrorisme. La priorité pour eux, c’est la sécurité et la restauration de l’intégrité du territoire. Les questions économiques et autres viendront naturellement s’il y a la sécurité. La refondation de l’éducation et de l’armée vont aider le pays à lutter efficacement contre l’incivisme et le terrorisme ».
Propos recueillis par Moussa Koné